Elle est en tête du classement du Grand National des Amateurs et a de sérieuses chances d’inscrire son nom au palmarès de 2024. Pauline Cavanie va prendre part, dimanche à la finale du GNA. Ce sera une première pour elle. Comme beaucoup de choses dans les courses ces derniers mois. Logique dès lors que la nouvelle coqueluche des amateurs a signé une percée expresse, façon accélérée. Avec Iquito Planchette, "la Ferrari des amateurs" comme elle le surnomme, elle peut même réaliser le double classement général et final. Le tout sans cravache. Car pour Pauline Cavanie, les courses d’amateurs sont plus belles sans cravache.
Son nom est apparu en 2020 sur les programmes, au mois de mai. Pauline Cavanie est une pratiquante post Covid des courses. Et son arrivée dans l’univers hippique est tout ce qu’il y a de fortuit même si cette agricultrice, qui opère dans l’élevage de poulets, a acheté un ancien domaine hippique dans l’Orne pour installer son activité. Rétrospectivement, il s’agissait peut-être d’un signe précurseur. Aujourd’hui, ses poulaillers qui réunissent plus de 17.000 unités sous l’étiquette Label Rouge sont installés au centre d’une ex piste de trot de 900 mètres. Un point qui amuse aujourd’hui Pauline Cavanie.
L’amateure nous rappelle en effet : "Je possédais deux pistes en arrivant. L’une, la plus grande de 900 mètres, n’est plus praticable car j’ai installé en son centre mes poulaillers. Je l’ai en quelque sorte ruinée... Avec le recul, c’est un peu un gâchis. En revanche, j’avais gardé une petite piste excentrée pour pratiquer le cheval en loisir, dans l’esprit d’une carrière."
Une découverte formidable
La quadragénaire, mère de famille, est de celles qui n’arrêtent pas. Il est 14 heures lors de notre entretien et elle a quasiment sauté son déjeuner : "Comme j’avais un peu d’avance avant notre échange téléphonique, j’ai pris deux yaourts, un café et quelques carrés de chocolat." Voilà une clé qui éclaire une hyperactive qui est tombée dans les courses un jour de septembre 2018. Et qui y est entrée par la voie du propriétariat. Elle nous relate, tout comme elle l’a fait dans le dernier numéro de 360 : "Une amie qui avait fait du sulky m’a emmenée en faire un jour de septembre 2018. Je découvrais totalement et, lorsque je suis descendue, j’ai trouvé ça formidable. C’était chez Franck Blandin et le cheval que j’ai attelé s’appelait Espoir Darche." Or le même Espoir Darche passait sur le ring quinze jours plus tard lors de la vente Osarus Trot de l’Écurie Darche sur l’hippodrome d’Argentan. "Je l’ai acheté !", raconte-t-elle comme une évidence. Nous sommes le 17 septembre 2018. C’est parti.
De propriétaire à amateure, du monté à l’attelé
Pauline Cavanie est mordue est se rend ensuite régulièrement chez le professionnel Franck Blandin, à la fois voisin et entraîneur de son cheval Espoir Darche. Elle y trotte son cheval. Et passe un cap moins de deux ans plus tard en prenant sa licence d’amateure. Dès la reprise des courses après le premier confinement, au printemps 2020, elle effectue ses débuts, devant des tribunes vides, sur l’hippodrome de Caen. Elle monte son représentant Espoir Darche. Toutes ses premières courses se feront avec son cheval et le plus souvent au trot monté. "Je participais davantage aux épreuves montées car, à l’attelé, j’avais peur, précise-t-elle, surtout lorsque je drivais les chevaux que j’avais courus au monté." Avec le temps, l’appréhension diminue. Des rencontres l’aident aussi dans ce cheminement. Comme Erno Szirmay qui lui demande d’être la partenaire de Diamond Right dans une étape du Trophée Vert des Amateurs sur la piste de Bernay en 2022. Depuis, Pauline Cavanie a accumulé les victoires. Son tableau de marque s’est ouvert avec Hémilio Pierji (Ready Cash) en juin 2023 à Saint-Aubin-lès-Elbeuf. C’était hier.
Un incroyable enchaînement
En dix-sept mois, l’amateure a remporté… 17 courses. Son cheval de cœur est le précité Hémilio Pierji avec lequel elle s’est imposée sept fois ! Et au sein de leur périple commun, le tandem a offert sa 1.500ème victoire d’entraîneur à Franck Blandin. C’était à Enghien le 18 avril dernier.
Mais il y a aussi les chevaux qu’elle entraîne désormais elle-même comme First de Piencourt (Otello Pierji), dont la disparition, lors d’un "bête" accident au paddock, laisse une plaie encore vive. Et encore Fear Factor (Vigove) et Hurricane Steed (The Best Madrik). Maintenant il y a Iquito Planchette (Riesling). Avec lui, c’est l’osmose totale, la synergie parfaite. En huit tentatives communes, le couple affiche cinq victoires, deux accessits et une quatrième place. Deuxième récemment dans la dernière étape du GNA à Toulouse, où elle s’est déplacée pour assurer sa place dans la Finale, elle confiait : "J'étais super heureuse de prendre le départ. Iquito Planchette est un crack cheval, c'est la Ferrari des amateurs ! Il est très gentil, facile et très pratique."
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