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Katinka du Mouchel dimanche à Vincennes
Actualité - 21.11.2023

Katinka du Mouchel, une aventure à trois

Katinka du Mouchel 1’13’’ (Prodigious) a enlevé son premier semi-classique, dimanche, à Vincennes, à la faveur du Prix Guy Deloison–Sulky World Cup 4 Ans Q1 (Groupe 2, 2.700 mètres). C’est une belle récompense pour les siens, à commencer par son éleveur, Daniel Martinet, attaché à la famille de la pouliche depuis nombre d’années, et par son propriétaire, Philippe Beauvisage, dont la collaboration sans faille avec Thierry Duvaldestin est là l’occasion d’une nouvelle distinction.

Katinka du Mouchel a débuté au mois de mai de cette année. Depuis lors, elle a couru dix fois et s’est imposée à six reprises. A une exception près, elle n’a été battue que sur disqualification. Sans doute est-elle, parfois, un peu délicate, mais, à l’évidence, la classe est là. D’ailleurs, après sa victoire dominicale, il est prévu qu’elle prenne part au Groupe 1 Prix Ready Cash–Sulky World Cup 4 Ans Q3, dans les premiers jours de décembre (N.D.L.R. : voir notre encadré à ce sujet). Ce sera une autre paire de manche, car elle y affrontera les mâles, mais elle a déjà dominé ces derniers dans le Prix Emile Wendling, au mois de septembre. C’était, certes, à un moindre niveau, mais à chaque jour suffit sa peine, comme l’on dit. Et puis une progression se fait, forcément, par paliers. A voir, donc…


Rikita du Mouchel : une poulinière assidue et régulière

Katinka du Mouchel a été élevée, dans la Manche, par Daniel Martinet. Celui-ci est basé à la Ferme du Mouchel, sur la commune d’Eroudeville, à proximité de Montebourg, dans le Cotentin. Agriculteur à la retraite, il s’occupe encore de cinq poulinières, parmi lesquelles Rikita du Mouchel 1’16’’ (Ganymède), la mère de Katinka du Mouchel. Cette gagnante de deux courses et d’un peu plus de 57.000 euros est actuellement pleine de Charly du Noyer. Elle a également une pouliche de 2 ans par Feeling Cash, baptisée Linotte du Mouchel 1’16’’, qui s’annonce plutôt bien, puisqu’elle a ouvert son palmarès dès sa deuxième sortie, sur l’hippodrome d’Evreux, avant de se placer sur celui de Caen. En prélude à Katinka du Mouchel, Rikita du Mouchel s’était illustrée grâce à Elan du Mouchel 1’11’’ (Jeanbat du Vivier), qui signa douze succès et amassa plus de 200.000 euros, et à Fusée du Mouchel 1’12’’ (Roc Meslois), lauréate de cinq courses, pour quelque 75.000 euros de gains, voire à Gina du Mouchel 1’14’’ (Niky), trois fois victorieuse en province. Il s’agit ainsi d’une poulinière qui produit bien et régulièrement.

Dans les pas de Diva du Mouchel
Katinka du Mouchel n’est pas la première lauréate semi-classique élevée par Daniel Martinet. Avant elle, il y a eu Diva du Mouchel, une fille de The Best Madrik qui s’octroya les Groupes 2 Prix Gélinotte et Masina, aux soins de Franck Leblanc. Diva du Mouchel est issue de Perle du Mouchel, qui gagna elle-même douze courses et un peu plus de 300.000 euros. Cette famille n’est pas la même que celle de Katinka du Mouchel. Elle remonte à Anéva, la mère du vainqueur de Critérium Install, naguère achetée à la famille Souloy.


Tout commença avec Oriana

La première poulinière de Daniel Martinet fut Oriana (1980-Vasco), laquelle n’est autre que l’arrière-grand-mère de Katinka du Mouchel. C’est son vétérinaire qui la lui vendit. "Le docteur Levasseur était l’éleveur des « Avignère », raconte l’éleveur manchois. Passionné de chevaux, il m’a mis le pied à l’étrier en me cédant Oriana, avec une demi-part de l’étalon Omnifer. Il va de soi que j’ai fait le croisement des deux, pour en obtenir Diablo, mon premier élève, qui allait gagner, monté, à Vincennes. Les choses commençaient plutôt bien !" Oriana n’avait pas de performance, mais elle était bien née en tant que sœur utérine de la classique sous la selle Nausicaa Nyssia 1’19’’ m. (Eole Grandchamp), qui fut troisième d’une édition du Prix des Elites (Groupe 1). Elle donnera un autre vainqueur à Daniel Martinet en Kita du Mouchel 1’18’’, une fille d’Off Gy 1’16’’, lauréate de trois courses, qui se trouve être la grand-mère de Katinka du Mouchel. Kita du Mouchel produira très utilement, procurant non seulement Rikita du Mouchel, mais Azalée du Mouchel 1’15’’ a.-m. (Ténor de Baune), gagnante de six courses et de 115.000 euros, ou bien Cisa du Mouchel 1’14’’ (Orlando Vici), dont les gains dépassent 60.000 euros, tout comme ceux de Spot du Mouchel 1’13’’ (Koréan).
Goetmals Wood 1'11''9 And Arifant 1'16''5
Prodigious 1'11''1 Tahitienne
Imagine d'Odyssee Buvetier d'Aunou (US) 1'14''4
KATINKA DU MOUCHEL Battante d'Odyssee 1'23''3
Ganymede 1'11''4 Buvetier d'Aunou (US) 1'14''4
Rikita du Mouchel 1'16''7 Udames
Kita du Mouchel 1'18''0 Off Gy 1'16''3
Oriana
©Scoopdyga
Le Prix Ready Cash : un Groupe 1 à la saveur particulière pour Thierry Duvaldestin
Programmé le dimanche 10 décembre prochain, le Prix Ready Cash-Sulky World Cup 4 Ans Q3 (Groupe 1, 2.100 mètres, autostart) en sera à sa deuxième édition. La première a été remportée, en 2022, par le pensionnaire de Philippe Allaire, Just A Gigolo, aux dépens de deux protégés de Thierry Duvaldestin, Juliet Papa Bravo et Jack Tonic. Il est évident que l’entraîneur ornais, mentor de Ready Cash lors de ses deux triomphes dans le Prix d'Amérique, aimerait bien voir, cette année, un de ses représentants monter sur la plus haute marche du podium. Katinka du Mouchel pourrait être celle-là. De la sorte, un hommage personnel serait rendu au crack dont Thierry Duvaldestin fut le second entraîneur, lors de sa carrière de cheval d’âge. Philippe Allaire, de son côté, fut, on le sait, le premier entraîneur du phénomène et il lui a rendu la politesse dès l’an dernier.

La réussite du duo Duvaldestin-Beauvisage

Katinka du Mouchel est une fille de l’étalon phare Prodigious 1’11’’, meilleur fils de Goetmals Wood au haras, tête de liste des pères de vainqueurs en 2015 et qui n’a pas quitté le podium depuis lors. Il faut souligner qu’Imagine d’Odyssée, la mère de Prodigious, est par Buvetier d’Aunou 1’14’’, à l’instar de Ganymède 1’11’’, le père de mère de Katinka du Mouchel, d’où un fort bel inbreeding (3x3) sur le fils de Royal Prestige 1’11’’ et Nesmile 1’17’’. Katinka du Mouchel est passée par les ventes de yearlings sélectionnés d’Arqana Trot, à Deauville, où Thierry Duvaldestin s’en est rendu acquéreur pour 36.000 euros, œuvrant pour le compte de son fidèle propriétaire, Philippe Beauvisage. Ce dernier a des trotteurs depuis une dizaine d’années, maintenant, et son palmarès, en nom propre, « flirte » avec les deux cents victoires, eu égard à de conséquents investissements portant le plus souvent leurs fruits. Outre Katinka du Mouchel, Philippe Beauvisage a, présentement, au sein de la même génération, le bon Kiss Atout (quatre victoires et un peu plus de 60.000 euros). Par le passé, sa casaque s’est illustrée, toujours chez Thierry Duvaldestin, par l’entremise des valeureux hongres Carnaval du Vivier (vingt-neuf victoires et 473.330 euros) et Dorgali (dix-sept victoires et 422.830 euros).

Un propriétaire heureux
Joint au téléphone, ce mardi, Philippe Beauvisage était encore tout heureux de la victoire de sa pouliche dans le semi-classique de dimanche : "C’est mon premier succès de Groupe 2, relate-t-il. Cela a été une grande émotion. Je suis aussi propriétaire associé, avec l’Ecurie du Haras des Quatre Vents, de Jack Tonic, qui a été troisième de Groupe 1, après avoir remporté deux Groupes 3, mais le cheval ne court pas sous mes couleurs. Avec Thierry (N.D.L.R. : Duvaldestin), nous avons acheté Katinka du Mouchel, yearling, à Deauville. Je l’accompagne aux ventes, mais c’est lui qui choisit. Il est doué pour cela (sic) ! La pouliche est un peu délicate, mais elle est talentueuse. Nous allons continuer de prendre notre temps avec elle. Son prochain objectif est le Prix Ready Cash. Elle y rencontrera les mâles et cela va être un peu un test. On verra bien. Il y aura d’autres courses par la suite. Lorsqu’on pourra la déferrer, ce sera un plus." Nordiste d’origine, fils d’un père agriculteur et… turfiste, qui lui a donné le goût des chevaux et des courses, Philippe Beauvisage habite Le Touquet. Il a été là-bas, plusieurs années durant, le vice-président de la société des courses. C’est là aussi qu’a débuté, victorieusement, sa championne, au printemps dernier.

C'est mon 1er Gr.2 !
Philippe Beauvisage

©Scoopdyga

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