La Speed Cup nouvelle version : objectif transformé

Initiative issue directement des travaux des Assises du Trot du 1er juillet 2020, la Speed Cup en est désormais à sa troisième édition. C’est la seule épreuve du calendrier national à se disputer sous le format de deux batteries et d’une finale, le tout lors de la même réunion. Après une version inaugurale applaudie, le 7 juillet 2021, permettant au passage l’établissement du record de la piste vichyssoise, l’épreuve n’avait pas attiré assez de partants l’an dernier pour proposer des batteries. Devenue une course comme une autre, elle avait perdu de son intérêt. La création cette année du Speed Cup Tour, un circuit qualificatif en amont, replace l’épreuve dans une dynamique nouvelle. Zoom sur une épreuve pas comme les autres.

Avec 17 partants, neuf dans la première batterie et huit dans la seconde, la Speed Cup 2023 retrouve ses couleurs. L’édition 2022 avait laissé un goût amer avec un seul peloton de 11 partants au départ, zappant du coup la phase des batteries. Pour en arriver là, l’équipe qui s’était penché sur le berceau de la Speed Cup avait revu sa copie, lançant en mars le Speed Cup Tour, un circuit à la fois qualificatif et promotionnel de la Speed Cup. Président de la société des courses de Vichy, organisatrice du circuit Speed Cup Tour, Philippe Bouchara nous a livré sa réaction : "Nous sommes évidemment très satisfaits de la composition des batteries avec un total de 17 partants. C’est aussi le résultat de la réussite du Speed Cup Tour. Cela a donné de la visibilité à l’événement et à notre course de samedi."

Le Speed Cup Tour aura joué son rôle de teaser et de circuit attractif, permettant à un vivier de chevaux de se retrouver en position de relever le défi de la Speed Cup en batteries et finale. La mise en place d’un challenge, avec des lots pour les entraîneurs, joue aussi son rôle incitatif. Philippe Bouchara continue sur le sujet : "La mise en place d’un challenge sur plusieurs mois, avec des lots attractifs (N.D.L.R. : le premier entraîneur classé du Centre-Est reçoit un bon voyage de 2.500 € ; idem pour le premier entraîneur classé non rattaché au Centre-Est), a permis de faire parler plus souvent de la Speed Cup. L’an dernier, l’épreuve n’avait pas été cochée par plusieurs professionnels qui m’avaient ensuite dit qu’ils auraient pu y avoir un partant. C’est Maxime Busset, un entraîneur du Centre-Est, qui a lancé au départ l’idée du Speed Cup Tour. Il fallait que la Speed Cup rentre vraiment dans la tête des professionnels."

Que dire des 17 partants de 2023 ?
17 partants, c’est presque aussi bien que l’édition de 2021 avec 18 partants (mais réduits à 17 après la déclaration d’un non-partant). C’est évidemment beaucoup mieux que les 11 de l’an dernier au sujet duquel nous avions titré dans notre édition du 6 juillet : "Speed Cup : le grand désenchantement".
Cette année, on retrouve les deux premiers du classement actuel du Speed Cup Tour, Femto de Vauvert et Foster Wood. Ils seront en piste dans la première batterie. Chacun d’eux a remporté une épreuve qualificative sur la piste vichyssoise. À noter qu’un point du règlement permet à Foster Wood de participer à l’épreuve en dépit de gains supérieurs au plafond fixé à 240.000 €. Ce sont en effet les gains "à la première participation au Speed Cup Tour 2023" qui comptent. Foster Wood affiche dorénavant 247.090 €. Il sera le seul candidat à avoir des gains supérieurs au plafond initial fixé.

Classement avant les batteries et finale du 8 juillet

1er Fetmo de Vauvert | 40 points
2e Foster Wood | 35 points
3e Gino Tosca | 23 points

Une première édition un samedi
Les deux premières éditions de la Speed Cup avaient eu lieu un mercredi, dans le cadre du Festival du Trot du Centre-Est qui réunit les hippodromes de Vichy, Saint-Galmier et Feurs. "Nous avons décidé de positionner la Speed Cup un samedi dans une réunion en nocturne avec une importante offre de réceptifs, nous éclaire Philippe Bouchara. C’est une belle opération d’animation. Il y aura un feu d’artifice à la fin. L’an dernier, nous avions le Grand Prix du Conseil Municipal lors de cette réunion et nous avions eu beaucoup de monde, avec 4.000 personnes sur l’hippodrome."

DES PISTES DE REFLEXION POUR FAIRE EVOLUER LE SPEED CUP TOUR

➤ La refonte du circuit du Speed Cup Tour
Philippe Bouchara : "On entend les remarques et observations. Des gens nous demandent de faire un Speed Cup Tour (SCT) sur des courses uniquement sur 1.600 mètres avec autostart. Ce n’est pas possible car il n’y a pas de telles épreuves, rares dans notre programme actuel, sur un nombre suffisant d’hippodromes. La question serait plutôt d’introduire une épreuve du circuit sur le mile en amont, par exemple la dernière avant la finale pour bien préparer l’échéance. On peut réfléchir à créer une telle épreuve. Tout cela doit se faire après concertation avec les acteurs du SCT et la SETF bien sûr."
➤ La concurrence de la réunion d’Enghien
Philippe Bouchara : "Nous avons déplacé le Grand Prix du Conseil Municipal de cette réunion de samedi à mardi. Il s’agissait de ne pas entrer en concurrence pour cette catégorie de bons chevaux avec la réunion d’Enghien du même jour. La concurrence d’Enghien nous prive aussi des meilleurs pilotes. Cette année, ils sont venus dans le Grand Prix mardi. Nous avions Franck Nivard, Alexandre et Matthieu Abrivard par exemple. Jean-Michel Bazire est un cas à part car il est fidèle à Vichy. Et les grands drivers appellent aussi avec eux les meilleurs chevaux. Cela explique aussi pourquoi le niveau du Grand Prix était très relevé cette année. Ce problème de concurrence d’Enghien nous impacte aussi pour la Speed Cup. Des professionnels ne peuvent en effet se déplacer. Matthieu Abrivard n’a pu confirmer Gybor Well (Un Mec d’Héripré) dans la Speed Cup faute de pouvoir le driver ou de lui trouver un pilote. Il faut qu’on arrive à imaginer une solution pour cette réunion du samedi afin de ne plus être en concurrence avec une affiche comme celle d’Enghien."

Un contrôle vétérinaire entre les batteries et la finale

La dimension Race and Care irrigue toutes les démarches actuelles. "Entre les deux batteries et la finale, les deux douze chevaux qualifiés seront vus par un vétérinaire qui s’assurera que leur récupération est normale et convenable, nous apprend Philippe Bouchara. Il est donc tout à fait possible d’avoir un non-partant (ou plus) dans la finale du fait d’une décision sanitaire, lié au bien-être du cheval."