Fakir Mérité, ambassadeur du Sud-Ouest face aux ténors

Le Grand Prix du Sud-Ouest (Gr.2) est véritablement le grand rendez-vous de l'année dans la région à la gastronomie mondialement connue - du fois gras, aux truffes et autres préciosités comme la châtaigne, les cèpes, le pruneau, la noisette. La 46e édition de l'épreuve se disputera à Toulouse et clôture le Trophée des Grands Prix en Région, créé cette année par la SETF dans le cadre de la refonte du calendrier de ces épreuves. 6ème rendez-vous de ce circuit, l'épreuve propose un plateau, comme toujours, de grande qualité. Jean-Michel Bazire délègue deux ogres avec le vainqueur du dernier Prix d'Amérique Hooker Berry et le millionnaire Elie de Beaufour. L'opposition du premier cercle s'organise autour des deux premiers du récent Prix Anjou-Maine (Gr.3), Gaspar de Brion et Fakir de Mahey. Côté local, c'est le très en forme Fakir Mérité qui jouera l'ambassadeur.

Souvenir d'abord. Il y a un an, dans la précédente édition du Grand Prix du Sud-Ouest (Gr.2), disputée à Bordeaux, Idao de Tillard (Sévérino) s'était imposé en crack qu'il est, en prélude à un meeting d'hiver à la fois riche (quatre victoires dont le Critérium Continental - Prix d'Amérique Races ZEturf Q3) mais aussi inabouti (notamment en raison de son échec dans le Prix d'Amérique). Pour faire le lien, c'est justement le lauréat de la plus grande épreuve française qui sera, cette fois, l'attraction du tournoi du Sud-Ouest. Hooker Berry (Booster Winner) fait évidemment figure de concurrent de classe du lot.
Pas encore au summum de sa condition, Hooker Berry (Booster Winner) a néanmoins effectué une rentrée remarquée la dernière fois au Mans (en concluant neuvième). Déferré des postérieurs cette fois, il va courir en progrès dans une épreuve où il n'aura pas à rendre 25 mètres comme précédemment à Gaspar de Brion (Singalo). Cinquième et précédent round du Trophée des Grands Prix en Région, le Grand Prix Anjou-Maine (Gr.3) semble en fait détenir la clé de la grande épreuve du Sud-Ouest.

Une dotation qui positionne l’épreuve au sommet du classement des régions

Avec 180.000 € d’allocations, le Grand Prix du Sud-Ouest (Gr.2) est quasiment une singularité du programme national. C’est plus, par exemple, que le Prix des Ducs de Normandie, Groupe 2 également mais qui affiche une dotation de 150.000 €. C’est plus encore que le Saint-Léger des Trotteurs, Groupe 1 et plus ancien classique national avec 150.000 € en jeu. Et que dire de l’autre épreuve régionale, désormais rattachée au même Trophée des Grands Prix en Région que le GPSO et labellisé Groupe 2, qu’est le Critérium de Vitesse de Basse-Normandie (Gr.2) ? Ce dernier n’affiche que 100.000 € d’allocations. En fait, on ne trouve qu’une épreuve en régions qui surpasse le Grand Prix du Sud-Ouest : le Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur, Groupe 1 pourvu de 200.000 €. À Cagnes-sur-Mer toujours, une autre épreuve se positionne au même niveau que le Grand Prix du Sud-Ouest. Il s’agit du Grand Prix du Département des Alpes-Maritimes (Gr.2), également étape du Trophée des Grands Prix en Région, et identiquement riche 180.000 €.

La ligne du Grand Prix Anjou-Maine en vedette
Avec un impressionnant Gaspar de Brion comme vainqueur, Fakir de Mahey (Rêve de Beylev) en animateur pugnace, capable de conserver la deuxième place, Elie de Beaufour (Royal Dream), huitième dans un chrono de référence (1'12''3 avec un rendement de distance de 25 mètres) et Hooker Berry, en mode rentrant déjà capable de bien se comporter, le Grand Prix Anjou-Maine est certainement la bonne course de référence. Ou, du moins, celle qui est incontournable à ce stade. Il ne faut pas oublier que l'épreuve a aussi servi de tremplin à Hohneck (Royal Dream), neuvième derrière Hooker Berry, vainqueur depuis de la Finale de l'UET Elite Circuit (Gr.1) à Solvalla.
Au jeu des places distribuées derrière l'autostart, le perdant de ce quatuor est Hooker Berry, contraint de s'élancer du couloir 8, tout à l'extérieur sur la piste toulousaine.

Elvis du Vallon, un abonné du Trophée des Grands Prix en Région
Quatrième du Critérium de Vitesse de Basse-Normandie (Gr.2), en août à Argentan, et deuxième en septembre du Grand Prix de la Fédération Régionale du Nord (Gr.3), Elvis du Vallon (Rêve de Beylev) sera l'un des fils rouges du Trophée des Grands Prix en Région. Difficile de reprocher quoi que ce soit à ce pensionnaire de Charles Cuiller qui retrouve ici Franck Nivard en lieu et place de Yoann Lebourgeois.

Echo de Chanlecy, avant un retour sous la selle
Disqualifié lors de ses récents débuts sous la selle, sur la petite piste de Vincennes, Echo de Chanlecy (Quinoa du Gers) sera de la partie avec le 2 derrière l'autostart. Une place qui conforte Eric Blot dans son déplacement de la Mayenne vers la Haute-Garonne. Il nous a appris : "Echo est en bonne forme et bien placé derrière l’autostart. Evidemment, l’opposition est sérieuse et je me déplace pour obtenir la meilleure place possible. Il n’a pas été totalement convaincant lors de son récent premier essai monté. Il était collé sur la main de son jockey à la fin. Je veux le revoir au monté sur la grande piste pour me faire un avis plus poussé. C’est sous la selle qu’il aurait le meilleur programme cet hiver. A l’attelé, il n’aura pas de bons engagements. Sa meilleure course pourrait être le Prix du Luxembourg mais sur 2.100 mètres avec autostart."

FRANCK MARTY : "GAGNER SERAIT LA RÉALISATION D’UN RÊVE DE GAMIN"

24h au Trot.- Fakir Mérité n’a semble-t-il jamais été aussi bon qu’aujourd’hui. Êtes-vous d’accord si on dit qu’il sera le grand ambassadeur du Sud-Ouest cette année dans le Grand Prix de la région ?
Franck Marty.- C’est vrai. Fakir est, après Etonnant bien sûr, le cheval qui a le plus de gains dans la région. Cette année, je trouve qu’il a franchi un palier et est actuellement très performant. La dernière fois, à Agen, il courait avec un délai d’un mois et demi sur sa course précédente. Il n’a pas non plus un déroulement de course favorable et il a fallu qu’il aille au contact d’Hastronaute sans être donc à 100 % de sa condition. Je n’ai pas voulu faire trop fort et il n’a fait que les derniers 800 mètres. On perd la course sur un petit détail car la ficelle des œillères basculantes s’est bloquée et j’ai perdu du temps. Au final, il n’est battu que d’une tête. Le principal est que le cheval a été très bon en étant capable de tourner autour d’Hastronaute.

Quelles ambitions affichez-vous ?
Fakir aime bien les pistes sélectives et sera plus à l’aise sur la piste de Toulouse que celle d’Agen comme la dernière fois. Le cheval court de manière rapprochée mais c’est plutôt un avantage pour lui. Je trouve que le lot s’est un peu creusé et il est bien placé en première ligne même si j’aurais préféré un numéro moins au large (N.D.L.R. : Fakir Mérité a le 5). Je considère qu’il y a trois chevaux qui me paraissent très au-dessus des autres : les deux "Bazire" (Hooker Berry et Elie de Beaufour) et Gaspar de Brion. Mais pour les places suivantes, vu sa forme, Fakir est capable de tirer son épingle du jeu. Il faudra évidemment que cela se passe pour le mieux mais mon cheval évoluera sur une piste qu’il connaît bien et qu’il apprécie.

Quelle place occupe cette épreuve dans votre panthéon personnel ?
Gagner le Grand Prix du Sud-Ouest serait la réalisation d’un rêve de gamin. J’ai le souvenir d’avoir vu gagner Idéal du Gazeau quand j’étais enfant puis Ourasi. J’ai beaucoup d’images en tête de cette course avec de très grands cracks. Je l’ai déjà courue trois fois mais jamais avec de vraies chances. Cette année, être au départ de cette course avec un cheval pour potentiellement prendre une petite place, c’est déjà magnifique. Pour réussir, il va nous falloir un bon déroulement de course dans une épreuve rythmée. On sait que pour finir, dans ces cas là, Fakir est très bon. Cet été, à Vichy, il a montré qu’il n’était pas très loin des chevaux de cette catégorie. Il est en dessous des meilleurs qui seront en piste mercredi mais il n’y a pas une rue avec eux. J’adorerais gagner mais je ne rêve pas quand même. Je me présente avec des ambitions raisonnées.