I Can Dream : le droit de rêver
Valeur montante, dans les rangs des 5 ans, sous la selle, I Can Dream 1’12’’ m. (Ubriaco) vient de signer le sixième succès de sa carrière dans le Prix Erigone, une course B disputée sur les 2.700 mètres de la grande piste, qui avait réuni un lot bien composé. Sans doute a-t-elle, à terme, la "pointure" des courses de Groupe. Elle a, en tous cas, un pedigree qui l’y autorise et a de quoi faire le bonheur d’un éleveur.
Fille d'Ubriaco comme Draft Life
Ubriaco 1’12’’, le père de I Can Dream, s’en est allé trop tôt. La protégée des Abrivard, père et fils, appartient à l’avant-dernière production de ce fils de Kaisy Dream 1’12’’ et d’une poulinière par Coktail Jet 1’10’’, qui est l’auteur, principalement, de l’éclectique championne Draft Life 1’10’’ a.-m., lauréate des Prix du Président de la République (Groupe 1) et des Centaures (Groupe 1), mais encore deuxième du Prix de Cornulier (Groupe 1), ainsi que du Critérium des 4 Ans (Groupe 1) et du Critérium Continental (Groupe 1).
On doit également à Ubriaco les Fiaschetto 1’11’’ m. (onze victoires et 378.750 euros), semi-classique, Dassero 1’11’’ (neuf victoires et 258.430 euros), Ebabiéla 1’13’’ (treize victoires et 202.655 euros), Dutiful 1’12’’ (dix victoires et 183.580 euros) et autres Fauve des Yolais 1’12’’ (six victoires et 153.520 euros).
En compétition, Ubriaco montra une vraie précocité, débutant et gagnant tôt, à 2 ans, puis se classant deuxième d’Uaukir dans le Critérium des Jeunes (Groupe 1). Vainqueur du Prix de Berlin (Groupe 3), à Enghien, durant l’été de ses 3 ans, il enregistrera une autre performance de pointe, l’année suivante, à la troisième place du Critérium des 4 Ans (Groupe 1), remporté par Unique Quick aux dépens d’Un Mec d’Héripré.
Une aptitude montée toute trouvée
I Can Dream a pour mère l’excellente
North America 1’11’’ m., lauréate de sept courses, dont le semi-classique Prix Céneri Forcinal (Groupe 2) et placée tant du Prix de l’Ile-de-France (Groupe 1), deuxième, que du Prix de Cornulier (Groupe 1), quatrième. De la sorte, on n’a pas à chercher loin pour trouver l’origine de l’aptitude montée de la fille. D’ailleurs, la production antérieure de
North America désigne, au premier chef, le semi-classique monté et étalon
Buckingham Park 1’15’’ m. (Coktail Jet).
De même,
And Arifant 1’16’’, le père de
North America, performa sous la selle, gagnant le Prix Céneri Forcinal (Groupe 2), en prélude à sa fille, et se plaçant dans le Saint-Léger des Trotteurs, le Prix de Vincennes et le Prix du Président de la République, soit autant de classiques et Groupes 1. En prolongement, on remarquera qu’il est le père de mère de
Fiaschetto, autre des meilleurs produits d’
Ubriaco, pareillement doué monté.
I Can Dream - fiche d'identité
➤ Née en 2018
➤ Record : 1’12’’1, montée ; 1’14’’9, attelée
➤ 15 sorties, 6 victoires et 4 places dans les cinq premiers
➤ Gains : 136.255 €
➤ N’a gagné qu’à Paris, 4 fois à Vincennes et 2 fois à Enghien, de 2.250 mètres à 2.850 mètres
La descendance, cosmopolite, d’Horsaca
North America est issue d’
Horsaca 1’17’’, précoce compétitrice semi-classique, qui fut troisième du Prix Roquépine (Groupe 2) et a également mis bas les talentueux propres frères, par
Village Mystic,
Faithful 1’12’’, semi-classique, et
Godfather 1’12’’.
Horsaca a, en outre, engendré
Queschua Love 1’15’’ (Love You), d’où le classique et étalon
Atlas de Joudes 1'13’’, troisième du Prix de l’Etoile (Groupe 1), et la placée du Prix d’Amérique (Groupe 1)
Chica de Joudes 1’10’’.
Horsaca est par
Buvetier d’Aunou 1’14’’ et
Casa Work, une fille de Workaholic 1’11’’ qui ne se qualifia pas, mais s’est brillamment continuée au haras, donnant le classique
Gogo 1’13’’ (Noble Atout), étalon, et essaimant jusqu’en Suède et aux Etats-Unis, via les
Mister J.P. 1’13’’,
Mister Hercules 1’12’’ et
Good Feeling 1’12’’.
Un pedigree ouvert
Le pedigree de I Can Dream est très « outcross », dans la mesure où on ne relève aucun inbreeding avant la cinquième génération. A cette distance, la seule consanguinité observée est celle sur Caprior (7x5x5), par l’entremise des poulinières phares de Jean-Pierre Dubois, Jinada, aïeule de Tahitienne –génitrice de Goetmals Wood, Extreme Dream, Mahana, Bon Conseil…–, Kravotte, mère de Rainbow Runner et Daisy Chain –d’où Kaisy Dream et autres–, et Nesmile, à laquelle on est redevable de Buvetier d’Aunou, Défi d’Aunou et Amour d’Aunou, la grand-mère de Love You.
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Kaisy Dream 1'12''3
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Extreme Dream 1'14''7
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Ubriaco 1'12''7
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Daisy Chain 1'15''0
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Orangette 1'16''1
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Coktail Jet 1'11''2
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I CAN DREAM
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Envieuse 1'14''8
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And Arifant 1'16''5
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Sharif Di Iesolo (IT)
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North America 1'11''3
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Infante d'Aunou 1'16''2
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Horsaca 1'17''7
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Buvetier d'Aunou (US) 1'14''4
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Casa Work
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©Aprh Une famille en pleine expansion avec pour pierre angulaire Slave
À la génération précédente, il y a la matrone
Slave 1’14’’ (1984-Jiosco), dont descend une pléiade de sujets de premiers plan, tels, pêle-mêle,
Dance Marathon 1’13’’,
Une Lady En Or 1’12’’ (Prix Albert Viel),
Juliet Papa Bravo 1’11’’,
Boléro Love 1’10’’ (Prix de Sélection, Prix de l’Etoile),
Slave Dream 1’09’’ (Nat Ray Trot),
Inoubliable 1’10’’ ou encore
Gala Téjy 1’11’’ (Saint-Léger des Trotteurs, Prix d’Essai).
Jean-Pierre Dubois et les siens ont, évidemment, beaucoup œuvré pour valoriser cette famille, dont les ramifications vont, cependant, jusque chez Jean-Pierre Barjon (
Une Lady En Or,
Juliet Papa Bravo,
Mister J.P.,
Mister Hercules), jusqu’aux "Joudes" de l’Ecurie Vulliamy ou bien jusqu’aux "Téjy" de l’élevage Chalon. Les références sont d’actualité, qui plus est, et illustrent l’indéniable expansion de la souche.
Apte à aller avec les meilleurs
I Can Dream devrait être revue en piste ce vendredi, à Vincennes, où elle tentera de gravir un nouvel échelon, à la faveur de sa participation au Prix Beaumanoir, une course A, pour 4 et 5 ans, disputée sur 2.700 mètres, soit le parcours de sa plus récente victoire. Après quoi, elle aura peut-être, encore, d’autres ambitions. Laurent-Claude Abrivard, son mentor, explique à son sujet : "
C’est une jument que j’ai eue alors qu’elle avait 3 ans. Elle avait été qualifiée par Louis Baudron, puis vendue, aux vacations du Prix d’Amérique. Nous l’avons débutée montée, car elle 'croisait' beaucoup et nous apparaissait faite pour la selle, ce qui ne l’a pas empêchée de vaincre attelée. Elle a gagné deux courses et s’est placée plusieurs fois, à 3 ans, avant qu’on ne lui accorde un « break » d’une dizaine de mois. Depuis cet hiver, elle aligne les bons résultats. On ne l’a déferrée qu’il y a peu de temps. Elle n’est pas compliquée et aime travailler. Elle a un bon tempérament et est sûre. Ses « chronos » parlent pour elle. Je pense qu’elle est apte, un jour, à aller avec les meilleurs."
Un investissement d’éleveur
I Can Dream appartient à Laurent Dupré, un jeune éleveur breton, d’origine suisse, basé dans les Côtes-d’Armor, à Plouguernevel, non loin de Carhaix. Il a acheté la fille d’
Ubriaco, pour 26.000 €, par l’entremise du courtier Victor Langlais, aux ventes du Prix d’Amérique, en 2021, en provenance de l’élevage et de l’entraînement de Louis Baudron : "
I Can Dream prenait alors 3 ans et était présentée qualifiée, inédite, raconte notre homme. Victor Langlais m’a ensuite rapproché de Laurent-Claude Abrivard, auquel j’ai loué la pouliche. Je l’avais acquise pour son pedigree, dans la perspective de l’élevage, tout en souhaitant la faire courir au préalable, bien sûr. C’est ma première jument de course. Je fais de l’élevage depuis peu. Le premier produit que j’ai fait naître, Kansas Style, un fils de Singalo, est chez Clément Thomain. Il s’est qualifié l’été dernier et n’a pas encore débuté. Je l’avais vendu foal, aux ventes d’Osarus Trot, à Argentan. Le marteau était tombé à 12.000 €."
©AprhI Can Dream est lauréate à Vincennes au monté et à l'attelé