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Actualité - 23.07.2024

Antoine Trihollet dans une forme olympique

Son nom est devenu familier de ceux qui pointent avec manie les professionnels les plus efficaces du moment. Avec 22 succès au 23 juillet, Antoine Trihollet est désormais dans le top 50 national des entraîneurs en nombre de victoires et y figure avec une particularité, celle d’être le professionnel nanti du plus petit effectif (avec seulement 18 chevaux différents présentés depuis le début de l’année). L’entraîneur trentenaire, installé depuis le 1er janvier 2021, signe, de loin, sa meilleure saison. Rencontre.

Quand la forme est là, tout va. Et pour Antoine Trihollet, la forme et la réussite sont les deux données qui caractérisent le mieux la saison 2024. Les premières et événements particuliers s’enchaînent depuis quelques mois pour le Calvadosien de 36 ans. En février, la tête de liste de son écurie, Ixelle Bleue (Very Nice Marceaux), lui offre son premier Quinté+ à Vincennes, en plein meeting d’hiver. Depuis la fin du printemps, l’ensemble de l’effectif fonctionne à plein régime (13 victoires depuis le 1er juin en 39 courses, soit 33 % de réussite gagnante). Ajoutons encore un coup de trois comme pilote le 16 juin à Dozulé, l’hippodrome voisin, ou un coup de deux comme entraîneur lors de la réunion Premium de Cabourg du 5 juillet (un sans faute avec deux partants) grâce à Ixelle Bleue et Lambo de Léau (Fastissime). Le bilan très provisoire de 2024 est évidemment à l’avenant avec déjà, à mi-saison, un nombre de victoires record (22) et des gains (270.525 €) déjà supérieurs au précédent exercice. Le tout se réalise avec un taux de réussite lui aussi en progrès, preuve d’une plus grande efficacité de l’effectif animé et géré par l’entraîneur. Cette année, un pensionnaire d’Antoine Trihollet s’impose une fois sur quatre en moyenne.

Les résultats chiffrés d’Antoine Trihollet

depuis 2021
Année : nbre partants | victoires (%) | gains (€)
■ 2021 : 145 | 13 (9%) | 143.680 €
■ 2022 : 132 | 13 (10 %) | 185.655 €
■ 2023 : 127 | 16 (13 %) | 208.285 €
■ 2024 : 89 | 22 (25 %) | 270.525 €

Antoine Trihollet : l'interview

24h au Trot.- Dans quelles conditions vous êtes-vous installé entraîneur en 2021 ?
Antoine Trihollet.- Cela s’est fait naturellement à la suite du départ en retraite de mon oncle, Paul Compas. Précédemment, j’avais suivi un parcours classique, celui de l’école de Graignes avec un apprentissage chez Alain Laurent et Pierre-Michel Enault. Une fois ma formation initiale terminée, je suis entré comme salarié dans l’écurie de Jean-Pierre Viel. J’y suis resté six ans avant de rejoindre l’équipe de Tony Le Beller de 2013 à 2019. De leur côté, mon oncle et mon père, Jocelyn Trihollet, ont collaboré pendant trente ans. Lors de la retraite de mon oncle en 2021, la transition s’est faite naturellement et j’ai donc pris ma licence d’entraîneur public en m’installant sur le domaine familial. Mon père m’a accompagné pendant trois ans avant de prendre lui-même sa retraite en début d’année.

24h.- Il était important pour vous de continuer à faire vivre la structure familiale ?
A.T.- Oui et, en ce sens, j’ai conscience d’être en quelque sorte un privilégié. J’ai commencé avec une structure clef en main avec les installations, le matériel et les chevaux des propriétaires qui ont continué à me faire confiance. Lors de mon installation, j’avais également mes repères sur le site. L’écurie est située à Méry-Bissières-en-Auge dans le Calvados (14), non loin de Dozulé. J’ai à disposition une dizaine de paddocks avec des abris et une quinzaine de boxes répartis sur 14 hectares. La piste fait 650 mètres, ce qui est bien pour faire du foncier et pour les poulains. Lorsque je dois travailler la vitesse, je vais sur l’hippodrome de Cabourg à quinze minutes de la maison, sur la plage, ou encore chez Marius Coignard, un ami et voisin. Cette diversité est intéressante pour tous les chevaux et même pour nous.

24h.- Comment se compose votre effectif ?
A.T.- Il compte environ une quinzaine de chevaux à courir et quelques poulains. Je suis bien entouré, j’ai la chance de pouvoir compter sur mon père au quotidien pour le moment en attendant de trouver un salarié pour renforcer l’équipe. Mon oncle est également très présent lorsque le besoin se fait sentir.

24h.- Avez-vous l’envie de faire évoluer cet effectif à l’avenir ?
A.T.- En qualité oui mais pas en quantité ! Tout d’abord, ma structure de 14 hectares n’est pas extensible et je souhaite conserver une écurie à taille humaine. Ensuite, la difficulté à trouver du personnel n’incite pas à prendre plus de pensionnaires. Pour le moment, j’arrive à gérer mon effectif mais lorsque les chevaux doivent être sur plusieurs hippodromes différents le même jour, l'organisation se complique. Depuis mon installation, rares sont aussi les moments où je peux dégager du temps pour ma famille et il est vrai que je souhaiterais passer plus de temps avec mes enfants.

24h.- La progression de vos résultats est constante depuis vos débuts en 2021. Comment l’expliquez-vous ?
A.T.- L’écurie traverse actuellement une période de forme, c’est indéniable ! J’essaie de présenter mes chevaux à bon escient et lors d’engagements de choix. Cette saison, nous avons déjà passé en victoires et en gains l’année 2023. J’avais volontairement laissé tranquilles certains chevaux après la période estivale l’an passé, histoire de leur donner le temps de prendre de la maturité. Nous sommes, leurs propriétaires et l’écurie, en quelque sorte récompensés de notre patience. Un cheval comme Grandcamp (Voluntary Dream) devrait être en mesure de réaliser un bel été. Je n’ai pas beaucoup de chevaux de valeur parisienne, il est donc important de pouvoir faire un roulement et de les préparer pour la province. Actuellement, Ixelle Bleue (Very Nice Marceaux), Idéale de la Comte (Repeat Love) ou encore Jannig d'Erevan (Very Nice Marceaux), qui est encore un peu vert, sont mes principaux éléments de niveau parisien mais il est aussi important d’alterner avec la province histoire de les faire vieillir. Franchement, je ne peux expliquer rationnellement cette période de forme mais, croyez moi, je savoure actuellement nos déplacements sur les différents hippodromes.

24h.- Vous êtes également éleveur, dans un cadre familial qui inclut votre sœur Margot que l’on connaît bien dans les rangs des amateurs. Ixelle Bleue provient par exemple de votre élevage. Que représente cette activité ?
A.T.- Là encore, nous voulons rester à petite échelle. Cette année, nous avons trois poulinières. Après sa carrière de course où elle a engrangé presque 190.000 € de gains, Dioline de Lexlor (Quick Wood) a rejoint notre petit cheptel au printemps. Elle nous a fait plaisir durant sa carrière et nous l’avons présentée à Helgafell (Charly du Noyer).

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Avec Ixelle Bleue à Cabourg, le 5 juillet

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