À la recherche du meilleur trotteur sur herbe

Après le Grand National du Trot au mois de mars, c’est au tour de la caravane du Trophée Vert 2023 de se lancer sur les routes en ce premier week-end d‘avril. Pour cela, direction le Gard dimanche et l’hippodrome de Nîmes pour le lancement du circuit sur les meilleures pistes en herbe. À l’issue des treize étapes et de la finale à Craon - seule course labellisée Groupe III sur cette surface - à travers la France du terroir, on connaîtra le nom de celui ou celle qui remportera la 23ème édition du Trophée Vert et succédera à Calimero du Thiole (Jag de Bellouet).

Défendre, valoriser et promouvoir tout un pan de l’activité du trot dans les régions, au cœur même des terroirs de la France des courses au trot. Ces trois mots clés sont à la base de la création au début des années 2000 du Trophée Vert. Ce pan de l’activité, ce sont toutes ces courses qui se disputent sur les pistes en herbe, au nombre de 2 700 environ chaque année, sur quelque 140 hippodromes. Plus de vingt ans après, la motivation et la raison d’être n’ont pas changé, ce qui a permis aussi de sensibiliser les collectivités locales et régionales à la cause de ces hippodromes.
Entre-temps, le circuit avec ses déclinaisons (pros, apprentis et amateurs) est devenu le totem de la saison au trot sur gazon, fortement implantée dans les territoires, ce qui a conduit dans l’ensemble à une amélioration des pistes, ce que saluent les professionnels régulièrement. Au-delà d’être comme une parenthèse "chlorophylisée", le Trophée Vert et plus généralement les courses sur l’herbe répondent à une attente des socio-professionnels et proposent une complémentarité recherchée et appréciée du programme national dont elles constituent un quart du volume global.
Cet intérêt s’est ainsi matérialisé encore à l’approche de cette 23ème édition par les déclarations d’intention de participer au challenge, tout au moins à quelques étapes et à la finale, de professionnels comme Franck Nivard et Charles-Antoine Mary à propos respectivement d’Emeraude de Bais (Repeat Love) et de Galet Sted (Paris Haufor), dont l’actualité des derniers mois et des dernières semaines ne les prédisposaient pas nécessairement à se retrouver sur la ligne de départ. "Cela permettrait de lui faire des courses au moral, car elle n’aura pas de mal à rendre 50 mètres à des chevaux qui ont 150 000 € en tête. Sur l’herbe, cela va lui faire du bien. Ce serait bien de faire ça je pense, de manière au moins à la qualifier pour la finale", nous disait ainsi récemment l’homme aux 64 Groupes 1.

Cette opportunité est offerte par les conditions de courses, l’accès au Trophée Vert étant ouvert aux trotteurs âgés de 6 à 10 ans n’ayant pas gagné 580 000 € à leur première participation au circuit 2023 et n'ayant jamais remporté de Groupe 1, ni depuis le 1er janvier 2022 été classés premiers d'une épreuve de Groupe 2. Certes, ces déclarations ne se sont pas matérialisées par des déclarations de partants dès la 1ère étape à Nîmes, dimanche, mais ce sont des candidats déclarés au circuit qui a besoin de telles têtes d'affiche.

Nîmes, la singulière
Si Nîmes est et restera le premier hippodrome à avoir accueilli une étape du Trophée Vert en 2001, il fait partie d'un pôle de cinq sociétés de la Fédération du Sud-Est qui accueillent à tour de rôle l'étape régionale. Tant et si bien que la caravane du Trophée Vert n'a plus posé ses valises dans le Gard depuis 2017 et la victoire de Trésor Wic (Jag de Bellouet), lequel allait devenir quelques mois plus tard le troisième double vainqueur du circuit. Nîmes a ceci de singulier dans la région que son hippodrome est doté de trois pistes en herbe, une pour chaque discipline (trot/plat/obstacle). "Au total, cela nous fait quasiment neuf hectares de gazon, décrit le président Antoine Maubon. Avoir trois pistes est une contrainte et un atout à la fois car les attentes des professionnels ne sont pas les mêmes. La piste de trot est tondue un peu plus courte." Longue de 1200 mètres et corde à droite, son profil permet d'adopter peu ou prou toutes les tactiques de course.

Avoir trois pistes est une contrainte et un atout à la fois car les attentes des professionnels ne sont pas les mêmes.
Antoine Maubon, président de Nîmes

Ce coup d'envoi du Trophée Vert a réuni 16 partants, le maximum autorisé à l'attelé sur cette piste, répartis sur trois échelons de départ, avec le seul Espoir du Marny (Village Mystic) au poteau des 50 mètres pour sa rentrée après huit mois d'absence et seul aussi émoji rouge. Quel que soit le vainqueur de cette 1ère étape, il s'agira d'une première. Pourquoi ? Parce qu'aucun des prétendants n'a gagné sur cette piste nîmoise ! Une piste qu'ils seront plusieurs à découvrir, on pense ainsi aux voyageurs que sont notamment Gamin Jaba (Késaco Phédo) et les compagnons d'entraînement chez Jean-François Senet Hotline de Carsi (Vigove) et Emencourt d'Azif (Qwerty). Clin d'oeil de l'histoire, Jean-Michel Bazire n'a plus délégué un partant dans le Gard depuis la victoire de Giotto d'Em (Opus Dei) dans la toute première épreuve du Trophée Vert en 2001. Nicolas Bazire, qui va découvrir la piste, sait ce qui lui reste à faire pour tenter d'imiter Giotto d'Em, lequel avait aussi gagné quelques mois plus tard le circuit. Jean-François Senet est l'un des professionnels qui parcourt le plus de kilomètres par an. "Je préfère clairement effectuer des kilomètres avec une chance de gagner que de courir près de la maison pour une sixième place", a-t-il déclaré à ce sujet en amont de cette étape dans les colonnes de Province Courses l'Hebdo, partenaire media du Trophée Vert 2023. À Nîmes, ses deux derniers déplacements ont été couronnés de succès et, s'il est au sulky de Hotline de Carsi qui découvre un engagement sur mesure au premier échelon, Emencourt d'Azif, auteur d'une très bonne fin de course la semaine dernière, a lui aussi le profil pour s'illustrer au deuxième échelon, lui qui fait partie de ceux qui ont les meilleurs titres sur cette surface.


À qui les meilleures références sur l'herbe ?
Les 16 concurrents de cette 1ère étape ont tous déjà couru au moins une fois sur l'herbe. Le moins expérimenté est Glowing Moko (Vramdao) avec une course (disqualifié) alors que Fosbury (Goetmals Wood) compte à l'inverse le plus de tentatives sur cette surface (13). Courir est une chose, performer en est une autre encore plus importante. Dans ce registre, trois participants comptent chacun quatre succès, à savoir dans l'ordre du programme Enjoy Dancer (Timoko), Emencourt d'Azif et Espoir du Marny. Parmi ce trio, le pensionnaire de Jean-François Senet est celui qui présente le meilleur taux de réussite sur le podium (56,8 %). Juste derrière eux, Grigri du Bonheur, fils du double vainqueur du circuit Trésor Wic, vient avec trois succès.

Province Courses l'Hebdo, partenaire media

Pour la première fois, Province Courses l'Hebdo est le partenaire media du Trophée Vert. Un rapprochement naturel entre le circuit des "courses à l'état pur" et le journal dont les racines sont ancrées en province et plus particulièrement en Normandie, tant ils partagent des valeurs communes. Avant chaque étape, le numéro de la semaine de l'hebdo accordera une large couverture à l'évènement. LA VIDÉO ICI.