Étonnant, égal à lui-même
Étonnant (Timoko) ne manque pas son retour à Vincennes. N’ayant pas foulé l’hippodrome du Plateau de Gravelle depuis plus de trois mois, éloigné des pistes qu’il a été pendant plusieurs semaines, après avoir contracté la maladie de Lyme, il fait, ce samedi, un numéro, paraissant battu, à mi-ligne droite, sous la double attaque d’Hokkaido Jiel et du suédois Usain Töll, avant de "serrer les dents" et de repartir de plus belle. Quel cheval, décidément, que le représentant de Richard Westerink !
Il restait sur une réapparition victorieuse, à Caen, dans le Prix de Cauvicourt et retrouvait, cette fois, Vincennes, sur le classique parcours des 2 700 mètres de la grande piste, face au champion hongre du moment, Élie de Baufour (Royal Dream), et face à la révélation de l’hiver, Émeraude de Bais (Repeat Love).
Entre autres, car, en plus de lui-même, il y avait d'autres vainqueurs de Groupe 1 au départ de ce Groupe 2 particulièrement relevé, menant d’abord au Prix de l’Atlantique, puis aux championnats européens de la campagne de printemps. Il s’agissait, en descendant le programme, d’Héraut d’Armes (Ready Cash), Usain Töll (Googoo Gaagaa), Hussard du Landret (Bird Parker), confié à Eric Raffin, en remplacement de Benoît Robin, souffrant, Étoile de Bruyère (Kénor de Cossé) et Délia du Pommereux (Niky).
Une combativité à toute épreuve
Étonnant et Anthony Barrier ont commencé par assurer leur départ, tout en dehors, puis sont venus comme pour prendre le commandement, dans la descente. Mais Éric Raffin et
Hussard du Landret les ont contrés, à l’image d’
Héraut d’Armes. On allait très vite, sur le pied de 1’08’’, et Anthony Barrier n’a pas insisté, rangeant sagement son partenaire derrière Héraut d’Armes. Le driver du futur lauréat dira, à ce sujet :
"Il y a eu une grosse bagarre, en descendant, et j’ai laissé faire, parvenant à me reloger derrière le cheval de Nicolas Bazire." Anthony Barrier attendra ensuite le dernier kilomètre, pour lancer les hostilités, provoqué par Jean-Michel Bazire et
Élie de Beaufour :
"Je suis parti aux huit cents mètres, confiant en les possibilités de mon cheval, que je sais capable de tenir ensuite jusqu’au bout."
Or, le scénario escompté s’est produit. Pris en chasse par
Hokkaido Jiel et
Usain Töll, qui avaient progressé dans les battues l’un de l’autre, pendant qu’
Hussard du Landret et
Elie de Beaufour s’effaçaient,
Étonnant s’est trouvé sous leur vive menace à mi-ligne d’arrivée, perdant même, un instant, l’avantage. Mais, bien équilibré par son driver, il se relançait magnifiquement, faisant preuve de sa combativité coutumière, et revenait arracher le succès, aux dépens d’
Usain Töll et
Hokkaido Jiel, l’un et l’autre pourtant remarquables.
"C’est un vrai guerrier, confiait Anthony Barrier, après la course.
Il n’est jamais battu. Il a quelque chose de plus que les autres."
À distance des trois premiers,
Émeraude de Bais se classait quatrième, ayant paru manquer un peu de tranchant, devant un
Bilo Jepson (
Timoko) spécialement convaincant à ce niveau.
Anthony Barrier, dans le mille
En ce samedi pascal, Étonnant offre sa millième victoire à l’attelage en France à Anthony Barrier, qui, à cet égard, ne cachait pas son émotion : "On n’a pas lâché la petite larme, mais on n’en était pas loin ! Le fait est d’autant plus marquant que c’est avec lui que cela arrive. Je tiens, en tous cas, à remercier Alexandre Abrivard, qui a pallié mon absence, la dernière fois, lors de la rentrée du cheval, et qui a fait du très bon travail, le respectant et faisant en sorte qu’il ne prenne pas dur."
C’est un vrai guerrier. Il n’est jamais battu. Il a quelque chose de plus que les autres.
Anthony Barrier
© Scoopdyga Le vainqueur faisait afficher 1’11’’3 au kilomètre, soit le deuxième meilleur temps de la course, après les 1’10’’8 réussis par
Traders dans l’édition 2018.
L’exemple à suivre
Étonnant succède à son père, Timoko, au palmarès de ce Prix Kerjacques. Ce dernier s’y est, en effet, imposé en 2014 et en 2016. En 2014, c’était en prélude à son premier Elitloppet victorieux. Voilà qui est de bon augure pour le fils, qui s’alignera, le mois prochain, à Solvalla, pour un deuxième titre dans le championnat suédois et pour imiter, ce faisant, son auteur, vainqueur là-bas, on le sait, à deux reprises. Dans l’intervalle, Étonnant sera passé par Enghien et son Prix de l’Atlantique, dans deux semaines, et par Caen et son Prix des Ducs de Normandie, à la mi-mai.
Le fils de son père
À l’issue de cette vingt-deuxième victoire de son protégé - la neuvième à Vincennes -, Richard Westerink se montrait, légitimement, satisfait.
"Cela a été un beau combat, déclarait-il, d’un ton posé.
Le cheval est vraiment bien revenu. Il ne faut pas oublier qu’il a été malade tout l’hiver et qu’il n’avait qu’une course de rentrée dans les jambes. Aujourd’hui (samedi), il gagne avec la manière, bataillant jusqu’à la fin, dans une course sans concession. C’est un combattant, comme son père, mais peut-être est-il encore plus dur que lui. Et puis il fait la monte, en ce moment, chez Franck Leblanc, en Mayenne, et je pense que cela lui réussit ! Bref, tous les feux sont au vert en vue de l’Elitloppet." tous les feux sont au vert en vue de l’Elitloppet.
Richard Westerink
© Scoopdyga Dans les rangs des battus
Alexandre Abrivard (
Usain Töll, deuxième) :
"Sa performance est superbe. C’est un cheval que j’ai découvert cet hiver et qui m’a tout de suite plu. Il est extrêmement régulier et fait toutes ses courses, quelle que soit l’opposition. J’ai cru à la victoire, à mi-ligne droite, car j’avais la mesure d’Hokkaido Jiel. Mais j’avais oublié la capacité d’Étonnant à repartir, à ce point, sous les attaques !"
Vitale Ciotola (
Usain Töll, deuxième, et
Bilo Jepson, cinquième) :
"Je suis enchanté de la course de mes deux pensionnaires, en particulier de celle d’Usain Töll, dont le prochain objectif sera le Grand Prix de la Loterie, à Naples, avec en point de mire, aussi, un retour à Vincennes, pour le Prix René Ballière."
Jean-Luc Dersoir (
Hokkaido Jiel, troisième) :
"Il court vraiment bien. C’est un très bon cheval, dans une arrivée de très bons chevaux. J’y ai cru, à mi-ligne droite. Il ne s’en est pas fallu de beaucoup. Il fournit, ici, sa vraie valeur. Il faut le respecter et je pense que nous allons faire l’impasse sur le Prix de l’Atlantique, pour aller directement sur le Prix des Ducs de Normandie."
Franck Nivard (É
meraude de Bais, quatrième) :
"Elle court bien. J’ai eu la bonne course, dans le dos d’Usain Töll, et, dans le dernier tournant, je pensais qu’elle allait venir, mais elle s’est un peu "cassée". Elle n’aime pas trop les virages et je pense qu’elle a manqué de quelque chose. Elle a eu un "break" d’une dizaine de jours, après sa deuxième place de Cagnes-sur-Mer, et, aujourd’hui (samedi), je crois qu’elle avait besoin d’une course. Cela devrait être mieux dans deux semaines, à Enghien, pour le Prix de l’Atlantique."
Matthieu Abrivard (
Bilo Jepson, cinquième) :
"Il fait une très belle course. Je le découvrais. C’est un chic cheval, facile, agréable, qui ne se situe pas loin des meilleurs. Mais on a vu un grand champion s’imposer."
Jean-Michel Bazire (
Élie de Beaufour, huitième) :
"Visiblement, le cheval manquait d’un vrai parcours. J’étais bien jusqu’au kilomètre. Après quoi, quand Étonnant a accéléré, je me suis retrouvé en difficulté. À revoir."
3e | PRIX KERJACQUES |
Att - 2700 m - Groupe 2 - 120 000 € |
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ETONNANT 1'11"3 |
Timoko x Migraine (Alligator) | |
Driver : A. Barrier - Entraîneur : R. Westerink |
Propriétaire : R. Westerink - Eleveur : Ch. G. Vigier |
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2e |
Usain Toll 1'11"3 Googoo Gaagaa x Cotton Waste |
3e |
Hokkaido Jiel 1'11"4 Brillantissime x Victory Jiel |
4e : Emeraude de Bais - 5e : Bilo Jepson - 6e : Calle Crown - 7e : Frisbee d'Am |
D'où vient-il ?
C’est l’élevage, gersois, de Guy Vigier et la progéniture de la championne de celui-ci, Migraine 1’13’’ (Alligator), lauréate d’un Prix du Président de la République (Gr. 1), sous la férule de Bernard Desmontils et les couleurs de Guy Grugeaux. Si Étonnant est le chef-d’œuvre de Migraine, celle-ci a également engendré les bons Auch 1’11’’ et Douloureuse. Après avoir été le premier à rejoindre son père au palmarès de l'Elitloppet, il le rejoint aussi dans celui du Prix de Washington, dix ans après la première des deux victoires de Timoko.
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Imoko 1'14''6
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Viking's Way 1'15''6
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Timoko 1'09''1
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Sepia 1'15''6
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Kiss Me Coulonces 1'18''6
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And Arifant 1'16''5
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ETONNANT
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Allez Coulonces
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Alligator 1'17''5
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Le Ham 1'17''5
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Migraine 1'13''9
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Jaia du Chateau 1'23''3
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Allez Sua
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Gazon
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Pepite d'Atout
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© Aprh