Un dimanche de succès populaire...

Rarement, on avait vu autant de monde à Vincennes à cette période de l'année. Avec un peu plus de un peu plus de 15.000 personnes dimanche, pour assister aux sacres des Critériums, la grande fête du trot a largement dépassé le strict cadre des passionnés - dans les rangs desquels il faut bien sûr inclure les 1.600 éleveurs et propriétaires invités (là aussi un indicateur en hausse sur 2022 lors de l'édition inaugurale de la formule Journée des Eleveurs et Propriétaires). L'audience est double de celle de l'an dernier et donnait à l'hippodrome un air de jour de Prix d'Amérique, sous température automnale. Ce succès a été scruté et salué de l'étranger à l'heure où beaucoup constatent la perte d'audience des courses hippiques dans le grand public. Y compris de Suède avec le rédacteur en chef de Sulkysport.com, Claes Freidenvall, qui n'hésite pas à écrire : "La Journée annuelle des Éleveurs de Vincennes est un véritable succès ! Au trot, en France, vous savez comment faire la fête et faire vivre le sport ! La journée est un concept très réussi ou plutôt un véritable carton !"

... et un dimanche en souffrance avec les enjeux

Il est, aussi et pourtant, des indicateurs qui n'ont pas suivi l'engouement public, ce sont ceux des enjeux. La réunion de Vincennes affiche un global d'enjeux PMU (offline et online) en recul de 4,7 % sur la réunion de référence de 2022 (avec le même nombre de 9 courses) :
▪️ PMU 2023 (offline et online) : 16.529.934 €
▪️ PMU 2022 (offline et online) : 17.340.276 €

Au sein des deux offres PMU, c'est celle du réseau des points de ventes (offline) qui a le plus souffert avec un volume en recul de 5,6 % à 14,60 M€ contre 15,46 M€ en 2022. À noter que la gamme des paris course par course a fait mieux que résister en affichant +0,61% alors que le bloc TQQ (Tiercé/Quarté+/Quinté+) est en chute de 14,0 % (5,67 M€ versus 6,59 M€ en 2022). Côté offline, le chiffre d'affaires est en hausse de 3,1 % (1,94 M€ contre 1,88 M€) notamment grâce au renfort du Big5 (53.497 € générés par le dernier jeu de pmu.fr).
Voilà un écart entre la qualité d'une affiche proposée par la SETF, et son succès public généré par de multiples animations, et l'anémie de l'activité des paris qui interroge. Un questionnement qui passe inévitablement par un constat : celui de l'absence d'un véritable dispositif exceptionnel à la hauteur de l'événement par les opérateurs de paris dont bien sûr le PMU. Hormis les traditionnelles tirelires associées au Quinté+ (1 M€ en offline et 200.000 € en online), les démarches de communication et/ou innovantes (un concept attractif se basant sur les 3 Critériums par exemple n'était-il pas possible en renfort de l'offre habituelle ?) ne se sont pas bousculées dimanche. Dommage que la synergie entre la production du spectacle et la valorisation commerciale et médiatique de l'offre de paris n'ait pas été à l'unisson.