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Actualité - 04.11.2023

Christophe Jariel, une réussite en temps partagé

C’est un jeune entraîneur que l’on connaît encore peu. Le trentenaire Christophe Jariel n’a que trois chevaux sous sa responsabilité. Deux viennent de gagner en l’espace de quelques jours alors que son troisième, Igrec de Celland, s’est frotté avec un certain bonheur aux meilleurs dans le récent Critérium des 5 Ans (Gr.1). Nous l’avons rencontré ce 1er novembre à Laval quelques minutes après le succès de Java des Caillons et la 5eme place d'Igrec de Celland.

Ses statistiques n’ont rien de commun. Depuis son apparition en 2020, dans la colonne entraîneur des programmes, Christophe Jariel a présenté 47 partants pour enregistrer 11 victoires. Ses taux de réussite gagnant (23 %) et sur le podium (51 %) le placent parmi les meilleurs taux chez les entraîneurs en activité (même si l'effectif réduit y contribue bien sûr). Christophe Jariel, 33 ans, est installé à Belfonds, au haras de la Perrière, sur le site désormais propriété de Matthieu Millet et dévolu à sa structure hippique Hunter Valley. Christophe Jariel y est en charge de d’élevage. C’est son activité première. Celle d’entraîneur, avec une autorisation d’entraîneur pour être précis, est secondaire. Mais c’est aussi celle qui projette aujourd’hui le Normand en pleine lumière. Il la veut complémentaire de la première. Avec Keen On Me (Follow You), gagnant à Pontchâteau samedi dernier, Java des Caillons (Drôle de Jet), lauréate à Laval le 1er novembre, et Igrec de Celland (Django Riff), un 5 ans de haut niveau, il y a beaucoup de choses à dire. Rencontre avec un garçon raisonnable.

La carte d’identité de Christophe Jariel
■ 33 ans ; en couple ; 1 fille
■ Premier partant comme entraîneur : 2020
→ Nombre de victoires : 11 (en 47 courses)
→ Plus belle victoire : Prix Joseph Aveline 2022 avec Igrec de Celland
■ Première course comme driver : 2014
→ Nombre de victoires : 9 (en 55 courses) : 7 avec Vigano Jet et 2 avec Java des Caillons

24h au Trot.- Parlez-nous de votre parcours d’abord. Êtes-vous un enfant de la balle ?
Christophe Jariel.- Oui, on peut dire cela. Mon père Patrick a travaillé plus de trente ans chez Joël Hallais, chez qui il a été responsable de l’élevage. De mon côté, j’ai fait un BEP élevage avec, comme formateur, Jean-Etienne Dubois, au haras de la Perrière. Puis j’ai continué par un bac professionnel effectué au haras des Cruchettes de Pierre Julienne. Je suis ensuite revenu au haras de la Perrière, pendant huit ans au service de Jean-Etienne Dubois, dans la partie élevage, et ai conservé cette fonction après la vente du haras à l’Ecurie Hunter Valley de Matthieu Millet il y a quatre ans.

Précisément, que couvre votre mission d’élevage ?
Je m’occupe des poulinières et de leurs produits jusqu’au sevrage. J’ai aussi la responsabilité des étalons sans être inséminateur. Je me suis notamment occupé par le passé de Coktail Jet, Défi d’Aunou, Rodrigo Jet, Used To Me, etc. Pendant la saison de monte 2023, notre pool d’étalons était composé de Quaker Jet, Express Jet, Howdy Partner et Invictus Madiba.

Igrec de Celland étalon en 2024
Copropriété entre l’Ecurie Hunter Valley, Christophe Jariel et son père Patrick, Igrec de Celland (Django Riff) va fonctionner l’an prochain comme étalon sur le site d’Hunter Valley. Premier cheval qualifié par Christophe Jariel, il a été aussi son premier partant et s'est imposé dès ses débuts à Alençon, le 4 octobre 2020. Au sujet du meeting d’hiver qui s’ouvre, Christophe Jariel nous apprend : "La course du 1er novembre à Laval (5e), où il a trop tiré, l’aura ouvert. Je voudrais lui trouver un programme de courses fermées en évitant pour le moment les meilleurs car il est juste en dessous des bons."

Pourquoi et comment avez-vous fait votre apparition sur les programmes de courses en 2014 comme driver ?
L’élevage, c’est six mois d’activité intense et la seconde partie de l’année plus calme. Depuis toujours, j’ai été un renfort au sein de l’écurie dans la partie courses. J’emmenais par exemple les chevaux sur les hippodromes. Et, hors saison d’élevage, j’avais un piquet de chevaux sous ma responsabilité. De fil en aiguille est née la question de courir. Cela s’est fait en mai 2014 avec Vigano Jet. J’avais le statut d’apprenti. Au total, j’ai gagné sept fois avec lui en l’espace de deux ans. Je cours encore de temps en temps mais n’ai pas assez d’expérience contre les meilleurs. C’est pourquoi, pour les chevaux que j’entraîne, je sollicite des vrais pilotes comme David Thomain.

Vous êtes installé sur le site de l’Ecurie Hunter Valley sans être entraîneur de la structure depuis 2020. C’est encore une étape supplémentaire ?
Quand Matthieu Millet est arrivé, il m’a permis d’obtenir une autorisation d’entraîner et m’a donné la possibilité d’utiliser ses infrastructures. Je ne peux entraîner que des chevaux qui sont sous ma casaque, en propriété ou location. J’en ai trois et ne veux pas développer cet effectif. C’est pour moi une activité supplémentaire. J’entraîne le matin, le midi ou le soir, en dehors de ma fonction d’élevage. Mon père peut me donner un coup de main quand je suis un peu dans le rush. J’ai la chance de pouvoir regarder travailler Tomas Malmqvist, j’y trouve de nouvelles idées. J’aime bien aussi emmener mes chevaux à la plage. Cela change et permet de les réveiller un peu. J’ai une heure un quart de route pour aller à Merville-Franceville, à côté de Cabourg. J’ai plus de temps l’été et l’automne de m’occuper de mes chevaux, lors de la saison plus creuse de l’élevage. Pendant l’hiver et le printemps, c’est plus compliqué.

Comment avez-vous constitué votre effectif ?
Igrec de Celland est arrivé foal à l’écurie. J’ai demandé à Matthieu Millet si je pouvais m’en occuper et on a fait un deal en ce sens. Quant à Java des Caillons, j’en suis co-éleveur et copropriétaire après un accord avec Jean-Pierre Hardy contre la saillie de Drôle de Jet dont j’avais une part. Keen On Me m’a été proposé en location par Jean-Etienne et Etiennette Dubois. Un pool de trois chevaux est parfait pour moi.

Comment qualifieriez-vous cette activité d’entraînement ? Pourriez-vous vous installer ?
L’entraînement est une activité annexe à ce que je fais dans l’élevage. C’est du bonus en quelque sorte et, évidemment, du bon bonus. Je suis salarié de l’Ecurie Hunter Valley et c’est très bien comme cela. M’installer entraîneur nécessiterait un total changement de vie. Il faudrait aussi que je trouve une structure, avec du terrain. Je ne dispose de rien de tel et, pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. Et puis, notre fille est encore petite. Je ne fais donc pas de projection d’avenir pour le moment. Par exemple, j’aimerais aussi voyager avec ma femme mais on attend que notre fille grandisse. Je profite simplement de tous les bonheurs du moment.

En photo : Christophe Jariel (à gauche avec la casquette) après la victoire de Java des Caillons mercredi à Laval
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