Hohneck champion d'Europe 2023 !

Hohneck avait déjà gagné le 27 mai dernier l'Elitloppet à Solvalla. Pour son retour en Suède, le crack de Philippe Allaire s'offre dans un registre différent la 1ère Finale de l'UET Elite Circuit. La démonstration de force et de vitesse est au moins aussi impressionnante qu'au printemps. Cocoricooooo ! Comme il y a six mois, la France domine la situation avec la 2ème place de Go On Boy (Password). Matthieu Abrivard est 3ème au sulky de Vivid Wise As (Yankee Glide).

L'expression "il a gagné toute la course" pourrait être inventée aujourd'hui. On ne sait pas vraiment comme cela peut se dire en Suédois mais on est certain qu'on pourrait même ajouter qu'Hohneck a gagné toute l'après-midi. Sa démonstration lors du heat fut un moment magique. Bien que ferré des quatre pieds, le vainqueur de l'Elitloppet a affiché dès son arrivée sur la piste une forme de fierté et de satisfaction qui en disait long sur son état d'esprit. Développant de superbes battues, il affichait ses hautes ambitions. Fallait-il encore réussir à appliquer sa tactique de prédilection malgré la présence de bolides à son intérieur au départ : à savoir prendre la tête le plus tôt possible et, pour reprendre l'expression du jour de l'Elitloppet, ne pas user les plaquettes de freins. Juste les effleurer pour contrôler les opérations, notamment dans les lignes droites, et laisser couler dans les courbes, là où Hohneck est encore plus fort. À ce jeu du régulateur de vitesse, Gabriele Gelormini a pris beaucoup de plaisir dans le sulky et la dernière accélération fut une sorte de conclusion en apothéose : Hohneck a couvert ses 500 derniers mètres en 1'06''6. La victoire se transforma en triomphe.
Gabriele Gelormini valide en quelque sorte notre analyse dans sa position privilégiée, celle du pilote : "Mon cheval a gagné tout seul, d’une façon magistrale. Il n’était pas mieux que dans l’Elitloppet mais au moins aussi bien. Il était content d’être ici. Il regardait partout avec des allures bien déliées. C’est un ensemble de choses qui lui plaisent à Solvalla : le tracé, les tournants, l’ambiance. Même si cela peut paraître prétentieux, dès la sortie du premier virage, j’avais déjà presque gagné la course. J’avais déjà réussi à bien le reprendre, avec encore deux ou trois longueurs d’avance, et il était vraiment parfait. Il n’a jamais forcé en fait. Il aurait pu continuer un moment. Sur une piste collante, le wagon de deuxième épaisseur n’a jamais vraiment été en mesure de revenir. J’ai vraiment eu le meilleur parcours. Cette victoire est exceptionnelle. C’est un nouveau Groupe 1 pour le cheval, pour moi et toute l’équipe. Hohneck est complet, sait tout faire et ne va pas en rester là. Il y a le Prix d’Amérique cet hiver et il reviendra ici en mai pour l’Elitloppet."

Un cheval au sommet de son art
Le driver n'oublie pas de tirer son chapeau à l'intention du travail de préparation effectué par Philippe Allaire et son équipe : "Rémy {Menoret} et Philippe {Allaire} font un travail exceptionnel. L'autre jour il manquait au Mans et là ils m'ont amené un cheval transformé. À ce niveau, c'est de l'art, c'est extraordinaire."

L'Elitloppet 2024 déjà dans les plans
Gaby Gelormini en a parlé, Philippe Allaire aussi. Sur le podium, l'entraîneur réagit : "Même sous la pluie, Solvalla c'est grand. J'avais tout axé sur cette course et Hohneck a été parfait. Il adore Solvalla et je pense qu'on reviendra en mai prochain (pour l'Elitloppet) si tout va bien."

Hohneck n'est pas le seul tricolore à recevoir des louanges ce samedi. Go On Boy (Password) a aussi livré une grande performance après avoir suivi comme son ombre Vivid Wise As (Yankee Glide). Le partenaire a pris l'ascendant sur le champion international dans le final, répétant donc sa valeur de l'Elitloppet. Il permet aussi au même duo français de régner dans la Mecque du trot suédois quelques mois après leur jumelé du mois de mai. Romain Derieux est comblé et nous a commenté : "Il fait une super performance, je suis très fier de lui. Deuxième on peut toujours être dessus. Mais le gagnant a fait la différence dans le dernier virage et je savais qu'on courait alors pour la 2ème place et il vient prendre la 2ème place sans forcer. Il est même mieux parti que d'habitude, c'est un autre point positif."
Mais la paire gagnante française peut aussi s'étendre à un brelan si l'on ajoute que l'italien Vivid Wise As complète le podium. Il faut cette fois se tourner vers son pilote pour sortir la contribution tricolore, à mettre au crédit de Matthieu Abrivard. Ce dernier tire son chapeau au vainqueur tout en regrettant de ne pas avoir pu monter sur une marche plus haute au moment de la remise des prix : "J'ai voulu décaler pour éviter d'être pris dans le paquet au moment du démarrage. Après on n'allait pas vite. Et quand la course s'est lancée, on allait vraiment très vite et j'ai ramené Go On Boy dans mon dos et au sprint, il nous a pris. Peut-être aurais-je dû faire plus fort au départ pour prendre la corde et pour finir 2ème au final. Mais on a vu un gagnant extraordinaire."

		Love You 1'10''2	Coktail Jet 1'11''2
	Royal Dream 1'10''7		Guilty Of Love 1'17''1
		Ida Bourbon	Buvetier d'Aunou (US) 1'14''4
HOHNECK			Ocre Et Verte 1'17''1
		Ready Cash 1'10''3	Indy de Vive 1'11''9
	Caranca 1'14''5		Kidea 1'18''2
		Sanawa 1'13''0	Jeanbat du Vivier 1'10''3
			Himalayenne 1'19''0

Un top chrono, pas si loin du record de la piste
Avec ses 1’10’’1, Hohneck établit une drôle de performance chronométrique dans des conditions climatiques difficiles réunissant vent et pluie. En ajoutant au surplus une sorte de one horse show, sans avoir vraiment à se battre ou à subir une pression dans sa position d’animateur exclusif de l’épreuve, Hohneck n'échoue qu'à quatre dixième du record du parcours de Solvalla, apanage de San Moteur (Panne de Moteur) depuis août 2022.

Le bon bilan de la première édition de l'UET Elite Circuit
Secrétaire Général de l'Union Européenne du Trot (UET), Guillaume Maupas, directeur technique de la SETF, tire un bilan très positif de la première édition de la Finale de l'UET Elite Circuit et nous en explique les raisons : "Huit des quatorze premiers du classement général étaient au départ de la Finale, incluant avec les quatre premiers. C'est une réussite exceptionnelle pour nous à l'UET. Et la course met à l'honneur le Trotteur Français ainsi que le savoir-faire tricolore, ce qui me ravit personnellement. Pour revenir au circuit, à nous de mieux communiquer encore sur son nom et concept à l'avenir et le Conseil d'Administration de l'UET, réuni ce matin à Solvalla, s'est félicité du plateau. On fera en sorte de mettre encore plus en valeur ses acteurs principaux lors de la prochaine édition." Celle-ci ne tardera pas à être lancée puisque sa première étape du circuit est programmée le 29 octobre prochain en Italie à l'occasion du Grand Prix des Nations. La finale aura elle lieu à Vincennes l'an prochain.

Gagner à nouveau Groupe 1 avec ce cheval c'est génial.
Philippe Allaire

Enthousiastes de nature, les Kolgjini père et fils ont de quoi exulter à l'arrivée du Grand Prix de l'UET 2023. Leur champion Barack Face (Ready Cash) remporte le Groupe 1 Championnat d'Europe des 4 ans en parvenant à repousser le bon assaut du Français Just A Gigolo (Boccador de Simm). L'écart est minime, de l'ordre de la tête, avec un français qui est venu buter sur le gagnant dans les trente derniers mètres.
Tout à la fois éleveur avec sa famille de Barack Face, entraîneur et driver, Adrian Kolgjini signe un des plus grands succès de sa carrière dans le Grand Prix de l’UET 2023. Il a réagi par ces mots à notre demande : "C’est une histoire familiale et c’est vraiment fantastique. On avait de grandes ambitions avec ce cheval doté d’un top pedigree, par Ready Cash et la championne Lisa America. Et c’est super d’être ici aujourd’hui en ayant transformé nos objectifs. Aujourd’hui, on peut dire qu’il est l’un des meilleurs chevaux du monde."
Devancé dans le Derby par Joviality (Chapter Seven), aujourd'hui fautive après quelques dizaines de mètres seulement (sans vraiment d'explication nous dira son entraîneur Sabine Kagebrant), Barack Face prend une éclatante revanche et s'offre la plus belle victoire d'une carrière qui ne fait peut-être que débuter à prendre sa réelle dimension. Il affiche un pedigree fantastique. Son père n'est autre que la légende éternelle Ready Cash alors que sa mère Lisa America, par une autre légende, Varenne, fut une championne aux courses (brillant au plus haut niveau en Italie, en France et en Scandinavie) avant de devenir une très bonne mère, auteure ici sans doute de son chef d'œuvre.

Une courte défaite comme prix d'un voyage plus compliqué pour Just A Gigolo
Légèrement pris de vitesse au départ, Just A Gigolo a jeté toutes ses forces dans le dernier kilomètres, ouvrant la voie extérieure dans la dernière ligne opposée avant de refaire encore beaucoup de terrain sur l'animateur et futur vainqueur. Franck Nivard nous a analysé son déroulement de course : "Dans le dernier tournant, j’étais dans le doute mais, dans la ligne d’arrivée, je me suis mis à croire vraiment car mon cheval refaisait beaucoup de terrain. À cent mètres du poteau, je pensais même pouvoir gagner mais l’autre a résisté. Just A Gigolo réalise une belle performance. Il n’était pas au mieux dans les virages et notamment dans le dernier, à l’extérieur. Il aurait été plus à son affaire à la corde mais il n’a pas démarré assez vite pour conserver la tête. Même s'il était plutôt bien placé, j’aurais peut-être dû le ressortir plus vite, dès la sortie du premier tournant. C’est un peu mon regret. Je suis évidemment content de mon cheval qui s’est bien relancé à la fin." Un même sentiment de performance pleine et entière du côté de Philippe Allaire dans son retour : "Just A Gigolo réalise une grosse valeur. Il a voyagé un petit peu loin et été obligé de venir en face en troisième épaisseur. Ce n’est pas facile. Et il ne vient d’échouer que d’une encolure ou une tête. C’est la première fois qu’il se produit sur une piste plate à l’étranger. Il est toujours là. Quand cela se passe mal dans les Groupes 1, il finit deuxième. Que lui reprocher ?"


Joyner Sport a lui été éliminé sur faute au départ alors que Gericault pour les frères Martens a conclu 7ème.

		Indy de Vive	Viking's Way
	Ready Cash		Tekiflore
		Kidea	Extreme Dream
BARACK FACE			Doceanide du Lilas
		Varenne	Waikiki Beach
	Lisa America		Ialmaz
		Zagabria Dei	Victory Dream
			Donnina

Les étalons français lors de cette réunion de prestige
Quelques quatorze courses se disputaient ce samedi sur la piste de Solvalla. Et la présence tricolore se faisait aussi sentir par le truchement des produits de nombreux étalons français. À l'heure du bilan, ils ont fait mieux que se défendre puisqu'on leur doit tout simplement trois des quatre vainqueurs de Groupe 1 de la journée :
◆ Royal Dream avec Hohneck (UET Elite Circuit Finale),
◆ Ready Cash avec Barack Face (GP de l'UET),
◆ et Bold Eagle avec Adriatica (Oaks).
Le 4ème Groupe 1 est pour Tactical Landing, un des étalons les plus recherchés sur la planète courses puisque très en vue aux États-Unis : il a notamment connu le sacre dans l'Hambletonian en août dernier avec Tactical Approach à Meadowlands.

Le Kriterium : le sacre et la gloire pour Fame And Glory
On connaissait évidemment son frère et voilà que maintenant Fame And Glory (Tactical Landing) se fait son propre nom. Frère donc de Calgary Games (Readly Express), le 3 ans est désormais le premier de cordée dans cette génération de Timo Nurmos qui présentait trois partants invaincus dans l'épreuve. Fame And Glory a conservé son statut d'invincible et ce, avec brio, en prenant les devants dans l'avant-dernier tournant. Sa dernière ligne opposée a été magnifique et le reste aussi bien sûr. Il en est à six sorties victorieuses désormais et se présente en graine de champion. Il obtient d'ailleurs un premier sacre classique plus tôt que son fameux frère (10 premières courses gagnées pour Calgary Games) qui n'avait pu participer au Kriterium pour cause de douleur à un pied.
Timo Nurmos a placé un autre de ses représentants sur le podium, Our Pride (Maharajah), sur la troisième marche. Entre les deux Nurmos, Fiftyfour (Fourth Dimension) représente l'effectif suédois de Tomas Malmqvist. Ce lauréat de deux Groupes 1 (un à 2 ans et le second durant l'été) est la caution classique de l'épreuve. La nouvelle vague lancée par Timo Nurmos, avec ses 3 ans plus tardifs, a fait vaciller Fiftyfour sans complètement le renverser.

Les Oaks : Adriatica change de dimension
Elle était l'une des deux candidates les moins expérimentées (et connues) au départ. Adriatica (Bold Eagle) ne comptait que quatre sorties avant les Oaks. Battue pour la première fois lors d'une épreuve qualificative aux Oaks le 1er octobre (deuxième de Ninetta Boko), elle a pris sa revanche sur la même, projetée dans le rôle de dauphine cette fois. La pensionnaire de Timo Nurmos - lequel réalise donc un doublé dans les épreuves classiques du jour avec le succès de Fame And Glory dans le Kriterium - en profite pour améliorer son record personnel, réalisant cette fois 1'12''5 (contre 1'12''9 lors de sa récente et seule défaite. Avec un bilan provisoire de quatre victoires et une deuxième place en cinq tentatives, Adriatica propose une carte de visite exemplaire, celle d'une première de la classe qui est devenue, ce samedi, la première de sa promotion.