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Actualité - 18.04.2023

Iroise de la Noé : le Prix Henri Levesque lui était comme promis

Iroise de la Noé 1’11’’ (Tornado Bello) avait, d’une certaine manière, tout pour gagner le semi-classique Prix Henri Levesque (Groupe 2, 2.700 mètres), étant frappée du sceau familial de ce grand nom du trot, au plan tant de l’entraînement que de l’élevage. Même si son éleveur, animateur de l’E.A.R.L. de la Noé, se nomme Jean-Paul Masson et qu’il est installé en Bretagne, là où les Levesque sont normands de souche et fixés dans la Manche.

T homas Levesque, logique destinataire
Jean-Paul Masson est basé en Ille-et-Vilaine, tout près de Rennes. Il est resté le propriétaire de sa championne, qu’il a louée à Thomas Levesque, alors croisé aux courses, sur l’hippodrome de Maure-de-Bretagne, où il l’aborda en lui disant : « J’ai une pouliche à louer dont l’origine est de chez vous des deux côtés de son pedigree, puisqu’elle est par Tornado Bello (N.D.L.R. : qu’entraîna Thomas Levesque) et une jument de la famille de Masina. » « Je prends ! », lui avait répondu, tout de go, le fils de Pierre Levesque.
L’ascendance maternelle d’Iroise de la Noé remonte, en effet, à Belgarde III (1945-Quiproquo II), mère de la fameuse championne d’Henri Levesque, qui excella, sous la poigne de François Brohier –le neveu de « Monsieur Henri »–, aussi bien attelée que montée, étant une véritable vedette de la France hippique du début des années 1960. Masina 1’16’’ (Quinio) remporta, ainsi, un Prix d’Amérique, deux Prix de Cornulier, un Prix de France, un Prix de Paris, le Critérium des 5 Ans, les Prix du Président de la République, de Normandie et des Elites, ou encore deux Prix de Sélection. Elle faillit même réussir le doublé dans le Prix d’Amérique, mais elle ne put rendre vingt-cinq mètres à Newstar ; à l’époque, effectivement, un rendement de distance était imposé au vainqueur de l’année précédente, un règlement qui n’allait pas tarder à être abandonné.

Un lien fort avec Masina
De la sorte, Ubiana, la cinquième mère d’Iroise de la Noé, est la sœur utérine de Masina, par le crack Jamin. En prolongement, il faut souligner que le physique d’Iroise de la Noé, aujourd’hui, fait écho à celui de Masina, hier, s’agissant de deux grandes juments, « toisant » le mètre soixante-dix, et, de ce fait, tardives. Masina n’atteignit, du reste, sa plénitude qu’à l’âge de 5 ans, comme Iroise de la Noé présentement. « Je savais bien que la pouliche ne serait pas précoce, poursuit Jean-Paul Masson, et Thomas Levesque me l’a vite confirmé. Mais je lui ai dit de prendre son temps, de faire comme pour lui. Il a très bien mené l’affaire, se montrant patient, et nous en sommes tous récompensés. »

Pour arriver à Iroise de la Noé, on passe encore par plusieurs poulinières Levesque, Fauville (Vaccarès II), mère du bon Montaigne 1’17’’ (Paléo), placé du Prix de Normandie, puis Padoue 1’19’’ (Vésuve T), triple lauréate à Vincennes, mère de Carnac 1’14’’ (Kimberland), gagnant de quinze courses, dont le Prix de la Côte d’Azur, à Cagnes-sur-Mer, et de plus de 400.000 euros, et d’Anthéor 1’15’’ (Quioco), vainqueur à quinze reprises également, pour près de 200.000 euros de gains. Juvamie 1’19’’ (Jiosco), la grand-mère d’Iroise de la Noé, est, précisément, une fille de Padoue. Elle n’a couru que trois fois, s’imposant, pour débuter, au printemps de ses 3 ans, à Meslay-du-Maine, puis se plaçant à Vincennes, en fin d’année.

Juvamie : un achat judicieux
Jean-Paul Masson acquerra Juvamie pour l’élevage, en provenance de l’entraînement d’Yves Dreux, et elle lui procurera quatre produits, parmi lesquelles deux femelles de qualité, Pollenza de la Noé 1’13’’ (Kiwi), lauréate de sept courses, dont quatre à Paris, pour plus de 150.000 euros, et, plus encore, Sindy de la Noé 1’12’’ (Goetmals Wood), qui enleva le semi-classique Prix Ariste Hémard (Groupe 2) et se plaça, à plusieurs reprises, à ce niveau, notamment comme troisième du Prix de Croix (Groupe 2), puis deuxième du Prix Ovide Moulinet (Groupe 2) et du Prix… Henri Levesque (Groupe 2). Poulinière, Sindy de la Noé a donné, au premier chef, Fiesta du Belver 1’11’’ (cinq victoires, à ce jour, et 250.000 euros de gains), elle-même semi-classique. Pollenza de la Noé est, quant à elle, la mère d’Iroise de la Noé, son troisième vainqueur, sur sept produits en âge courir, après l’utile Elios Noé 1’13’’ (Tag Wood), gagnant de trois courses et de 56.000 euros. En 2020, Pollenza de la Noé a eu une pouliche d’Earl Simon, baptisée Karla de la Noé, qui reste à qualifier, alors qu’elle a mis bas, il y a peu, une fille de Carat Williams, étalon auquel elle est, à nouveau, présentée cette année.

Jag de Bellouet 1'09''9 Viking's Way 1'15''6
Tornado Bello 1'11''8 Vaunoise 1'26''0
Enfilade 1'19''4 Tarass Boulba (US) 1'18''8
IROISE DE LA NOE Tableau (US)
Kiwi 1'11''2 Coktail Jet 1'11''2
Pollenza de La Noe 1'13''3 Fantasia
Juvamie 1'19''0 Jiosco 1'15''8
Padoue 1'19''3
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Tornado Bello : un trio au féminin
Elève de Rémi Boucret, Tornado Bello 1’11’’ est un millionnaire en euros, partageant ce privilège avec un autre membre de sa fratrie, en l’espèce le double lauréat du Prix d’Amérique, Offshore Dream 1’11’’ (Rêve d’Udon). Eclectique, le fils de Jag de Bellouet se plaça, notamment, dans le Critérium des 5 Ans (Groupe 1) et remporta un Groupe 2 sous la selle, le Prix Camille Lepecq, ainsi que plusieurs Groupes 3. C’était un vrai bon cheval, qui courut longtemps, sans jamais désarmer. Ses meilleurs produits sont, pour l’heure, des femelles, soit un trio composé d’Elsa de Belfonds 1’09’’ (treize victoires et près de 600.000 euros de gains), de Florida Sport 1’09’’ m. (onze succès et, pratiquement, 500.000 euros) et d’Iroise de la Noé. Tornado Bello œuvre, actuellement, dans la Nièvre, au Haras du Loisir, chez Daniel et Christophe Burlin.

Jean-Paul Masson : à 83 ans, la passion toujours chevillée au corps
Jean-Paul Masson a 83 ans et la passion de l’élevage toujours chevillée au corps. Il a, présentement, une demi-douzaine de poulinières. Ses débuts dans l’élevage de chevaux remontent aux années 1980 :
« Professionnellement, j’étais dans le commerce des bovins et de la viande, ce qui m’a fait côtoyer des gens de chevaux, car ceux-ci ont partie liée avec le monde agricole. C’est ainsi que, de fil en aiguille, je me suis lancé, au début avec deux ou trois juments. Ma première gagnante a été Quinaude de la Noé, une fille de Dooren qui s’était imposée à Enghien. Plus tard, j’ai eu Condor de la Noé, chez Jules Lepennetier, qui montra une valeur semi-classique, à 2 et 3 ans. Et ainsi de suite. Je ne me plains pas. J’ai eu de la chance et de la réussite. L’année dernière, mes élèves ont dû gagner seize courses. Evidemment, « Iroise », c’est la cerise sur le gâteau. Elle me fait rêver et c’est pour cela que l’on fait de l’élevage : pour rêver et savourer. Partager, aussi, entre amis et en famille. Samedi, à Vincennes, je suis venu avec mes neveux. Nous avons passé une journée extraordinaire ! »

Coktail Jet, en filigrane
Si Coktail Jet est l’arrière-grand-père maternel d’Iroise de la Noé, en tant qu’auteur de son père de mère, Kiwi, il figure, pareillement, en bonne place dans le pedigree de deux autres des vainqueurs semi-classiques de la réunion de samedi, à Vincennes. Ainsi It’s A Dollarmaker, le gagnant du Prix Robert Auvray (Groupe 2), est-il par Saxo de Vandel, lui-même fils de Coktail Jet, alors que Kyt Kat, celui du Prix Gai Brillant (Groupe 2), est né des œuvres de Booster Winner, fils de Love You et, à ce titre, petit-fils de Coktail Jet. Kyt Kat est même inbred sur celui-ci (3x4).

Elle me fait rêver et c’est pour cela que l’on fait de l’élevage : pour rêver et savourer
Jean-Paul Masson

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