Le Critérium des 5 ans, reçu 5 sur 50 ans

En prélude à la journée des Critériums de dimanche, nous vous proposons de parcourir le palmarès de ceux-ci sur les cinquante dernières années et de retenir une édition marquante par décennie. Un choix évidemment subjectif et toujours difficile, car conduisant, par définition, au renoncement. Mais c’est le jeu et les règles en sont admises.

Le sommaire de ce dernier volet consacré à nos souvenirs de Critérium, en l'occurrence aujourd'hui des 5 ans.

➤ 1973-1982 : Le match Lurabo vs Lutin d'Isigny

➤ 1983-1992 : Rêve d'Udon avant de devenir champion du monde

➤ 1993-2002 : Coktail en prélude de son année Grand Chelem

➤ 2003-2012 : Le roman hippique du Meaulnes du Corta

➤ 2013-2022 : Up And Quick à très grande vitesse

Lurabo, en mode ascendant

L’édition 1982 du Critérium des 5 Ans s’annonce trépidante, confrontant les champions de la génération, Larabello (Critérium des 3 Ans), Lançon (Critérium des 4 Ans, Critérium Continental) et Lutin d’Isigny, venant de battre ses aînés dans le Prix René Ballière, dit, à l’époque, Championnat Européen, à la valeur montante du moment, Lurabo, sujet tardif, ayant gravi les échelons de la hiérarchie un à un et restant sur quatre succès, le dernier en date dans le semi-classique Prix Jockey, vecteur idéal vers ce Critérium. Aimant imprimer son rythme et faire valoir son abattage, Lurabo, alezan, liste en tête, aussi puissant qu’élégant, ne va, ainsi, pas s’embarrasser de tactique, prenant la tête dès le signal et ne la quittant plus, ce qui est un véritable exploit, sur la longue distance de 3.000 mètres. Dans la ligne droite, il résiste, en effet, aux attaques de Lutin d’Isigny et de Lindsey. Lançon, moins en verve que dans son jeune temps, est quatrième, devant le bouillant Larabello, revenu du diable vauvert, après une longue faute au départ.

Le tandem Lurabo-Lutin d’Isigny se retrouvera une semaine plus tard, dans le Prix de l’Etoile, où le second prendra se revanche sur le premier, dont il contiendra le retour d’un petit nez, après que son rival se fut montré fautif en début de parcours. On était là en présence de deux chevaux de Prix d’Amérique. Lurabo y sera deuxième d’Idéal du Gazeau – et Lutin d’Isigny troisième ! –, l’hiver suivant, puis il s’imposera, en 1984, procurant un quatrième titre, dans la course, à l’élevage et aux couleurs de Maurice Macheret – après le triplé de Bellino II –, avant de se classer cinquième, en 1985. Cette année-là, c’est Lutin d’Isigny qui, précisément, l’emporte. Un Lutin d’Isigny qui sera aussi sacré deux fois "Champion du Monde", aux Etats-Unis. Etalon, Lurabo retrouvera Lutin d’Isigny, au Haras des Cruchettes, chez Pierre Julienne. Il engendrera Abo Volo, lequel offrit un inoubliable et tant attendu Prix d’Amérique à la casaque Viel, en 1997.