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Actualité - 23.11.2021

Encouragements 2022 Les réactions à J+1

LeTROT a révélé ce lundi la mise à disposition d’un excédent budgétaire de 28 millions d’euros à destination des encouragements dès le 1er janvier 2022. Une bonne nouvelle pour les socio-professionnels dans leur ensemble qui peuvent donc tabler sur un niveau d’allocations globales équivalent à celui de 2018, c’est-à-dire celui d’avant la crise sanitaire et une baisse d’allocations structurelle. Assurément une très bonne nouvelle mais qui a pourtant aussi surpris devant le peu de réactions des acteurs de la filière.

Au lendemain de cette annonce, nous avons en effet voulu savoir comment réagissaient les professionnels du trot. Car, les premiers surpris, finalement ce sont nous à la rédaction de 24h au trot / Province Courses. Dès notre édition de samedi soir, à l’écoute de l’émission de Radio Balances de vendredi, nous avions pourtant relaté le fait qu’un Conseil d’Administration exceptionnel allait délivrer une information importante en termes d’allocations (voir le 24h au trot de samedi), sans pour autant en connaitre la teneur mais en se doutant bien, étant donné l’effet d’annonce, qu’il s’agirait d’une news positive. À l’antenne d’Equidia en amont du Quinté+, un peu après 13h30, l’info était révélée en direct par Jean-Pierre Barjon et Patrick David, en même temps qu’un communiqué de presse, un article sur le site letrot.com étaient respectivement diffusé et mis en ligne. De quoi laisser le temps à tout à chacun de réagir, entre autres sur les réseaux sociaux, comme cela se fait pour nombre d’informations très souvent bien mineures.
Pourtant, rien, ou presque rien sur Twitter, devenu place des remarques tous azimuts. Comme le soulignait en début de soirée un habitué des lieux, Julien Phelippon : « quand @francegalop et @letrot annoncent une hausse des allocs, {cela génère} respectivement 8 et 14 {likes}, alors que ça va probablement sauver un wagon de Socios mal en point, les bonnes nouvelles ne font pas {recette} sur les RS, alors que le bien moche dégoulinant, c’est vendeur. » En tout et pour tout, on aura dû se contenter lundi soir, en guise de réaction, d’un tweet bien tiède voire froid de Stéphane Meunier, s’exprimant en son nom mais dont on ne peut nier la fonction de Président du SEDJ : « On peut saluer ce retour aux socios-pros en espérant maintenir le cap ». Il y eut aussi Equistratis, premier à avoir réagi lundi en fait, peu enclin à se féliciter de cette annonce, mettant en miroir les 28 M€ avec le PGE (Plan Garanti par l'Etat) qu’il aurait fallu contracter l’an passé selon le think-tank.

Dès mardi matin, profitant d’être sur le terrain aux qualifications de Laval, nous avons voulu donner la parole à ceux qui n’utilisent pas forcément les réseaux sociaux pour s’exprimer, ni les communiqués de presse. La tonalité était assez différente et malgré le froid de novembre, on a alors trouvé un peu plus de chaleur dans les propos.

Loïc Groussard : « Pour nous, c’est une bonne nouvelle même si cela ne nous remettra pas complètement au niveau de 2018 car, entretemps, le coût de la vie a nettement augmenté. Les postes de dépenses comme le gasoil par exemple sont en hausse. Avec la composition de mon écurie, j’ai souffert plus que d’autres qui ont des rentrées provenant des propriétaires. Dans mon cas, je suis globalement éleveur, propriétaire et entraîneur. Quand vous subissez une baisse de 10 ou 20 % sur les allocations, cela impacte tous vos revenus. Un entraîneur public n’est touché que sur son intéressement sur les allocations. Pour un profil comme le mien, c’est donc une très bonne nouvelle. Et je pense que la décision de mettre cet argent, cet excédent de résultat qu’on dégage, dans les allocations est important car il y a tellement des professionnels qui souffrent actuellement que cela va leur donner une vraie bouffée d’oxygène. »

Julien Cormy : « Pour moi, c’est une très bonne surprise. J’étais en fait en situation de me dire : « Pourvu que les allocations soient maintenues » d’autant plus que le niveau des enjeux actuels ne me semble pas forcément très performant. Je trouve par ailleurs que cette annonce s’inscrit dans un ensemble d’actions du président et de l’équipe dirigeante de LeTrot que je trouve positives. Cela bouge dans le bon sens. J’ai le sentiment que l’on essaie de revaloriser l’image des courses et c’est très bien. Je pense par exemple aux innovations faites à Vincennes sur l’éclairage de la grande piste. »

Damien Lecroq : « C’est une très bonne initiative d’autant plus que les charges ont fortement augmenté lors des derniers mois. Ce qui sera aussi important dans cette décision sera sa mise en œuvre. Il ne faut pas ajouter de nouvelles courses mais bien revaloriser les allocations du programme existant. Par contre, une partie pourrait aller au dédoublement des courses Premium. Pour moi, cela avait été une bêtise d’arrêter le dédoublement des courses Premium pour plusieurs catégories de chevaux. Je le répète : c’est une bonne nouvelle. »

Charles-Antoine Mary : « C’est une bonne nouvelle et surtout cela traduit à mon sens une cohérence des actions à mettre au crédit de l’équipe élue et dirigeante. Il y a enfin des gestes qui viennent se mettre en place en face des paroles. Et si on retrouve le niveau des allocations de 2018, c’est limite inespéré dans un contexte de crise internationale où beaucoup de secteurs ont beaucoup souffert et souffrent encore beaucoup. »


Cela va donner une vraie bouffée d'oxygène.
Loïc Groussard

© Aprh
À rebours de ses confrères, Frédéric Koenig a tenu un discours empreint de prudence : « Je pense que ce retour des allocations est trop rapide. On ne subit pas une crise comme celle du Covid sans inquiétude pour l’avenir. On le voit aujourd’hui en Europe, tout n’est pas encore terminé avec de nouveaux confinements et couvre-feux. J’aurais pour ma part constitué des réserves plus importantes, en y mettant l’intégralité des 37 millions d’euros d’excédents prévus en 2021. Une des solutions pour mieux résister à cette crise et mieux soutenir les professionnels serait par contre, à mon sens, la révision du programme pour offrir des courses en province toute l’année. Aujourd’hui, pendant trois mois en hiver, si vous n’avez pas de chevaux parisiens, vous ne pouvez quasiment pas courir. Il faudrait déplacer des réunions d’été, quand il y a trop de courses, pour les placer durant l’hiver. À quoi cela sert d’avoir une réunion en août à Meslay-du-Maine, quand en plus on en obligés de consommer des milliers de litres pour préparer la piste, alors qu’elle serait si utile en décembre ou janvier ? Il y a de nombreux hippodromes qui pourraient offrir des courses en hiver dans ma fédération (Anjou-Maine) : Cordemais, Laval, Meslay-du-Maine, Angers, des hippodromes que l’on utilise pas ou trop peu. Et cela est vrai dans toutes les fédérations. Voilà une décision qui aiderait de nombreux professionnels. Pour revenir aux excédents de 2021, je pense qu’il faudrait geler cet argent pendant un an, voir l’évolution des enjeux en 2022 et commencer ensuite à en redistribuer une partie dans les allocations de 2023 tout en gardant de vraies réserves. »

Voilà pour cinq réactions récoltées sur le terrain. Mais nous avons aussi décroché notre téléphone pour donner la parole aux associations d’acteurs des courses au trot. Pourquoi cette timidité à exprimer sa satisfaction de façon directe à l’annonce d’une réévaluation pareille ? Stéphane Meunier, Président du Syndicat des Entraîneurs et Drivers-Jockeys de trot, nous a expliqué : « C’est une très bonne nouvelle mais qui nous a aussi surpris en toute franchise. Certains d’entre nous s’attendaient même plutôt à une baisse des allocations. Alors, effectivement, on ne s’est pas enthousiasmé hier, d’autant qu’il nous semble que la distribution de cette manne sera un sujet central et délicat. On espère que la Commission des Programmes fera les bons choix. »

Nous avons aussi sollicité une réaction du Syndicat des propriétaires (SNPT) par l’intermédiaire de Pascal Boey, son Président qui a déclaré : « La hausse des allocations tant au trot qu’au galop en 2022 avec un retour aux niveaux antérieurs est basée sur une projection d’un résultat net du PMU de 820M€. Pour mémoire, le PMU avait budgété, hors impact Covid, 805M€ pour 2021 et le résultat net en 2018 était de 780M€. Je me réjouis fortement de cette bonne nouvelle pour tous les acteurs de la filière tout en espérant que les projections optimistes du PMU seront au rendez-vous et permettront aux sociétés-mères de remplir leurs objectifs. »

EN RÉGIONS

Nous avons également donné la parole à plusieurs professionnels de différentes régions. Tous insistent sur la façon dont les 28 millions d’euros supplémentaires vont être intégrés dans le programme 2022.

Sébastien Ernault (Normandie) : « La revalorisation des allocations est une très bonne nouvelle. Si en plus, les dirigeants peuvent mettre une partie des résultats en réserve, c’est parfait. Je fais maintenant confiance à ceux qui ont en charge le programme pour bien répartir ces montants. »

Ludovic Peltier (Centre-Est) : « C’est une bonne décision. Comme d’autres, les baisses des dernières années ont impacté d’une vingtaine de pourcents mon chiffre d’affaires. Il faut maintenant que le montant que l’on reverse soit bien remis aux bonnes places, c’est-à-dire pour les épreuves qui ont été le plus touchées par les baisses. »

Noël Langlois (Sud-Ouest) : « C’est bien de le faire maintenant car on est dans une période de baisse des allocations qui dure depuis trois ou quatre ans. Cela se sent et il y a un malaise dans les petites maisons. Il faut maintenant savoir comment ces sommes vont être redispatchées. C’est toujours le même débat entre le programme des classiques et parisien et le reste du programme en régions. »

Stéphane Cingland (Sud-Est) : « C’est une très bonne chose mais ce qui m’intéresse désormais de savoir c’est dans quelles courses et sur quelles catégories d’hippodromes vont être imputés ces montants supplémentaires. C’est le « comment » qui va être important. C’est une bonne nouvelle par ailleurs car c’est maintenant qu’on ressent pleinement les effets du confinement. Pour ma part, à la sortie du confinement, j’avais bien travaillé et c’est maintenant que je paie la note. »

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