Le bien-être au travail comme cheval de bataille

Voici la dernière déclinaison d'EquuRES, la marque dédiée à la filière cheval. Le label lancé en 2014 n’a cessé d’investir de nouveaux champs d’actions et proposera en septembre une version "Bien-être au travail". Les enjeux sont importants et débordent du cadre individuel de chaque salarié ou prestataire pour s’installer dans une logique de filière. La priorisation du bien-être au travail devenu l’enjeu crucial d’un secteur à la recherche d’un nouveau souffle d’attractivité dans la thématique de l’emploi.

Le constat de l’attractivité de l’emploi est au cœur de la démarche EquuRES Bien-être au travail. Et il part d’un constat sans appel de la part des trois partenaires (Conseil des Chevaux de Normandie /EquuRES, AFASEC, Equi-Ressources) qui ont collaboré à son élaboration. Qu’en est-il ? Que le monde de l’emploi connaît de profondes mutations qui se sont accélérées ces dernières années. De nouvelles aspirations sont nées et structurent le marché du travail différemment. Désormais, on parle de quête de sens et d’épanouissement, d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, du rôle des femmes en entreprise, de la formation continue, des enjeux environnementaux, etc. Les créateurs EquuRES Bien-être au travail relèvent que "la filière équine n’échappe pas à cette réalité mais n’a pas suivi ces évolutions, la conduisant à prendre du retard et perdre de l’attractivité à l’emploi".
Dans ce premier volet sur EquuRES (avant un second demain), la feuille de route du label Bien-être au travail, ses objectifs et les intervenants qui ont contribué à sa création.
Un projet transversal avec tous les acteurs de l’emploi de la filière
Piloté par le Conseil des Chevaux de Normandie et l’équipe d’EquuRES, le label Bien-être au Travail se conçoit comme un projet tripartite avec deux autres acteurs en charge de la politique de l’emploi dans la filière hippique comme "chefs de projet" associés : équi-ressources (référent emploi formation dans la filière équine) et l’AFASEC (Ecole des Courses Hippiques). Ce partenariat AFASEC et équi-ressources, dans la coquille offerte par le label EquuRES, se concrétise dans une démarche de qualité qui a pour but de redynamiser l’emploi dans la filière équine, en rendant les entreprises plus attractives, en promouvant des pratiques de travail favorisant un épanouissement personnel et un sentiment d’unité, de bien-être et de confiance. Mais ce projet mobilise en fait beaucoup plus de représentants que le comité de pilotage tripartite. En ce sens, on peut parler d’une démarche qualité transversale, élaborée en concertation. Tous ces représentants de la filière cheval se sont réunis notamment pour définir le contenu du label, les critères de mesure des actions concrètes [lire la liste dans l’encadré à suivre].

Une nouvelle étape dans la mobilisation générale pour l’emploi
➤ Le retard en matière d’attractivité de l’emploi au sein de la filière cheval handicape désormais son développement économique. Le secteur, réuni autour de la même passion du cheval, doit réaliser sa transformation pour redevenir attractif à l’emploi et ainsi débrider sa croissance.
Face à ce constat, la filière a déjà tiré la sonnette d’alarme. Une communication grand public a été l’un des premiers leviers pour contrer la méconnaissance de la diversité des métiers et carrières offerts par l’univers du cheval. L’AFASEC, équi-ressources, le service emploi-orientation de l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Equitation), la FFE (Fédération Française d’Equitation) et la Région Normandie ont lancé en 2022 la campagne #lechevalrecrute.

➤ Une étude menée par l’Observatoire des métiers, de l’emploi et des formations de la filière équine (OMEFFE) sur l’attractivité des métiers et les raisons des départs des entreprises a mis en exergue des dysfonctionnements au sein même des entreprises : problématiques de management, difficultés rencontrées au moment de l’intégration, manque d’accompagnement et d’écoute, conditions de travail et salariales déplorées, etc. Le constat est sans appel : la priorisation du bien-être au travail est l’enjeu crucial de la filière cheval.

Les représentantes du label EquuRES Bien-être au Travail travaillent avec les associations de professionnels

Charlotte Fustec : "un outil au service des professionnels de la filière"
Directrice d'EquuRES, Charlotte Fuctec revient sur les exigences rattachés au label Bien-être au Travail, garantes de sa crédibilité. Et positionne l’ensemble de la démarche dans une logique d’outil au service des professionnels de la filière.
"Il est absolument essentiel que le label EquuRES Bien-être au Travail réponde aux exigences d’une certification. Un organisme certificateur indépendant contrôle l’ensemble de la démarche : le référentiel interne, le respect du cahier des charges, les rapports d’évaluation, la formation des évaluateurs, les délais de remise de certificats ou de levée des écarts, les décisions prises par le comité de labellisation, mais aussi un échantillon de labellisés…
Rien n’est laissé au hasard. Nous tenons absolument à respecter un certain niveau d’exigence ; c’est ce qui permet de garantir la crédibilité et le sérieux de ce label. Tous les labellisés sont audités par des évaluateurs agréés sur le site de leur entreprise, l’ensemble des critères est évalué et de nombreuses pistes d’amélioration sont proposées. Le label EquuRES Bien-être au Travail, en plus d’être une démarche de certification crédible, a été créé pour être un outil au service des professionnels de la filière équine, pour les aider à améliorer leurs pratiques."


Des critères accessibles
Par sa grille d’évaluation détaillée, pensée par et avec des professionnels et socio-professionnels et les outils d’accompagnement développés à l’attention des employeurs, le label garantit une facilité de mise en oeuvre de la démarche, d’accompagnement dans le processus d’amélioration du bien-être au sein de sa structure, une grande lisibilité pour les acteurs de la filière mais aussi une mise à l’honneur pour les employeurs labellisés.
Le label EquuRES Bien-être au Travail s’adresse à l’ensemble des structures équines, quelles que soient leur localisation, leur taille et leurs activités : élevages, centres équestres, écuries de propriétaires, entraîneurs, hippodromes mais aussi toutes les institutions et entreprises de services de la filière équine.
Au-delà de la démarche individuelle de qualité proposée au candidat à la labellisation, EquuRES Bien-être au Travail a pour objet de partager collectivement des critères objectifs de bien-être au travail pour les entités de la filière équine. L’objectif est de sensibiliser les professionnels de la filière équine et de les accompagner dans la prise en compte de ces enjeux : via des formations, de la communication et de la documentation, des bonnes pratiques.
À noter que le dispositif du label Bien-être au Travail sera officiellement ouvert à partir de septembre 2023.