Disparition d'Albert Cayron

L’information émane de nos confrères de « Paris-Turf » : Albert Cayron vient de nous quitter, à l’âge de 75 ans. Personnage atypique, Albert Cayron était venu aux courses et à l’élevage par le jeu, dont il avait fait une profession. D’abord garçon de café, à Paris, au contact de clients parieurs, il avait, de la sorte, vu naître sa passion et était devenu turfiste.

« J’avais besoin d’argent et cela m’a motivé pour réussir au jeu et aux courses, nous avait-il dit. Du coup, j’ai regardé, observé, détaillé les chevaux, en particulier à travers leurs allures. Cela m’a permis d’affiner ma technique de jeu et de gagner ma vie. Et puis, à partir d’un certain moment, lorsque mes moyens me l’ont permis, j’ai pensé qu’il était finalement plus facile, voire plus rentable, d’acheter les chevaux qui me plaisaient, plutôt que de les jouer ! »

C’est ainsi qu’Albert Cayron franchit le pas et devient propriétaire, puis éleveur, épaulé par son épouse, Marie-Jeanne, se rendant acquéreur du Haras de l’Orne, l’ex-fief normand de Pierre-Désiré Allaire et du gendre de celui-ci, Mathias Moncorgé. Il achète Josubie, à Jean-Yves Lécuyer, pour la beauté de ses battues et pour sa pointe de vitesse acérée. La jument lui offre sa première victoire, avant qu’il l’unisse à l’américain Mickey Viking, faisant un mariage d’allures, et qu’il en obtienne Viking’s Way, à la carrière de course contrariée par des ennuis de santé, mais géniteur phénomène, père de Jag de Bellouet et grand-père de Ready Cash ou encore de Timoko, pour ne citer qu’eux. Albert Cayron, qui le garda comme étalon, dans son haras, disait de lui : « C’est le cheval d’une vie et j’ai eu la chance que ce soit la mienne. »



Des succès de prestige
La casaque noir et jaune d’Albert Cayron signera, au total, plus de 900 victoires, près de quatre décennies durant, connaissant ses plus beaux succès avec Sébrazac, un cheval d’été, lauréat du Critérium Continental, du Critérium des 5 Ans et de deux Prix de l’Etoile, Golf du Pommeau, vainqueur d’un Prix des Elites, et, plus encore, Joyau d’Amour, qui lui apporta la consécration d’un Prix de Cornulier, après avoir gagné le Prix des Centaures. Albert Cayron conçut, aussi, un certain Général du Pommeau, fils de son étalon, Sébrazac, et dont il fit le croisement, avant de vendre sa mère, alors qu’elle le portait dans ses flancs. Il avait pris du recul avec le monde des courses depuis une dizaine d’années.

24H Au Trot présente ses condoléances les plus sincères à la famille et aux proches d’Albert Cayron.