Le Prix Kerjacques une affiche inédite

La course rend hommage à un grand compétiteur ayant gagné son Critérium des 5 ans et un Prix d'Amérique notamment, avant de devenir un des étalons les plus marquants de l'histoire du Trotteur Français. Le Prix Kerjacques, dont on vous parle depuis plusieurs jours dans nos colonnes, est donc un événement en soi. Mais encore plus cette année. Et ce pour de très nombreuses raisons.

Quel plateau !
Débutons par le plus important, la composition du peloton. Les chiffres sont éloquents :
➤ nombre de vainqueurs de Gr.1 en lice : 5
totalisant à eux 5, 7 victoires de Gr.1 en France et 9 en Europe
➤ nombre de vainqueurs de Groupe : 14
totalisant à eux 14, 70 victoires de Groupe en France !

À propos des vainqueurs de Groupe 1
Il sera certainement le cheval à battre dans la course mais nous nous ne attarderons pas plus sur le cas d'Étonnant, vous invitant à retrouver notre une spécialement dédiée dans l'édition d'hier jeudi. Pour Hussard du Landret (Bird Parker), ce Prix Kerjacques vient parfaitement s'enchaîner avec un Prix du Bois de Vincennes vécu comme un nouveau départ par son mentor Benoît Robin. C'est l'heure de la confirmation attendue et l'occasion de réaliser ce qu'il n'a fait qu'une fois dans sa carrière : gagner deux courses consécutivement.
À 10 ans, la championne Delia du Pommereux (Niky) est passée en janvier sous la barre des 1'10'' lors du Prix d'Amérique Races ZEturf Q4 - Prix de Bourgogne sur son tracé de prédilection, les 2100m, celui de son Prix de France devant Face Time Bourbon. Bientôt, une campagne européenne l'attendra.
Héraut d'Armes (Ready Cash) trouve lui (enfin) sa place au départ après avoir dû accepter des éliminations dans le Prix Jean Cabrol puis dans le Grand Prix Angers Loire Métropole. Compliqué à driver, il l'est donc aussi à placer malgré son statut de vainqueur de Gr.1. Verra-t-on le meilleur Heraut d'Armes jusqu'au poteau ? Quant à Etoile de Bruyère (Kénor de Cossé), si son titre de gloire a été décroché au monté, elle vient de signer une victoire pleine de promesses dans le Grand Prix Charles Desrousseaux au Croisé-Laroche avec Damien Bonne qui sera de nouveau son driver.

Onze autres lauréats de Groupe
Pour composer ce peloton de très haut niveau, onze autres trotteurs vainqueurs de Groupe sont en lice. Parmi eux, citons en priorité les deux placés de Groupe 1, tout près l'un de l'autre, Émeraude de Bais (Repeat Love) et Gently de Muze (Perlando), deux étoiles montantes et parfaites illustration de la frontière très ténue qui sépare les chevaux de "gros quintés" et les membres de l'élite (voir notre édition du 7 mars sur le sujet). La première peut réaliser un numéro alors que le second est présenté ferré et nanti d'un émoji rouge. Dans la team Bazire, il y a aussi Dorgos de Guez (Romcock de Guez) et Elie de Beaufour (Royal Dream) qui comptent 28 victoires de Groupe à eux deux ! Là aussi les ambitions affichées sont différentes : c'est une grande rentrée pour Dorgos de Guez ("Il va effectuer une rentrée sans ambition. Il ira ensuite régulièrement à Mons pour retrouver sa meilleure condition. Cet été, il se déplacera sur les étapes à gauche du Tour Européen" nous a dit son entraîneur) alors qu'Elie de Beaufour se présente "en vert" et associé à un Jean-Michel Bazire relativement confiant : "Il travaille bien et semble déjà revenu en belle condition physique."
Enfin, impossible de ne pas citer Hokkaido Jiel (Brillantissime), dauphin de Hussard du Landret dans le Prix du Bois de Vincennes, et capable de fins de courses tranchantes à l'issue d'une course rythmée. Avec l'âge et la maturité il semble s'être acheté une conduite et peut être à l'aube d'une superbe saison. Pour la même maison, celle de l'Écurie Jean Luck, Élite de Jiel (Niky) a elle une très belle occasion de confirmer sa montée en puissance des derniers mois. Son driver François Lagadeuc disant il y a peu : "Elle est formidable et met toujours son coeur sur la piste. Mais il y a une telle opposition que si nous finissons 4 ou 5ème, ce serait déjà très beau."

It’s a little Prix d’Amérique ! La course s’annonce superbe.
Jean-Michel Bazire

Un événement, un vrai
Si le terme est parfois galvaudé ou utilisé à mauvais escient, ce Prix Kerjacques est clairement un événement. Un vrai puisqu'en plus de proposer un exceptionnel plateau il sera support des enjeux Tiercé, Quarté+ et Quinté+ au PMU. Déplacée dans le calendrier, un mois plus tôt que précédemment, s'inscrivant dans la réforme de l'organisation des courses pour chevaux d'âge, laquelle a déjà bien fonctionné avec le Prix du Bois de Vincennes, cette compétition n'a jamais réuni autant de concurrents, près du double de la moyenne habituelle. Tous les ingrédients sont donc réunis pour réaliser une grosse performance en termes d'enjeux et donc d'apport de ressources à la filière.

La coalition étrangère

Parmi les vainqueurs de Groupe en France en lice dans ce Prix Kerjacques, notons aussi les trois trotteurs étrangers que son Calle Crown (Great Challenger), Usain Toll (Googoo Gaagaa) et Bilo Jepson (Timoko). Ce dernier affiche un remarquable 92% de réussite dans les 3 premiers en 12 tentatives à Vincennes.