La deuxième édition Des 48h au trot se prépare

Après une inauguration réussie l’an passé, sur l’hippodrome d’Angers, le concept des courses aux enchères (tous les chevaux d’une course passent ensuite sur le ring et sont proposés aux enchères) est reconduit cette année, le samedi 3 juin prochain. Le lieu est déplacé de quelques kilomètres puisqu’en 2023 c’est Meslay-du-Maine qui sera le théâtre de cette journée impulsée par Jocelyn Robert. A cinquante jours de cet événement, faisons le point.

Le principe des courses ventes a été lancé en juin dernier à Angers. L’objectif, « proposer une activité intermédiaire avec une clientèle non-élitiste », selon les propos de Jocelyn Robert, qui a porté ce projet (aidé par de nombreux confrères comme Matthieu Abrivard, Pierre Belloche, Thierry Duvaldestin, Jean-Philippe Mary, Franck Marty, Franck Pellerot et Olivier Raffin). Mais aussi dynamiser le marché des trotteurs prêts à courir avec trois courses PMH, où l’ensemble des concurrents au départ sont inscrits à une vente aux enchères qui se déroulent à l’issue du programme de la réunion. Ce format propose des chevaux prêts pour la compétition. Il associe un maximum d’acteurs de l’écosystème des courses, qu’il s’agisse des propriétaires (vendeurs ou acheteurs), les entraîneurs, mais aussi les fournisseurs du secteur. Grâce à ces derniers qui s'associent à cet événement, des primes sponsors sont offertes aux vendeurs. Des boosters qui ont fait leurs preuves l'an passé.
L’édition 2022 sur l'hippodrome d'Angers-Ecouflant a été un succès. Plus de vingt partenaires se sont greffés à ce rendez-vous et les ventes qui ont suivi ces trois courses ont donné des chiffres prometteurs. Trente-huit chevaux sont passés sur le ring de cette vente organisée par Arqana Trot. A la fin des transactions, plus de 60% des chevaux ont changé de mains, avec un chiffre d’affaires qui a dépassé les 400.000 €. De quoi motiver les organisateurs pour une nouvelle expérience, cette fois à Meslay-du-Maine, l’hippodrome présidé par Jean-Baptiste Bossuet, le samedi 3 juin prochain. Soutenu par beaucoup de socio-professionnels, Jocelyn Robert espère une confirmation : « L’idée est de créer une marque du type ‘course-vente’, que nous voulons faire tourner sur plusieurs hippodromes. Notre but est d’afficher des chiffres au moins identiques. Nous sommes là pour sensibiliser les professionnels à entrer dans une réflexion commerciale. Les chevaux présentés sont prêts à courir en début de saison estivale, une période qui permet aux propriétaires de voir leur achat courir rapidement et pendant plusieurs mois. »

Le déficit de chevaux à vendre « clés en mains » est réel. Prévues à cet effet, les courses à réclamer ne semblent plus remplir leur objetif, ou du moins qu'en partie. La qualité des chevaux proposés entraîne une baisse d’image favorable. Une constatation observée tant par les entraîneurs que par des courtiers pour permettre à certains possibles propriétaires de franchir le pas. Ce rendez-vous « course vente » offre une alternative qualitative, avec comme maître-mots « proximité et instantanéité » selon les organisateurs, et une mise en relation facilité entre les vendeurs et les acheteurs.

Afin d’encourager au maximum les transactions, les organisateurs de l’événement reversent des primes aux vendeurs. L’enveloppe de ces primes est financée intégralement par les partenaires, pour un montant estimé entre 15.000 et 20.000€ par épreuve. Leur répartition s’effectue selon les mêmes pourcentages que les allocations des courses. Elles seront versées exclusivement aux entourages des chevaux adjugés lors de la vente.

Le système de bonus/primes a été un vrai booster lors de la première édition en 2022

Aymeric Thomas : « Pour ma part, j’ai acheté deux chevaux et j’ai été plutôt bien servi. Jet d’Urzy a gagné d’entrée de jeu. Quant à Jerk Spoken, il n’a pas encore réussi à s’imposer mais s’est classé deux fois deuxième. Nous l’avons acquis avec des nouveaux clients. J’avais été contacté trois jours avant, par des gens qui connaissaient mon frère (Ronan) à travers des amis communs. Ils n’avaient pas un gros budget, entre 10.000 et 15.000 euros, alors je leur ai conseillé ce cheval. Après avoir étudié le programme, je retournerai certainement à Meslay-du-Maine. L’accueil avait de plus été parfait l’an passé. Je suis convaincu que nous n’avons pas assez de réclamers au trot. Ce n’est pas la même culture qu’au galop. Et la finalité n’est pas de vendre des bons chevaux, alors ce nouveau concept est très intéressant. Personnellement, j’ai quelques clients en attente et on manque d’opportunités pour acquérir des chevaux.»

Pierre Belloche : « J’ai participé à l’élaboration de ce projet avec Jocelyn Robert et cela a été beaucoup d’investissement. La première édition a plutôt été une réussite, avec peut-être un léger bémol, au niveau de la qualité des participants que l’on aurait aimée un peu plus « sexy ». Il faut bien mettre en avant le caractère spécial des ces ventes, avec la « prime booster » pour les vendeurs, qui doit être une aide à la décision importante. Ainsi, on sort du régime standard. On s’aperçoit qu’il y a beaucoup d’acheteurs qui ne sont pas « servis ». Ce concept permet d’apprécier les performances sur des pistes de référence. Tout ceci est mis en place aussi grâce à des partenaires qui nous accompagnent et qui ont envie de s’investir. La date (3 juin) nous semble la plus judicieuse, puisque l’offre Premium est très importante l’été et la place de Meslay-du-Maine permet à plusieurs régions de venir se rencontrer. »

Antoine Marion : «Je suis très favorable à ce concept. Tout simplement car il n’y a pas de marché et c’est très compliqué de trouver des chevaux à l’heure actuelle. Là, cela motive les gens à vendre. J’ai beaucoup de clients et malheureusement, il m’est difficile de les satisfaire, et de trouver le bon cheval, au bon prix évidemment. Beaucoup de professionnels ne sont pas vendeurs. J’achète beaucoup chez la famille Dubois, tout simplement parce qu’ils sont vendeurs, la raison n’est pas plus compliquée. Désormais, je suis également en relation avec Jean-Paul Marmion. Je serai présent à Meslay-du-Maine. J’espère que cette très bonne initiative va se pérenniser. L’an passé, nous avons acquis Histoire d’Una, qui a depuis glané 130.000 euros et fini troisième du Prix Bilibili (Groupe 1). »

Je suis très favorable à ce concept tout simplement car il est très compliqué de trouver des chevaux
Antoine Marion

Lors de la première édition 22 chevaux ont été vendus. Acquise pour 36.000 euros par Antoine Marion, Histoire d’Una (Bolero Love) est devenue classique sous la selle, en terminant troisième du Prix Bilibili (Groupe 1), derrière Hanna des Molles (Village Mystic) et Happy And Lucky (Ready Cash).
Les autres lauréats sont Jericho Védaquais, Idem Jihem, Impatient du Lupin, Johanna Jobyna, Jugor, Jet d’Urzy et In Spoken.


Ces 48 heures au trot débuteront dès le jeudi 1er juin sur l’hippodrome de Meslay-du-Maine, avec une réunion Premium de huit courses. Le samedi 3 juin, à l’occasion de la réunion PMH trois des six courses composeront l’événement « course enchère ».


Le village des Partenaires, qui avait accueilli 20 exposants l’an passé, sera ouvert et accessible à tout le public pendant la durée de l'événement. En plus de leurs espaces au Village des Partenaires, les sponsors pourront également inviter leurs clients lors du cocktail privatif de l'événement qui viendra clôturer ces ventes dans une atmosphère conviviale avec une ambiance musicale. Au nombre de 29 en 2022, les partenaires, ravis du format de l’événement et des nombreuses rencontres fructueuses, seront de nouveau présents lors de cette édition à Meslay-du-Maine.