Des rings de ventes aux Groupes 1

Des rings de ventes aux Groupes 1 de Vincennes, il n’y a, désormais, qu’un pas… Si, jadis et naguère, les propriétaires-éleveurs trustaient les places au départ des plus grandes courses de notre programme, les choses ont, avec le temps, sensiblement évolué. A l’horizon de la Journée des Champions du 25 juin et des cinq Groupes 1 qui y sont à l’affiche, on se doit d’attirer l’attention sur le fait qu’une proportion non négligeable des principaux candidats pressentis proviennent du marché de nos ventes publiques. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il ne faut pas, forcément, débourser des sommes folles pour être de l’aventure.

Les ventes publiques de trotteurs se sont dynamisées, au fil des années, et le nombre de bons chevaux qui en sont issus va crescendo. La Journée des Champions et les candidatures qui s’y précisent vont dans le sens de cette optimisation de l’outil que constituent les ventes aux enchères, tant pour les vendeurs que pour les acheteurs. Le marché amiable et la pratique de la location demeurent, certes, très forts dans le monde du trot, mais les ventes aux enchères ont, maintenant, leurs fidèles et vrais habitués, que ceux-ci se situent d’un côté ou de l’autre de la barrière. Du coup, de belles voire parfois de très belle histoires en découlent.

L’exemple d’un Pascal Castel, découvrant, aux ventes de yearlings de Caen, à trois ans d’intervalle, deux chevaux de « Président », Guide Moi Forgan (Neutron du Cébé) –finalement deuxième de l’édition 2020– et Jean Balthazar (Alto de Viette), à des tarifs accessibles, qui plus est, en est la parfaite illustration, sur laquelle nous ne manquerons pas de revenir dans une prochaine édition. Là, pour l’heure, nous élargissons le spectre, à toutes les ventes et à tous les prix, pour montrer que l’éventail est aussi large que dense et qu’il est d’autant plus aisé de s’y positionner à la place souhaitée.


De la base de la pyramide à son sommet

Des 3.500 euros consentis pour Kyrielle des Vaux (Rolling d’Héripré), yearling, à Caen, aux 700.000 euros déboursés pour J’Aime le Foot (Boccador de Simm), lors d’une vente Pop-Up, organisée par Arqana Trot, en début d’année, il y a de la marge et, cela va de soi, un certain nombre de paliers à franchir pour aller d’une adjudication à l’autre. Aux ventes, on achète comme l’on aime, au prix que l’on veut, le cheval que l’on veut. Il suffit d’avoir un budget et de s’en remettre au marché, qui fixe les cours. Cela a le mérite de la transparence. « Petit Poucet », en quelque sorte, au sein de cette « galerie marchande », Kyrielle des Vaux a été acquise, alors qu’elle avait encore tout à prouver, puisqu’elle avait dix-huit mois, lors de son achat. Au contraire, J’Aime le Foot était déjà gagnant de Groupe 1, à savoir du Saint-Léger des Trotteurs, lorsqu’il a changé de mains, en janvier dernier, à l’orée de ses 4 ans, avec, en point de mire, non seulement la compétition, mais une carrière d’étalon. Entre le bas de la pyramide et son sommet, les perspectives ne sont donc pas les mêmes et elles ne coûtent pas le même prix. La magie de la chose, c’est, cependant, que Kyrielle des Vaux est, d’ores et déjà, lauréate de Groupe 2, à la faveur du Prix Hémine, qu’elle a fait mieux que multiplier par vingt son prix d’achat, en termes de gains, et qu’elle est potentiellement à même de s’octroyer un Groupe 1, en l’occurrence, le Prix d’Essai, le 25 juin prochain.

Les arguments de la jeunesse

Ce qui vient d’être dit pour Kyrielle des Vaux vaut pour une Inès des Rioults (Carat Williams), un Ies We Kan (Carat Williams), un Go On Boy (Password), un Jélyson (Timoko), un Jean Balthazar (Alto de Viette) et, plus encore, un Idao de Tillard (Sévérino). Acquis –ou racheté, pour ce qui est de Ies We Kan– entre 9.000 et 27.000 euros, yearlings, à Deauville ou à Caen, ces six-là ont fait largement fructifier les investissements consentis à leur endroit et ils sont autant de possibles vainqueurs des Groupes 1 du 25 juin. Certains d’entre eux se sont d’ailleurs déjà imposés à ce niveau, soit Jélyson (Prix d’Essai) et Idao de Tillard (Prix de Sélection, Critérium Continental). Quant à Inès des Rioults (deuxième des Prix de Vincennes, du Président de la République et des Elites) et à Go On Boy (deuxième de l’Elitloppet et du Prix de l’Atlantique), ils n’ont pas été si loin de le faire et ne demandent qu’à sauter le pas.
Autres gagnants, d’ores et déjà, au plus haut niveau sont les femelles, Intuition (Brillantissime), lauréate des Prix du Président de la République et des Elites, l’année dernière, et Just Love You (Love You), à l’honneur dans le Prix Ourasi, cet hiver. Toutes deux ont, toutefois, fait l’objet d’un rachat, lors de leur passage sur le ring. Ce n’était pas à l’âge yearling, de surcroît, mais, respectivement, à 2 ans et à 3 ans. Quand on vous dit, qu'il y en a pour tous les goûts.

Jélyson (à droite), lauréat en 2022 du Prix d'Essai et acquis sur le ring Osarus Trot

En une sorte d’argus, sont ci-dessous rassemblés et détaillés les créneaux et prix d’achats des principaux candidats, issus des ventes publiques, aux championnats du 25 juin. La course figurant entre parenthèses, après le nom du cheval, est celle à laquelle il est, a priori, susceptible de prendre part le jour J.

● Inès des Rioults (Prix de Normandie), vendue 9.000 €, à la vente mixte de septembre d’Arqana Trot, en 2019.
● Kifil de Bussy (Prix d’Essai), racheté 6.000 €, aux ventes de yearlings sélectionnés d’Arqana Trot, en 2021.
● Kyrielle des Vaux (Prix d’Essai), vendue 3.500 €, aux ventes de yearlings de Caen, en 2021.

● Jélyson (Prix du Président de la République), vendu 17.000 €, aux ventes de yearlings sélectionnés d’Arqana Trot, en 2020.
● Go On Boy (Prix René Ballière), vendu 13.000 €, aux ventes de yearlings de Caen, en 2017.
● Inbreed (Prix de Normandie), vendu 12.000 €, aux ventes de yearlings sélectionnés d’Arqana Trot, en 2019.
● Kyrielle (Prix d’Essai), vendue 12.000 €, aux ventes de yearlings sélectionnés d’Arqana Trot, en 2021.
● Ies We Kan (Prix de Normandie), racheté 10.000 €, aux ventes de yearlings sélectionnés d’Arqana Trot, en 2019.

● Kristal Josselyn (Prix Albert Viel), vendu 29.000 €, aux ventes de yearlings sélectionnés d’Arqana Trot, en 2021.
● Idao de Tillard (Prix René Ballière), vendu 27.000 €, aux ventes de yearlings de Caen, en 2019.
● I Can Dream (Prix de Normandie), vendue 26.000 €, aux ventes du Prix d’Amérique, en 2021.
● Jean Balthazar (Prix du Président de la République), vendu 20.000 €, aux ventes de Caen, en 2020.










● Just For Lova (Prix du Président de la République), vendue 50.000 €, aux ventes du Prix d’Amérique, en 2022.
● Intuition (Prix de Normandie), rachetée 82.000 €, à la vente du Haras des Rouges-Terres, organisée par Osarus Trot, en 2020.
● Just Love You (Prix du Président de la République), rachetée 300.000 €, aux ventes du Prix d’Amérique, en 2022.
● Ksar (Prix Albert Viel), vendu 470.000 €, aux ventes du Prix d’Amérique, en 2023.
● J’Aime le Foot (Prix du Président de la République), vendu 700.000 €, à la vente Pop-Up d’Arqana Trot, de janvier 2023, un an après avoir été racheté 87.000 €, aux ventes du Prix d’Amérique 2022.

I Can Dream, la bien nommée pour illustrer notre propos ici