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Actualité - 24.05.2021

Quand les chevaux frappent de nouveau le pavé parisien

C’est un spectacle peu commun qu'ont donné à voir dans les rues de Paris des attelages de chevaux mercredi dernier. Le jour de lancement d'une nouvelle étape importante du déconfinement, et à l’occasion de la réouverture des restaurants, trois établissements de la capitale ont bénéficié d’une livraison de poissons frais par quatre attelages hippomobiles. Une démarche unique, organisée par l'Association Française des Maîtres Restaurateurs et la « Route du Poisson », course populaire qui fera son grand retour en septembre prochain, afin de promouvoir l’utilisation des chevaux de trait.

Hors les courses, les chevaux trouvent encore leur place dans la capitale française. On peut notamment citer les rencontres équestres de prestige comme le « Saut Hermès » au Grand Palais, dont la douzième édition aura lieu en mars 2022, ou les Longines Masters de Paris, généralement organisés à Villepinte, en marge du Salon du Cheval. Par contre, les chevaux lourds, ceux de travail et de trait, ont bien sûr déserté le paysage parisien depuis longtemps. Quelle surprise donc, mercredi 19 mai, que de croiser des attelages de tels chevaux en pleine livraison dans les rues de la capitale. L’idée en revient aux organisateurs de la « Route du Poisson » (voir encadré) et à l'Association Française des Maîtres Restaurateurs. Ensemble, ils ont relancé l’usage des attelages hippomobiles pour approvisionner des restaurants parisiens. À quelques heures de leur réouverture, trois d’entre eux ont bénéficié d’une livraison de poisson frais en véhicules tirés par des chevaux. Quatre attelages ont ainsi pris la direction des établissements Le Sully (4e arrondissement), L'Ambassade d'Auvergne (3e arrondissement), Le Mesturet (2e arrondissement). La démarche pour gagner en visibilité a joint l'agréable à l'utile : les attelages sont également passés devant les plus grands lieux et monuments de la capitale, à l’instar des Champs-Élysées, du Petit Palais, de la Concorde, de l'Assemblée Nationale, du boulevard Saint-Germain ou encore de l’Hôtel de Ville. Un avant-goût de la Route du Poisson dont le grand retour est programmé en septembre prochain.

La Route du poisson quèsaco ?
Née en 1991, pour contribuer à la sauvegarde des races de chevaux de trait, la Route du poisson s'est imposée jusqu'en 2012 comme LA plus grande course relais d'attelages de chevaux de trait en Europe. Après neuf ans d'absence, cette course mythique renaît à l'occasion de son 30ème anniversaire. Du 21 au 26 septembre 2021, les sabots des chevaux vont de nouveau fouler les pavés de Boulogne-sur-Mer (62) à Paris (75) avec un point d'orgue : une course de 24h.

Une belle promotion des chevaux lourds et de travail
Une telle manifestation est un véritable coup de projecteur sur des races d’équidés peu exposées au grand-public. Si les voies sont nombreuses pour rencontrer et bien connaître le cheval de sport ou de loisir, les occasions de se confronter aux chevaux de trait sont beaucoup plus rares dans la vie normale, hors des cercles de passionnés et d’initiés. Le cheval de trait dans sa globalité, qui renvoie à des réalités, des spécialités et des races bien différentes, était pourtant indispensable il y a quelques décennies à certains travaux ou à des secteurs de l’agriculture. C’est cette place de l’équidé de trait que l’association « Route du Poisson » souhaite défendre sur le territoire à travers diverses actions dont la plus spectaculaire et médiatisée sera, en septembre prochain, la manifestation homonyme de la Route du Poisson. Plusieurs centaines de chevaux de traits prendront le départ de l’épreuve, comme une longue course d’attelage reconnue dans les Hauts-de-France, sur les traces des circuits de ravitaillement de la capitale en poisson avant que le cheval ne soit supplanté par le train et les autres transports contemporains.

La renaissance de la « Route du Poisson »
Après neuf ans d’absence, la « Route du Poisson » effectuera son grand retour à l’automne prochain. Cette course, créée en 1991 pour contribuer à la sauvegarde des chevaux de traits, était devenue jusqu’en 2012, la plus grande épreuve sous forme de relais d’attelages de chevaux de traits en Europe. Un homme est à l’origine de ce retour au premier plan : Thibaut Mathieu. Depuis 2019, ce passionné de chevaux depuis toujours a tout fait pour cette course revive : ce sera le cas du 21 au 26 septembre 2021, sur les routes de France, entre Boulogne-sur-Mer et Paris. « Je ne suis pas issu des Hauts-de-France, et avant de m’intéresser à la Route du Poisson, je ne connaissais pas les chevaux de traits, explique le président de la course. J’ai connu la route du poisson grâce à Mathilde Verva, dont la famille baigne dans les courses hippiques mais aussi dans l’agriculture. Dès qu’ils m’ont parlé de la Route du Poisson, j’ai été très intéressé. Son oncle, Guy Verva, m’a mis sur un sulky, il m’a appris ce que c’était que la course, le bien-être animal avec les chevaux de sport. On a essayé de le décliner avec les chevaux de traits. »

Guy Verva m’a mis sur un sulky. Il m’a appris ce que c’était que la course.
Thibaut Mathieu

© LaRoutedupoisson

Une épreuve marquée par l’histoire

Avec la Route du Poisson, les chevaux de trait vont retracer le parcours utilisé - entre le XVIe et la création des chemins de fer, en 1848 - par les mareyeurs, qui amenaient le poisson frais de Boulogne-sur-Mer, à la région parisienne. Leur mission était d’accomplir les 300 kilomètres qui les séparaient du port au boulevard Poissonnière à Paris en moins de 24h, avec des changements de chevaux toutes les deux heures.

En 1990, l’année précédant la première « Route du Poisson », Bruno Pourche, directeur du Haras national de Compiègne, invite le Syndicat hippique boulonnais à lancer un défi aux autres races de trait françaises et européenne. La première édition de la « Route du Poisson » voit le jour quelques mois plus tard et, jusqu’en 2012, la course a lieu tous les trois ans, pour le plus grand plaisir des spectateurs et passionnés.

Dès septembre 2021, la manifestation traversera de nouveau la moitié-Nord de la France, avec comme souhait, faire de cette épreuve « l’une des plus belles manifestations culturelles, sportives et populaires de France », d’ici 20 ans. « C’est un challenge passionnant que de remonter cet événement dans lui faire perdre son âme. On veut montrer aux français et au peuple européen ce qu’est un cheval de trait », poursuit le juriste de formation Thibaut Mathieu.

Le poisson livré aux restautants parisiens mercredi dernier, 19 mai, par les attelages de chevaux. Certains participeront à la Route du Poisson en septembre prochain.

© LaRouteDuPoisson
© LaRouteDuPoisson
Une organisation millimétrée et modernisée…
En marge des vingt équipes attendues en septembre, composées chacune de 70 personnes et onze paires de chevaux, qui se relayeront tous les 15 kilomètres - à la manière des chevaux des mareyeurs -, plus de 6 000 bénévoles et des centaines de sponsors, invités et médias sont attendus aux abords de la course. Ainsi, pour la première fois depuis sa création, la course sera totalement retransmise en direct sur internet et une application mobile permettra aux spectateurs de suivre le parcours.

… pour promouvoir le patrimoine français
Sur le temps de course, les équipages traverseront plus de 100 villes et villages qui réserveront un accueil festif aux compétiteurs et public, dans le respect des mesures sanitaires en vigueur au moment de l’épreuve. Parmi elles, 20 villes étapes seront lieu de changement de chevaux et d’équipages : des écuries, centres vétérinaires, lieu de repos seront installés provisoirement le temps de la course. Le public pourra également profiter du patrimoine des territoires traversés, découvrir les traditions et savoir-faire des différents villages.

Mais avant tout, cette « Route du Poisson » permettra de promouvoir les chevaux de trait, en voie de disparation en France. Avec la multiplication des chevaux de selle, de course ou de loisir, et l’utilisation de plus en plus importante de différents modes de transports, les chevaux de trait ne sont plus utilisés comme des compagnons de vie ou de travail, eux qui ont toujours eu leur place dans le paysage agricole et industriel français jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Le tracé de la course et les villes étapes de Boulogne-sur-Mer à Paris

© LaRouteDuPoisson
© LaRouteDuPoisson

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