Emmanuel Allard se verrait bien au départ du Critérium

Les 56 partants de la seconde phase des qualificatives aux Critériums des 3, 4 et 5 ans samedi à Vincennes sont issus de 31 écuries différentes. Installé sur le centre d’entraînement de Grosbois où il a changé de cour pour une plus grande depuis le début de l’été, Emmanuel Allard fait partie de ces entraîneurs qui auront au moins un partant. Sous les couleurs de l’Écurie Fif, Mardouk de Godrel sera en effet au départ du Prix Jacques de Vaulogé-Critérium des 3 Ans Q3 dans la perspective de décrocher sa qualification pour le Critérium du 13 septembre. Pour cela, l'entraîneur de 41 ans, passé par des hauts et des bas, peut compter l'actuelle réussite de son écurie et s'appuyer sur son expérience, lui qui est passé tout près d'un succès dans le Critérium des 3 Ans il y a douze ans.

Avec 13 gagnants depuis le début de la saison, Emmanuel Allard est en passe de réussir sa meilleure saison depuis son installation qui remonte au début des années 2010. "L’écurie ne va pas mal", sourit-il quand on l'interroge sur cette réussite symbolisée en début de semaine à Vincennes par le succès de Kid Parker (Bird Parker). "L’an dernier, les résultats n’étaient déjà pas mal, complète-t-il pour parler d'une saison qui s'est achevée sur un bilan de 9 victoires pour 75 partants. Ça se prolonge. Pourvu que cela dure. C’est toujours ce que l’on se dit dans ces moments-là." Emmanuel Allard peut être encore plus qu'un autre.

Le rebond après la galère
Pensez qu'en 2020, les gains de son entraînement dépassaient tout juste les 32.000 €... "La galère a commencé en 2019. Je ne me suis pas associé avec la bonne personne et cela s’est retourné contre moi, confie-t-il tout en affirmant avoir tourné la page. Les années suivantes, il a fallu repartir de zéro et s’accrocher. J’ai eu la chance de pouvoir louer quelques boxes chez Franck Nivard. À un moment, je me suis retrouvé avec deux ou trois chevaux à l’entraînement. Ça devenait compliqué."

La descente est d'autant plus rude que ses premières années d'installation avaient été marquées par plusieurs partants au niveau Groupe 1 avec Un Nuage d'Osmoz (Nuage Noir), Alizéa du Kastel (Quaker Jet) et Ausone du Kastel (Gros Grain). "J’ai touché une jument comme "Alizéa" un peu trop tôt dans ma carrière, estime-t-il avec le recul. Elle manquait peut-être d’un peu de tenue, mais elle allait très, très vite. À l’époque, je travaillais mes chevaux assez dur. Avec l’expérience, je pense que j’aurais dû travailler "Alizéa" comme un galopeur, c’est-à-dire beaucoup moins. À l’époque, je ne faisais pas trop de différence entre les chevaux."