Le magnifique grand 7 de Matthieu Abrivard

Qu’un driver ou un jockey gagne sept courses lors d’une réunion n’était jamais arrivé en France. Dimanche à Royan, Matthieu Abrivard l’a fait ! Un authentique exploit du pilote angevin qui renvoie à celui que la star internationale Lanfranco Dettori avait réalisé en septembre 1996, à Ascot, où il avait gagné les sept courses de la réunion. Cet exploit historique est évidemment à la Une de notre débrief du lundi.

En Angleterre, il y a le "Frankie Dettori’s Magnificent Seven" pour évoquer l’exploit réalisé le samedi 28 septembre 1996 sur l’hippodrome d’Ascot par la star italienne, qui mettra un terme à sa carrière à la fin de la saison 2023. En France, on pourra donc maintenant faire référence au "Magnifique Grand 7 de Matthieu Abrivard" à Royan. Jamais encore en France, un driver ou un jockey n’était parvenu à s’imposer à sept reprises lors de la même réunion. Le même jour, en l’occurrence le mercredi 31 octobre 2018, Yoann Lebourgeois avait bien comptabilisé sept succès mais sur deux hippodromes différents, ceux de Vincennes et de Reims, réalisant un doublé sur l’hippodrome du plateau de Gravelle avant un quintuplé en Champagne.
Jusqu’à dimanche, quatre pilotes au trot en France avaient réussi à s’imposer à six reprises lors d’une même réunion : Jean-Michel Bazire (à Vincennes en 2001), David Thomain (au Mont-Saint-Michel en 2016), Yoann Lebourgeois, le seul à l’avoir fait à trois reprises (à Cabourg et à Mauquenchy en 2018, puis à Lisieux en mai dernier où il avait gagné toutes les courses dont il avait pris le départ) et Tony Le Beller (à Saint-Omer en 2020).
Les voilà donc tous les quatre supplantés par Matthieu Abrivard, auteur d’un exploit qui prend toute la place qu’il mérite dans le grand livre d'or des courses tricolores. Trop souvent galvaudé, le terme "exploit" prend ici tout son sens. De son après-midi royannais, le fils de Loïc Abrivard n’a connu qu’un seul contre-temps, dans la première course où son partenaire inédit, Kronos de Brion (Orlando Vici), s’est montré fautif. La suite de la réunion a été une incroyable succession de victoires, que ce soit pour son entraînement ou pour l’extérieur.

De cette piste en herbe qu’il apprécie tout particulièrement et sur laquelle il vient régulièrement courir - il y possède d'ailleurs les meilleures statistiques après Jean-Michel Bazire -, Matthieu Abrivard connaît toutes les spécificités. Pour autant, il n'y avait jamais connu bien sûr une réussite comme celle qui a été la sienne en ce dernier dimanche de juillet, ni même un coup de quatre (il en totalise treize) ou un coup de cinq (au nombre de cinq dans sa carrière dont les plus récents à Vichy et à Durtal en 2021). À 38 ans, et sans avoir été épargné par les accidents, Matthieu Abrivard compte l'un des plus beaux palmarès du trot français et vit une saison 2023 déjà marquée par un événement important, sa 3000ème victoire.


Cet authentique exploit a été salué comme il se doit au-delà des frontières françaises, par exemple par nos confrères suédois de Sulky Sport qui rappellent que le record en la matière au niveau mondial est détenu par l'Américain Bruce Ranger, vainqueur de 13 courses le 5 septembre 2005 sur l'hippodrome de Pompano Park, et par Heinz Wewering en Europe avec 11 victoires en 1995 sur la piste de Hambourg.

Au classement des pilotes du week-end, le podium est complété par Éric Raffin, vainqueur à quatre reprises sur l'hippodrome d'Enghien entre samedi et dimanche, et par Nils Pacha, qui, après avoir décroché le titre de pilote numéro un du meeting de Biarritz le vendredi soir, a réussi un coup de quatre le dimanche à Eauze.

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Premières victoires

Qu'ils soient entraîneurs ou propriétaires, sept d'entre eux ont eu la satisfaction au cours de ce week-end de remporter leur première victoire. Bravo à eux !
➤ Guillaume Leroulley (propriétaire) avec Lannister d’Avril (Ecu Pierji) à Bernay
➤ Jules Leroulley (propriétaire) avec Héros de Bonnefoi (Singalo) à Bacqueville-en-Caux
➤ Nicolas Coquillard (propriétaire) avec Juranie (Doberman) à Aix-les-Bains
➤ Emmanuel Renard (propriétaire) avec Kentucky Love (Rolling d’Héripré) à Domfront
➤ Gaël Hérard (entraîneur-propriétaire) avec Kylebeau du Luot (Détroit Castelets) à Bernay
➤ Thierry Leloup (entraîneur) avec Goelo du Pilet (Joe l’Amoroso) à Eauze
➤ Robin Bouvier (entraîneur) avec Jalisco de Neuvy (Tiego d’Etang) à Villeréal

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L'image du week-end

L’image pour le moins insolite a circulé sur les réseaux sociaux, notamment sur ceux de la Fédération Régionale Anjou-Maine Centre-Ouest, dimanche en fin d’après-midi. Lors de la dernière course sur l’hippodrome de Château-du-Loir (Sarthe), on voit un driver dans une course à l’attelé pour amateurs se retrouver sur son cheval avant de se retirer de la course. Si tout est bien qui finit bien pour les deux principaux concernés, Henri Vivant et sa jument Galilea de Vitray (Opus Viervil), et pour l’ensemble des participants, l'amateur de 35 ans se serait volontiers passé de cet incident. "Croyez-moi, j’aurais préféré que cela n’arrive pas mais ma rêne droite a cassé si bien que je n’avais pas d’autre solution, revient Henri Vivant qui a fait preuve de sang-froid. Quand quelque chose comme ça survient avec un peloton derrière vous, le but est de sortir de cette situation sans que ni les chevaux, ni les drivers ne soient blessés, ce qui a été le cas. J’ai pu tirer à l’intérieur de la piste et arrêter ma jument. L’intégrité physique de celle-ci a été préservée, ce qui était très important à mes yeux comme celle bien sûr de mes collègues."

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