Les nouvelles passerelles d’accès au propriétariat

Après les organismes de ventes et les courses à réclamer, nous allons nous pencher sur ce qui pourrait devenir la « troisième force » dans la transaction d’un trotteur et qui aura lieu ce samedi sur l’hippodrome de Meslay-du-Maine, les « 48h au Trot, les courses aux enchères », mais aussi d’initiatives satellites, qui agrandissent le paysage de ce marché du trot. Ces nouveaux acteurs, qui surfent pour la plupart sur le web, sont dans la tendance du moment, la réduction des coûts d’intermédiation, un vrai sujet dans la recherche de propriétaire.

Demain, sur l’hippodrome de Meslay-du-Maine, il s’agira de la deuxième édition des courses aux enchères. Inaugurée l’an passé, à Angers, cette initiative coordonnée par Jocelyn Robert a séduit en 2022 par son organisation avec des chiffres à la hauteur (60% de chevaux vendus). « Nous sommes là pour sensibiliser les professionnels à entrer dans une réflexion commerciale », répète à l'envi Jocelyn Robert. Au programme, trois courses réservées à différentes générations. Tous les chevaux passeront ensuite sur le ring pour une vente aux enchères organisée par ArqanaTrot. Nous sommes en plein dans un système hybride de nos deux précédents chapitres. Des chevaux vendus aux plus offrants après une performance sur la piste.
En ce premier samedi du mois de juin, sur l’hippodrome présidé par Jean-Baptiste Bossuet, le programme de cette réunion PMH (voir les partants en page 15) se terminera donc par trois courses aux conditions spéciales où les chevaux sont à vendre. Avec des plafonds élevés, pour un catalogue de qualité. La course pour 3 ans est fermée à 17.500 euros, celle des 4 ans à 40.000 euros et pour les 5, 6 et 7 ans, la limite de gains est de 185.000 euros. Autrement dit des compétiteurs de valeur Premium, voire parisienne.
Autour de la piste, le Village des Partenaires sera un des points névralgiques du site. Avec une vingtaine d’exposants, il sera ouvert et accessible à tout le public pendant la durée de l'événement. Un lieu d’informations et d’échanges, que l’on soit futur propriétaire ou déjà actif. Le passage à l’acte d’achat, l’investissement, le choix d’un entraîneur.
Toutes les questions trouveront leurs réponses. « Nous voulons proposer une activité intermédiaire avec une clientèle non-élitiste mais aussi dynamiser le marché des trotteurs prêts à courir », insiste Jocelyn Robert. « Personnellement, j’ai quelques clients en attente et on manque d’opportunités pour acquérir des chevaux », nous avait confié Aymeric Thomas. L’événement de ce week-end est là pour relacer cette activité. Après une première année réussie, qui a rebondi sur le concept d’achat en piste de Vincennes avec des améliorations notables, et une deuxième session que l’on espère aussi satisfaisante pour organisateurs et investisseurs, on pourrait même dupliquer ce concept. Mais chaque chose en son temps.

Le Top 5 du « catalogue » de samedi à Meslay-du-Maine
43 chevaux seront inscrits au total dans les trois épreuves des courses aux enchères. Les épreuves des jeunes ont fait le plein avec seize participants. Nous avons sélectionné cinq chevaux qui pourraient attirer de nombreuses convoitises.

Qui sera la nouvelle Histoire d'Una achetée l'an passé 36.000€ et placée de Gr.1 cet hiver ?

L'accompagnent de la société du Trotteur Français
Après un focus sur les deux piliers des transactions de trotteurs et d’un possible troisième vu ci-dessus, nous pouvons nous intéresser à une multitude d’actions, preuves d’un relent de dynamisme et d’une volonté de relancer l’activité. Et cela passe évidemment par les écrans d’ordinateur. Tapez dans un premier temps « acheter un trotteur » sur Google. La première réponse affichée sera le site de Letrot.com avec le « Guide détaillé – Achat et Coût d’un Trotteur – Devenir propriétaire ». C’est un excellent début et chose essentielle. À diffuser à tous ceux qui sollicitent un premier pas.
Toujours du côté de la société mère, en parallèles des petites annonces, chaque propriétaire peut indiquer via son compte professionnel si son cheval est à vendre. Une fourchette de prix est indiquée avec un astérisque qui prévient les éventuels acheteurs. Une initiative datant de trois ans, qui sur le principe est fort séduisante, mais dont les effets sont difficiles à quantifier. Mais un outil à disposition pour s'inscrire dans cette démarche de positionnement sur le marché ➤ € € €

La toile comme place de marché
Sur internet, les possibilités sont ensuite nombreuses. Et il y a de quoi se perdre assez rapidement, avec des chemins parfois insolites. C’est sur le site « Le Bon Coin » que Benoît Valette s’était porté acquéreur d’Angel d’Or (Ganymède), qui allait ensuite défrayer la chronique pour atteindre un compte de banque aux alentours de 230.000 euros. Une très belle histoire qui reste cependant d’un caractère plus qu’exceptionnel.
Courtier sous la bannière Normandie Trot, Dimitri Gallier rappelle tout d’abord : « Il est important d’être bien entouré. Le choix n’est pas évident. Il faut se mettre en tête des critères de sélection. Aussi bien sur le physique du cheval, que sur les origines et le budget. C’est évidemment un plaisir, mais il ne faut pas faire n’importe quoi. Vous pouvez vous entourer de quelques copains pour limiter les investissements. » Fondateur du site Club Elevage, devenu une référence qui depuis six ans accompagne les éleveurs avec la mise en relation entre les acheteurs et les vendeurs en ce qui concerne les saillies et les parts d’étalons, Dimitri Gallier explique : « Commercialiser sur internet, permet de réduire des coûts, notamment de transport, de personnel, et de frais d’inscriptions. Mais il faut de la vente physique et numérique, c’est ainsi que cela fonctionnera le mieux pour relancer ce marché. »
Club Élevage recense plus de 3 900 membres. Depuis la mi-décembre une nouveauté a vu le jour : la rubrique poulinière. Dimitri Gallier le responsable marketing commerciale nous en parle : “Cette rubrique permet aux membres de déposer des offres de ventes qui sont ensuite sélectionnées selon une grille de critères (pedigree, production, modèle, etc...). Commercialiser sa poulinière sur internet permet de réduire les coûts de transports mais aussi d’inscriptions. Nous travaillons dans l’objectif de guider au mieux les éleveurs et d’être réactif pour répondre à leur demande.” Depuis son ouverture, une quinzaine de poulinières ont été vendues par ce biais.
Sur la toile, on trouve beaucoup de sites avec des petites annonces de trotteurs à vendre ou les sites des différents courtiers. Parmi les adresses les plus récentes, www.trottingflash.com propose des compétiteurs en ventes flash par un système d’enchères de courtage, chaque semaine pendant 5 jours.
Les réseaux sociaux sont aussi une fenêtre. Créé en novembre 2019, la communauté « Coup de Pouce Trot », compte environ 7000 membres. Privé (on y accède après validation des administrateurs), ce groupe permet de poster des annonces concernant tous type de trotteurs, du foal à la poulinière.