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Actualité - 02.07.2023

L’Observatoire social 2023 : de nouveaux horizons

Guillaume Herrnberger, le directeur général de l’Afasec, s’est livré à une présentation des grands chiffres et indicateurs de l’activité d’entraînement des courses en 2022. Compilé dans une synthèse, sous le libellé de l’Observatoire Social 2023 des courses, le document conforte les tendances mises en lumière les dernières années. Il permet aussi de prendre connaissance de « trous dans la raquette » dans la connaissance de l’ensemble de la filière. Des lacunes sur lesquelles l’Afasec et ses partenaires devraient tenter d’apporter des réponses dans les prochaines années.

Sur un périmètre d’activité des courses 2022 similaire à celui de 2021 (nombre de réunions et de courses équivalents), le nombre d’entraîneurs en activité a baissé de 6,5 % l’an dernier. Le trot (-3,2 %) résiste mieux que le galop (-12,6 %) avec une population d’entraîneurs trotteurs (1.433) exactement au double de celle du galop (716). Seuls 752 de ces 2.149 entraîneurs sont employeurs de main d’œuvre. Et là, le décryptage est sensiblement plus alarmant pour le trot avec un nombre d’employeurs en chute de presque 10 % sur cinq ans alors qu’il est en hausse de 8 % au galop. Sur la diminution des entraîneurs, Guillaume Herrnberger tire la sonnette d’alarme en la corrélant à l’emploi général dans les courses : "On reste intimement convaincus que ce sont les entraîneurs, par ailleurs chefs d’entreprise, qui créent les emplois."

➤ Chiffres clés entraîneurs 2022 : 2.149 au total / 752 employeurs de main d’oeuvre

Une baisse contenue du nombre de salariés
Le cas de l’emploi justement, devenu la valeur cardinale de toute la filière courses dans ses défis vers l’avenir, apporte un commentaire double et plus nuancé de Guillaume Herrnberger : "Le nombre de salariés dans nos écuries a continué à baisser en 2022 par rapport à 2021 et, ça, c’est évident préoccupant. C’est ce qui anime la stratégie de l’Afasec au quotidien. Mais, ce nombre a moins baissé que les années précédentes avec une décroissance de 1,3 % en 2022 par rapport à 2021." Les actions en cours sont nombreuses pour réactiver le vivier de l’emploi dans les courses avec notamment des effectifs en formation qui augmente à l’Afasec ces dernières années.

➤ Chiffres clés salariés 2022 : 3.868 au total / 2.401 au galop (62 %) et 1.467 au trot (38 %)

Les grands défis de la filière

■ Fournir des profils de salariés qualifiés : « La réalité est que les profils que nous avons besoin de fournir aux entreprises d’entraînement sont des profils qualifiés (i.e. des lads-jockeys ou des lads-drivers pour sortir les chevaux). C’est le résultat d’une grande enquête effectuée auprès des entraîneurs employeurs il y a peu. Le gros des troupes viendra de nos effectifs en formation (580 élèves en septembre 2021 / 650 en septembre 2022 / 700 en septembre 2023). »

■ Travailler sur le métier de chef d’entreprise : « La France valorise l’entrepreneuriat depuis quelques années. On a un Président qui a parlé de start’up Nation. Et dans les courses, on a du mal à attirer sur le métier d’entraîneur chef d’entreprise. Nous devons réfléchir à la façon dont on peut revaloriser ce métier de chef d’entreprise. Il faut le « réenchanter », qu’il fasse rêver pour aussi créer de l’emploi dans sa suite. C’est un levier d’action prioritaire pour tous les acteurs des courses. »


La féminisation des effectifs salariés à 40 %

2022 a permis au ratio hommes/femmes de continuer à se rapprocher de l’équilibre. Les femmes représentent 40,3 % des salariés en 2022 (41,5 % au galop et 38,5 % au trot). À noter qu’au sein de la population des salariés de moins de 30 ans, les femmes sont majoritaires (50,8 %). Une évolution qui va mettre les écuries face à de nouveaux défis selon le patron de l’Afasec : « Pour assurer l’intégration durable de ces femmes dans les écuries, il va falloir nous adapter, tout comme il faut s’adapter aux attentes des millénials, si l’on veut pouvoir retenir cette génération. »

La corrélation employeurs/salariés de la filière

Le recul du nombre d’entraîneurs, avec une baisse à deux chiffres sur cinq ans, que ce soit au trot comme au galop, permet à Guillaume Herrnberger de lier les employeurs au salariés : « En cinq ans, nous avons perdu 3 % de salariés quand nous perdions 4 % des employeurs de main d’œuvre et 10% des entraîneurs. J’ai la croyance que si l’on crée des entreprises (d’entraînement), on créera des emplois demain et on attirera alors des salariés. »

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Des projets à venir spécifiquement au trot

➤ Une Masterclass au trot lors de la prochaine année. Lancée il y a quelques mois, la première Masterclass au galop sera reconduite lors de la prochaine rentrée. Une déclinaison au trot sera aussi lancée l’an prochain, sans doute à Graignes, avec les mêmes objectifs précisés par Guillaume Herrnberger : "Il s’agit d’apporter une surcouche de formation complémentaire notamment pour accompagner des jeunes qui ont fait le choix de passer d’une vie professionnelle privée à une vie professionnelle publique."

➤ Une journée pour l’emploi dans le Trot avec la Société du Trotteur Français probablement en octobre 2023. Il s’agira de partager le maximum d’informations sur le sujet de l’emploi, allant des démarches déjà effectives aux enjeux d’avenir.

Les projets d’ouverture de l’Observatoire Social à de nouveaux champs d’étude

Intégrer les emplois non salariés, hors des radars actuels

Que 65 % des entraîneurs ne soient pas employeurs de main d’œuvre interpelle. Guillaume Herrnberger éclaire sur le sujet : "Notre Observatoire social est concentré sur le salariat au sens traditionnel. Il existe aujourd’hui en France de multiples formes d’emplois, comme l’intérim ou les prestataires. Il faut que nous ayons recours à un cadrage plus global pour intégrer ces formes d’emplois. J’espère que nous pourrons le faire dans le prochain Observatoire social. Il va falloir sortir de l’ombre ce sujet. Sachez que sur le sujet spécifique de la prestation, et notamment de l’auto-entreprenariat, nous sommes en train de rédiger avec l’Institut du Droit Equin une note juridique sur le recours à cette forme d’emploi. On ira à un niveau de précision véritablement approfondi." Un guide d’explication devrait sortir en septembre pour recenser les différents cas de figure de la prestation de services appliquée au monde de l’entraînement.

La création d’une association réunissant tous les acteurs de la formation des courses hippiques

L’Afasec forme à peu près 50 % des profils spécialisés dans la filière hippique chaque année. "Cela fait de l’évolution de l’Observatoire social pour l’an prochain, déclare le directeur de l’Afasec. Celui de fournir les données consolidées de tous les acteurs de la formation hippique. On réfléchit avec les autres acteurs à s’unir dans une association des formations aux courses." Le changement de doctrine est net désormais à l’Afasec dans son appréhension de l’environnement. Guillaume Herrnberger précise encore sur ce sujet : "Il ne faut pas se tromper de concurrents. Ce ne sont pas les MFR ou les CFA de l’enseignement public ou privé mais bien les secteurs extérieurs à la filière cheval comme le BTP ou la logistique."

Des projets nouveaux pilotés par l’Afasec

➤ En juillet, des membres de l’Afasec vont se rendre en Inde pour identifier des candidats potentiels dans le cadre d’une opération de recrutement de jockey (au galop) à l’international. Cette démarche s’inscrit dans la continuité d’une offre de service de recrutement international proposée par l’Afasec à un tarif sans commune mesure avec les prestataires privés (700 €).

➤ Une représentation des courses hippiques devrait être présente en juillet à La Motte-Beuvron lors des Championnats de France de la FFE (Fédération Française d’Equitation) qui rassemblent 15.000 équitants pendant deux semaines. Guillaume Herrnberger dévoile sur ce projet : "Ce sera le fruit d’un travail de longue haleine et il s’agit d’un changement culturel très profond avec la volonté de travailler ensemble (c’est-à-dire avec la filière équestre). On travaille extrêmement bien avec le GHN (Groupement Hippique National) et la FFE (Fédération Française d’Equitation). Ce projet est aussi le résultat du Conseil Emploi et Formation de l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Equitation) qui nous permet de nous réunir une fois par trimestre." Des courses à poneys au galop et une délégation des courses hippiques sous l’égide d’Elise David (directrice de l’Emploi de l’Afasec) seront présent pour promouvoir les courses devant un public important de l’équestre et de l’équitation classique.
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