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Actualité - 18.06.2023

"K"rrément William Bigeon

Le 30 mai dernier, il a frappé un grand coup. En remportant les deux dernières courses menant vers le Prix Albert Viel (Gr.1), William Bigeon a fait briller les couleurs de Joël Séché et propulsé King Opéra (Ready Cash) et Kana de Beylev (Express Jet) sur la ligne des favoris de la grande course pour 3 ans lors de la Journée des Champions dimanche prochain. Un simple coup d'éclat ? Non, plutôt une nouvelle étape dans la construction d'une carrière qui arrive aujourd'hui à maturité.

Objectif Journée des Champions

24h : William, nous sommes à quelques jours de la Journée des Champions, dans quel état d’esprit êtes-vous ? 
William Bigeon : Pour le moment, ça va ! La dernière semaine sera sûrement plus compliquée à gérer niveau stress, mais nous sommes encore à plusieurs jours de la grande échéance et tout va bien. Les dernières courses de mes représentants ont toutes été bonnes. Les récupérations et les entraînements qui ont suivi également, donc je suis assez serein. 
 
Vous allez avoir une journée chargée le 25, sur qui comptez-vous le plus ? 
J’espère voir King Opéra et Kana de Beylev réaliser deux très belles courses dans le Prix Albert Viel Gr.1. Leurs dernières courses préparatoires sont bonnes donc je ne prends pas trop de risques (rires). Pour moi, King Opéra est supérieur à Kana de Beylev, il a quelque chose de plus que la jument. 

Vous avez un effectif d’environ 30 chevaux à courir, vous vous estimez chanceux d’avoir une telle génération dans les K et même les J ? 
On peut même remonter avec les « I » : j’ai une jument comme Izarra Most qui a montré des vrais moyens, Iris From lauréate de deux courses cet hiver, Irina d’Atout ou encore Infiniment Citron qui aligne les victoires. C’est déjà très bien d’avoir des chevaux de valeur parisienne. Nous avons monté une marche avec les J et une supplémentaire avec les K. Je suis conscient de la valeur de mes chevaux. 
Comment expliquez-vous cette évolution en dehors des investissements de vos propriétaires ?  
J’ai toujours aimé travailler avec les jeunes chevaux depuis que je suis installé. Cela a débuté avec Brise de l’AlbaCash de l’AlbaDiablo du Noyer ou encore Eléa Madrik. Les générations de F, G et H ont été plus calmes. Après, je me suis un peu trop étalé avec une location sur le domaine de Grosbois. Il était difficile de bien gérer les deux centres en même temps. Les chiffres ne mentent pas, mes meilleures années ont été celles où j’étais principalement à Bonchamp. Au final, je me suis concentré sur mon centre d’entraînement principal et les économies effectuées en laissant Grosbois m’ont permis d’apporter des améliorations sur mes infrastructures mayennaises. C’est le cas notamment avec notre ligne droite que nous avons rallongée depuis quelques saisons. 
 
Son rôle de recruteur

Kyrielle, King Opéra ou encore Kana de Beylev sont arrivés dans vos boxes suite à des ventes. Quel a été votre rôle dans ses acquisitions ? 
J’ai été mandaté par le père de Justine Pontoizeau, qui est une de mes salariés, pour acquérir un yearling avec un budget défini. C’est comme cela que j’ai arrêté mon choix sur Kyrielle aux ventes de Deauville en 2021 pour un budget de 12.000€. Kana de Beylev avait déjà commencé sa carrière lorsqu’elle a rejoint mes boxes. Joël Séché s’en est porté acquéreur auprès de Mathieu Millet, donc je ne suis pas intervenu. Pour King Opéra, nous étions allés le voir dans les prés lorsqu’il était foal au sein de l’écurie Hunter Valley. Mathieu Millet était vendeur de plusieurs éléments dont King Opéra. Nous avions, avec Joël Séché, déjà effectué quelques achats par le passé qui s’étaient avérés judicieux : comme Jazzie Belle, Junon ou encore Jagerbomb. Dans ces conditions, nous n’avons pas hésité à revenir.  
 
Sur quoi s’est porté votre choix pour King Opéra ?
Déjà, Mathieu Millet avait fait une sélection de ses poulains à vendre. Étant données ses origines, nous avions l’embarras du choix, mis à part des problèmes d’aplombs, qui sont rédhibitoires, il était difficile de choisir tant les papiers sont beaux. En amont, je fais également une pré-sélection du papier maternel et paternel. Après je regarde la morphologie et la tête. J’ai besoin qu’ils aient une tête expressive. C’était le cas pour King Opéra lorsque nous sommes allés le voir dans le pré.









Les engagés de William Bigeon dans les Gr. 1 de la Journée des Champions (à date de dimanche)
Karlita - Prix d'Essai / Finale Étrier 3 ans
Junon - Prix du Président de la République / Finale Étrier 4 ans
King Opéra - Prix Albert Viel
Kana de Beylev - Prix Albert Viel


Écurie William Bigeon - les stats
2023 (au 15 juin) / 90 partants - 19 vict. - 16 places
2022 / 223 partants - 31 vict. - 45 places
2021 / 178 partants - 31 vict. - 44 places
2020 / 186 partants - 15 vict. - 40 places
2019 / 179 partants - 21 vict. - 30 places



C’est important de communiquer sur notre métier. Il faut ouvrir nos écuries et démocratiser notre sport
William Bigeon


Vous parlez de papier, est-ce que vous avez des étalons fétiches avec qui vous connaissez une certaine réussite ? 
Oui, c’est le cas avec Ready Cash ! J’aime bien lorsqu’il y a du Goetmals Wood dans le papier, en père de mère par exemple, car même s’il faisait des chevaux compliqués, la classe était souvent présente. J’aime bien également les produits de Love You et Coktail Jet. Je n’invente pas grand-chose avec ces chevaux-là ! Prenez un cheval comme Niky que j’aime beaucoup, je n’ai jamais été en réussite avec lui, allez savoir pourquoi.

King Opéra
mâle, 3 ans, par Ready Cash et Unlimited Jet (Orlando Vici)
qualifié à Laval en 1'16''1
10 courses, 5 victoires, 3 places de 3ème

Kana de Beylev
femelle, 3 ans, par Express Jet et Dina de Beylev (Ready Cash)
qualifiée à Caen en 1'16''5
12 courses, 5 victoires, 5 places de 2ème ou 3ème


Une réussite qui sonne comme un nouveau départ

À 37 ans, est-ce que pensez avoir trouvé votre équilibre professionnel ?
Oui, c’est sûr que je signe des deux mains pour continuer sur cette lancée. Maintenant, j’ai connu des hauts mais également des bas et je suis conscient que rien n’est acquis. Je connais la valeur de mes chevaux et personne ne sait si les futures générations seront aussi bonnes. J’aime pouvoir débourrer mes poulains et suivre leurs progressions, cela permet de sélectionner. L’avantage d’être passé par des moments moins joyeux me permet d’anticiper un peu plus et de ménager mes chevaux pour les déclasser. C’est long de construire une écurie ! Je tiens à remercier toute mon équipe qui réalise du très bon travail. Seul, nous ne faisons pas grand-chose. J’ai également la chance d’avoir des investisseurs qui me font confiance et ma famille qui me supporte au quotidien. 
 
Vous avez un nom qui résonne dans le monde des trotteurs, cela a-t-il été une force ? 
Je ne peux pas dire que cela est difficile, mais à une époque c’était pesant. J’ai pris de la maturité et maintenant j’arrive à prendre du recul sur certaines choses. C’est le cas par rapport aux réseaux sociaux qui peuvent casser lorsqu’on est jeune et que l’on porte un tel nom. J’accorde beaucoup moins d’attention à cela désormais. 
 
Et pourtant, vous êtes de ceux qui communiquent régulièrement sur les réseaux sociaux ! 
Oui, je pense que c’est important de communiquer sur notre métier. Il faut ouvrir nos écuries et démocratiser notre sport. Les gens ont besoin de voir comment nous nous occupons de nos chevaux, les soins que nous leur apportons au quotidien, les entraînements. Nous passons 95% de notre temps à leurs côtés et ils sont nos compagnons. A l’heure du bien-être animal, il est temps que notre image change et c’est en montrant notre quotidien que les mentalités évolueront.
William Bigeon aux côtés de King Opéra, Justine Pontoizeau et Joël Séché

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