Kana de Beylev et Kristal Josselyn, même code génétique

Le week-end dernier était comme un apéritif au meeting d’hiver officiellement lancé ce jeudi. Les deux semi-classiques inscrits au programme, soit les Prix Uranie (Groupe 2, 2.175 mètres), pour les pouliches de 3 ans, et Victor Régis (Groupe 2, 2.175 mètres), pour les poulains, en étaient la "pièce montée". Ils ont sacré deux sujets au profil génétique voisin, nés de croisements qui se font écho et s’articulent autour d’un même inbreeding.

Si Kana de Beylev 1’12’’ (Express Jet) a remporté son quatrième Groupe 2, à la faveur du Prix Uranie, Kristal Josselyn 1’11’’ (Bold Eagle) a ouvert, quant à lui, son palmarès à ce niveau, dans le Prix Victor Régis. L’un et l’autre avaient été disqualifiés dans le Critérium des 3 Ans (Groupe 1) et ont trouvé là une belle compensation. On peut d’ailleurs débuter leurs similitudes par ce premier constat de carrière.

L’une tôt au sommet, l’autre plus progressif
Mais avant, cela les chemins de Kana de Beylev et de Kristal Josselyn ont été bien différents. La première participe de l’élite de sa promotion depuis un an, tout de suite au sommet de la hiérarchie des pouliches, en compagnie de Kalamity d’Héripré (Un Mec d’Héripré), avec laquelle elle s’est régulièrement entrebattue. Avant le Prix Uranie, elle avait gagné les autres semi-classiques que sont les Prix Roquépine (Gr.2), Ozo (Gr.2) et Reine du Corta (Gr.2). Elle a, en outre bien tenu sa partie lors de ses confrontations avec les mâles, se classant quatrième du Critérium des Jeunes-Prix Comte Pierre de Montesson (Gr.1), puis deuxième du Prix Albert Viel (Gr.1). Seul le Critérium des 3 Ans (Gr.1) ne lui a pas souri, sachant qu’elle y a été disqualifiée en début de parcours. Avec près de 450.000 euros de gains –446.600 exactement–, elle est la femelle la plus riche de sa génération.
L’ascension de Kristal Josselyn a été plus longue à se dessiner, dans la mesure où le poulain ne fraie avec les meilleurs que depuis l’été. Après un succès dans le Groupe 3 Prix de Gien, au mois de juin, le représentant de Sébastien Dewulf s’est aligné dans le Prix Albert Viel (Groupe 1), où il s’est montré fautif. Il a ensuite pris part au meeting d’Enghien, occasion de plusieurs accessits intéressants, avant de revenir à Vincennes pour une place de deuxième dans la Yearling Cup (Groupe 3) et la disqualification que l’on sait dans le Critérium des 3 Ans (Groupe 1). Depuis lors, sa "musique" est belle, rythmée par un enviable triptyque "1-2-1" et ponctuée par ce premier succès de Groupe 2 dans le Prix Victor Régis.

De "Kana" à "Davidson"

Kana de Beylev est une élève du Haras de l’Epinay, ce qui était également le cas de sa mère, Dina de Beylev 1’17’’, dont elle est le troisième produit, après, essentiellement, l’utile Inès de Beylev 1’14’’ (Rêve de Beylev), gagnante de quatre courses et de quelque 55.000 euros. Les produits suivants de Dina de Beylev sont Lord de Beylev, un propre frère de Kana de Beylev pareillement aux soins de William Bigeon pour le compte de Joël Séché, Mystère de Beylev, un yearling par Dollar Macker, et Nuage de Beylev, un foal par Elvis du Vallon. Si Dina de Beylev a commencé par avoir trois femelles, elle a ensuite rétabli l’équilibre en donnant trois mâles.
Dina de Beylev est bien née, ne serait-ce qu’en tant que fille de Ready Cash 1’10’’. Elle n’a pas gagné, mais s’est placée plusieurs fois, en province. Elle appartient à une remarquable famille maternelle, que l’on peut faire remonter à sa bisaïeule, Hébé Blanche 1’22’’ (1973-Seddouk), laquelle n’est autre que la propre sœur de la triple lauréate classique Girl Blanche 1’17’’, à l’honneur tant dans le Critérium des Jeunes (Groupe 1) que dans le Prix Capucine (Groupe 1), aujourd’hui prix Albert Viel, et dans le Critérium des 5 Ans (Groupe 1). La parentèle est vivante, puisque c’est celle, au premier chef, du champion aux cinq Groupes 1 Davidson du Pont 1’09’’ (Prix d’Amérique, Prix de France, Critérium des 5 Ans, Prix de Sélection, Prix de l’Etoile), lequel est un arrière-petit-fils de Girl Blanche. Les pères de mères qui émaillent le pedigree de Dina de Beylev sont un autre gage de qualité, que l’on se réfère, au fil des générations, à Cézio Josselyn 1’12’’, Istraéki 1’14’’, Chambon P 1’20’’ ou Seddouk 1’19’’.

		Goetmals Wood 1'11''9	And Arifant 1'16''5
	Express Jet 1'10''4		Tahitienne
		Run For Jet 1'10''5	Coktail Jet 1'11''2
KANA DE BEYLEV			Kelite Jet 1'14''5
		Ready Cash 1'10''3	Indy de Vive 1'11''9
	Dina de Beylev 1'17''1		Kidea 1'18''2
		Our Majesty Rodney 1'14''0	Cezio Josselyn (US) 1'12''2
			Dona Blanca 1'14''2

"Kristal", un nouveau joyau pour la descendance de Valya

Le pedigree de Kristal Josselyn [lire en page suivante] n’a rien à envier à celui de Kana de Beylev. Passé par les ventes de yearlings d’Arqana Trot, à Deauville, où Sébastien Dewulf se l’est octroyé pour 29.000 euros, cet élève du Haras du Bois-Josselyn est le premier produit de City Sées 1’13’’, deux fois lauréate à Paris, avant Lipika Josselyn, une fille de Love You d’ores et déjà qualifiée –dès le mois de juin–, placée sous la responsabilité de Jean-Michel Bazire, et Madu Josselyn, née des œuvres de Fabulous Wood. City Sées est la sœur utérine, par Sam Bourbon 1’11’’, d’Indian Horse 1’14’’ (Corot), vainqueur de vingt courses, pour près de 400.000 euros de gains, et, plus encore, de Making Money 1’23’’ (Himo Josselyn), mère de la merveilleuse petite championne que fut Return Money 1’12’’ (quinze victoires, notamment dans les classiques Saint-Léger des Trotteurs et Prix de l’Etoile), mais aussi de Cristal Money 1’13’’ (Prix de l’Etoile) et de Ti Punch River 1’14’’ m. (deuxième du Saint-Léger des Trotteurs). La descendance de Making Money comprend également, entre autres, Galiléa Money 1’12’’, qui fut troisième du Critérium des 3 Ans (Groupe 1).
Dolly du Buisson, génitrice de City Sées, se recommande, pour sa part, de son demi-frère, Paddy du Buisson 1’12’’ m. (Achille), performer émérite sous la selle, vainqueur des Prix du Président de la République (Groupe 1) et des Centaures (Groupe 1). Il s’agit d’une fille de Potin d’Amour 1’12’’ et de Routchka 1’17’’ (Epaminondas), dont la mère, Valya (1965), est une sœur utérine, par le crack Jamin 1’14’’, du champion et bon étalon Patara 1’18’’ (Critérium des 5 Ans ; père, notamment, du gagnant du Prix d’Amérique, High Echelon).

		Ready Cash 1'10''3	Indy de Vive 1'11''9
	Bold Eagle 1'08''9		Kidea 1'18''2
		Reethi Rah Jet 1'19''0	Love You 1'10''2
KRISTAL JOSSELYN			Hippodamia 1'15''2
		Sam Bourbon 1'11''6	Goetmals Wood 1'11''9
	City Sees 1'13''9		Etta Extra 1'18''0
		Dolly du Buisson	Potin d'Amour 1'12''9
			Routchka 1'17''4