Benoît Olicard, une émotion comme jamais

La victoire de Gaillarde Quéray mardi a mis en lumière l'entraîneur charentais Benoît Olicard dont la casaque n'avait encore jamais gagné à Vincennes. Portrait.

1.- PAS UN MANQUE MAIS UN PLUS
À 54 ans, Benoît Olicard, installé en Charente-Maritime, a beau avoir remporté plus de 250 courses, la victoire de Gaillarde Quéray mardi à Vincennes lui a procuré une émotion comme il dit n’avoir jamais connu. "C’est la première fois que mes couleurs gagnent à Vincennes, savoure-t-il. Ce n’était pas un manque mais c’est un plus quand ça arrive. Et puis, s’imposer à Vincennes n’est jamais anodin pour une petite structure comme la mienne, surtout que la précédente victoire commençait à dater." Il fallait en effet remonter à février 2017 avec Bettina d'Avril.

2.- GAILLARDE QUÉRAY OU LA PATTE "OLICARD"
Content de ce succès, il l’est aussi avant tout pour sa jument. "Beaucoup me trouvaient culotté de la courir à Vincennes vu ses derniers résultats, confie-t-il. Mais je savais très bien que ceux-ci ne reflétaient pas sa valeur. En province, elle doit souvent rendre 25m. à des plus jeunes. Mardi, l’engagement était bon face aux seuls 7 à 10 ans et sans rendement de distance." Son émotion vient aussi du fait que Gaillarde Quéray est une fabrication "Olicard". "Ce n’est pas pour me jeter des fleurs mais, si elle n’était pas chez moi, elle ne serait plus dans le circuit depuis longtemps. Jeune, elle me faisait toujours voir des "trucs", mais ce n’était pas le moment. Il a fallu être patient."

3.- L’APPEL À UN JOCKEY
Pour ce test grandeur nature à Vincennes, Benoît Olicard a sollicité les services de Mathieu Mottier. "En rentrant du heat, il m’a dit d’enlever les bottines et les genoux, raconte l’entraîneur. Moi, j’ai toujours peur de faire mal à mes chevaux. Mais je l’ai écouté car c’est ce que l’on attend quand on fait appel aux pilotes." Les consignes et le choix tactique vont s’avérer payants. "Mathieu est rentré de la course avec le sourire en me disant : "Tu peux revenir, elle va en gagner une autre"." L’entraîneur a coché deux engagements, dont un le 28 décembre pour lequel il opterait si Mathieu Mottier est libre.

4.- LE TROTTEUR PARMI LES GALOPEURS
La région de Royan où est installé Benoît Olicard est le pays des entraîneurs d’obstacle, que ce soit Guillaume Macaire et Hector de Lageneste, Arnaud Chaillé-Chaillé, François Nicole, etc. "Je suis le trotteur parmi les galopeurs, sourit l’intéressé. Je m’entends bien avec eux. Il m’arrive de temps en temps de les croiser l’hiver à la plage." Originaire de La Rochelle, il est revenu dans sa région à laquelle il se dit très attaché - "vivre sans la mer me serait difficile" - quand il a travaillé plusieurs années au service du regretté Dominik Cordeau. "Ensuite, je me suis installé dans un établissement construit par Patrick Besson, un entrepreneur en travaux publics passionné (propriétaire d’Invincible Bourbon entre autres), sur la commune de Chaillevette."

5.- UN LIEN CONTINU AVEC LES "QUÉRAY"
Gaillarde Quéray porte le label de l’élevage de Michel Moulin, installé dans les Deux-Sèvres. L’ancien amateur et permis d’entraîner mais aussi président de la société des courses de Niort et Benoît Olicard se connaissent et travaillent ensemble depuis longtemps. "J’ai déjà gagné à Vincennes il y a une dizaine d’années avec Cosmos de Quéray, issu de son élevage, rappelle-t-il. Et puis avec Franck Corbineau, nous avons Jojoba de Quéray. Michel Moulin me fait confiance à 200 %. C’est quelqu’un de droit avec lequel il n’y a jamais d’histoire. J’étais à peine revenu au box mardi qu’il m’appelait."