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Actualité - 30.11.2023

Une Finale qui a aussi une dimension américaine

Ils seront treize à participer à la Finale du Grand National du Trot 2023. Parmi eux, plusieurs peuvent prétendre participer au prochain Prix d’Amérique Legend Race, sous réserve bien sûr de décrocher un pass dans les prochaines semaines, dans le cadre des Amérique Races PMU. Sébastien Guarato a déjà évoqué ce souhait avec Horace du Goutier. Ganay de Banville a, pour sa part, déjà tenté sa chance dans le Prix de Bretagne - Amérique Races PMU Q1 (Gr.2) sans y parvenir. Emeraude de Bais aurait aussi le profil pour se lancer dans l’aventure américaine. Justement, le GNT a toujours entretenu une relation étroite avec le Prix d’Amérique Legend Race. Voici l’histoire de leur liaison publique.

Les connexions entre la Finale du Grand National du Trot et le Prix d’Amérique Legend Race naissent d’emblée. Dès l’édition originale du GNT, en 1982. Cette année-là, Lurabo (Ura) se présente trois fois dans le circuit pour s’imposer à chaque fois. Il remporte les étapes de Toulouse et Lyon-Parilly au premier semestre puis la finale à Vincennes en décembre. Il ne montera pourtant par sur le podium du circuit, composé de King Black (Aigle Noir), Kidy (Borgia III) et Lindsey (Franc Quito). Quelques semaines après son sacre dans la Finale du GNT, l’alezan magnifique de la famille Macheret sera le dauphin d’Idéal du Gazeau (Alexis III) dans le Prix d’Amérique tandis que King Black y prendra la quatrième place. Et Lurabo remportera lui-même le graal américain en 1984. L’histoire est lancée.
L'année 2 du GNT, en 1983, ne déroge pas à ce premier constat. La gagnante de la Finale, Kemilla (Beauséjour II), après avoir pris part à six étapes dans l'année (sans jamais monter sur le podium), conclura quelques semaines plus tard, en janvier 1984, successivement troisième du Prix de Cornulier (Gr.1) et du Prix d'Amérique.
Quant au vainqueur du Prix d'Amérique Legend Race 1985, Lutin d'Isigny (Firstly), il avait conclu troisième de la Finale du GNT 1982 (remportée par Lurabo) et comptait parmi ses opposants américains de 1985 toujours, Major de Brion (Mitsouko), vainqueur de la Finale du GNT 1984, Marco Bonheur (Buffet II), quatre victoires d'étapes dans le GNT 1984, et Landoas (Beauséjour II), un titre dans le GNT 1984.
Difficile de faire intrication plus poussée.

Bélina Josselyn, la dernière lauréate du Prix d'Amérique également gagnante dans le GNT
La relation s'est néanmoins distendue avec le temps avec un programme pour l'élite de plus en plus cloisonné. Sur les dix dernières années, Bélina Josselyn (Love You) est la seule à figurer en tant que lauréate sur le circuit du GNT (en 2016 à Laval) et gagnante du Prix d'Amérique (en 2019). Avant elle, en 2011, le représentant de l'Ecurie Victoria Dreams, Royal Dream (Love You), remporte l'étape du Croisé-Laroche, avant d'en être dépossédé après enquête par les commissaires pour avoir provoqué une gêne. Royal Dream gagnera le Prix d'Amérique en 2013. Peu avant lui, Oyonnax (In Love With You), sacré dans le Prix d'Amérique 2010, s'était produit quatre fois dans le GNT en amont de son exploit. Il y avait obtenu deux places en 2007 et 2008.

Des finalistes qui performent dans le Prix d'Amérique
À l'heure du bilan, on compte deux vainqueurs de la Finale du GNT (Lurabo en 1982 et Queila Gédé en 1988) au palmarès du Prix d'Amérique (1984 pour le premier et 1989 pour la seconde). Plusieurs vainqueurs de la Finale sont aussi montés sur le podium. Dans ce cas, il faut revenir sur Kémilla. On arrive ensuite à Poroto (Esquirol), lauréat de la Clôture 1987 puis successivement cinquième (1988), quatrième (1989) et deuxième (1990) du Prix d'Amérique. Kazire de Guez (Udo de Touraine) s'est imposé dans la Finale du GNT 2004 avant d'être troisième d'Offshore Dream (Rêve d'Udon) dans le Prix d'Amérique 2007. Plus près de nous, Voltigeur de Myrt (Opus Viervil) a réussi à s'imposer dans la Finale du GNT 2014 avant de terminer deuxième du Prix d'Amérique 2015, derrière Up And Quick (Buvetier d'Aunou).






Décoloration, Diable de Vauvert et Hooker Berry, les derniers à mêler GNT et Prix d'Amérique
Les deux derniers vainqueurs d'étapes du GNT à s'être alignés au départ du Prix d'Amérique Legend race sont Décoloration (Prince d'Espace) et Diable de Vauvert (Prince d'Espace).
Gagnante d'un tournoi GNT en 2021, Décoloration a réussi à intégrer le dernier casting américain grâce à sa deuxième place dans le Prix de Belgique - Amérique Races PMU Q6. Vu à son avantage un an plus tôt dans le GNT (vainqueur de l'étape de Maure-de-Bretagne en juin 2020), Diable de Vauvert n'a cessé de monter en gamme par la suite. En s'imposant dans le Prix de Bretagne - Amérique Races PMU Q1, en novembre 2020, il a décroché sa place au départ du Prix d'Amérique Legend Race 2021 dont il conclura sixième (puis 7e de l'édition 2022).
Le point final est apporté par Hooker Berry (Booster Winner). Le dernier vainqueur du Prix d'Amérique Legend race a participé à deux étapes du GNT en 2022, à Pornichet et Nantes, sans s'y placer. Quelques mois plus tard, il a remporté la plus belle épreuve de Vincennes.

Les 12 vainqueurs du Prix d'Amérique vus dans le GNT
1️⃣ Lurabo - Prix d'Amérique Legend Race 1984
2️⃣ Lutin d'Isigny - 1985
3️⃣ Queila Gédé - 1989
4️⃣ Dryade des Bois - 1998
5️⃣ Général du Pommeau - 2000
6️⃣ Kesaco Phedo - 2004
7️⃣ Jag de Bellouet - 2005
8️⃣ Meaulnes du Corta - 2009
9️⃣ Oyonnax - 2010
1️⃣0️⃣ Royal Dream - 2013
1️⃣1️⃣ Belina Josselyn - 2019
1️⃣2️⃣ Hooker Berry - 2023


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Les partants de la Finale 2023

Ils seront 13 dimanche à s'expliquer dans la Finale du GNT (Gr.2). Un nombre qui permet d'associer l'épreuve au Quinté+ dominical.
1. Gaelic du Rocher (D4) - B. Rochard
2. Hidalgo des Noés (DA) - A. Barrier
3. Horchestro (D4) - D. Bekaert
4. Inexess Bleu (D4) - A. Abrivard
5. Gamin Jaba (D4) - N. Bazire
6. Gendréen (D4) - M. Abrivard
7. Falco d'Havaroche (D4) (+25m) - L. Baudouin
8. Goeland d'Haufor (D4) (+25m) - D. Bonne
9. Horace du Goutier (D4) (+25m) - H. Monthulé
10. Gaspar d'Angis (D4) (+25m) - E. Raffin
11. Ganay de Banville (D4) (+25m) - J.-M. Bazire
12. Happy Valley (DP) (+25m) - J.-Ph. Dubois
13. Emeraude de Bais (D4) (+25m) - F. Nivard


Ganay de Banville - Trois questions à Grégoire Lebigot

Associé à son frère Guillaume dans l’Ecurie Vallière Racing, Grégoire Lebigot est copropriétaire à 50 % de Ganay de Banville, l’autre partie étant détenue par Jean-Michel Bazire. Originaires du nord de l’Indre-et-Loire, à la frontière de la Sarthe, avec un père propriétaire et éleveur (Sonate du Coudray s’est imposée à Enghien en 1989 pour l’élevage de son père Michel), Grégoire, Guillaume et Caroline Lebigot (mariée à Hervé Sionneau) ont gravité dans l’univers du trot depuis leur enfance. "Nous avons toujours eu une "patte" ou deux avec mon frère avant de créer l’Ecurie Vallière Racing", explique en préambule Grégoire Lebigot.

24h au Trot.- Ganay de Banville s’est montré vite performant après une longue interruption. On imagine un grand soulagement de votre part ?
Grégoire Lebigot. Absolument. Ses deux troisièmes places nous ont comblées. Jean-Michel nous rappelle qu’il est encore en préparation et qu’il ne faut pas le condamner sur sa dernière septième place dans le Prix de Bretagne. Ce que je comprends, c’est que tous les feux sont au vert pour dimanche.

Votre idée est-elle, par la suite, de qualifier votre représentant dans le Prix d’Amérique Legend Race ?
J’imagine que oui mais il faut prendre les courses les unes après les autres, comme le dit Jean-Michel Bazire, quand on revient de près de deux ans d’absence après une tendinite. Quand il était qualifié pour le Prix d’Amérique il y a deux ans, on était heureux mais on ne s’était pas enflammés. Notre position est la même aujourd’hui. Les courses sont de l’espoir et du rêve. Bien sûr qu’on a espoir et notre rêve serait de courir le Prix d’Amérique.

Qu’est ce que Ganay de Banville a changé dans votre vie de propriétaire ?
L’élevage. Pour Ganay et avec lui, nous nous sommes lancés dans l’élevage. L’élevage est évidemment très important mais c’est aussi le plus difficile pour des propriétaires comme nous. C’est un projet de longue haleine. On s’est tout de suite projetés dans l’élevage avec Ganay. Nous avons désormais six poulinières stationnées chez notre ami René Guézille (Ecurie Vautors) et presque toutes sont pleines de Ganay. Nous supportons évidemment notre étalon notamment et avons pris des options avec des éleveurs. Il a effectué deux saisons de monte avec une soixantaine de juments par an. Nous sommes très heureux car les retours sur ses premiers foals sont très bons. Jean-Michel (Bazire) trouve que sa première génération, les « N », est très plaisante dans les prés.

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Horace du Goutier a fait le spectacle dans le GNT 2023

Il restera l'un des deux protagonistes majeurs du GNT 2023 avec le leader Gaspar d'Angis (Quaro). Horace du Goutier (Ready Cash) compte cinq succès dans le circuit, contre six à son rival. Une telle concentration (11 victoires à eux deux) ne s'est jamais vue [lire notre précédente édition]. Horace du Goutier a aussi permis à son driver Hugues Monthulé de vivre une très grande année dans le tour de France des trotteurs, en participant à neuf des quatorze rendez-vous.

Hugues Monthulé : "la Finale est une sacrée course"

24h au Trot.- Comment s’est dessiné le projet du GNT cette année pour Horace du Goutier ?
Hugues Monthulé.- Lorsqu’il est revenu à l’entraînement après sa longue interruption de 2022, on a parlé avec Sébastien (Guarato) du GNT. En début d’année, il a été courir à Saint-Galmier et à Caen pour prendre des gains car il lui en manquait pour prétendre faire son entrée dans le circuit. Mais il a été éliminé lors de l’étape de Marseille-Borély. Du coup, on l’a recouru à Lyon-Parilly où il a gagné, ce qui lui a permis de disputer l’étape de Saint-Brieuc avec le n°1. De base, il courait les bons de sa génération. Après avoir souffert d’un petit problème à une jambe, son propriétaire a vraiment pris son temps. Cela a été un mal pour un bien car il est revenu dans une catégorie inférieure où il était en retard de gains.

Avez-vous en mémoire ses différentes courses dans le GNT ?
Oui, je crois. Les premières étapes qu’il a disputées, il partait en tête. Or, pour rendre 25 mètres à Horace du Goutier, il faut un drôle de cheval. À Saint-Brieuc, j’appréhendais un peu car je savais que j’avais le cheval pour gagner mais je n’avais jamais gagné Groupe, ni Quinté. L’objectif était atteint, c’était un grand moment pour moi. Laval venait ensuite toujours en tête et sans la présence de Gaspar d’Angis. Il était revenu au top ! À Langon, il fallait rendre 25 mètres pour la première fois. Or, ce n’est pas le plus rapide en partant, c’est peut-être même le moins rapide. Il a fallu faire le tour de tout le monde et être en dehors de Gendréen. Il a fait une grosse performance ce jour-là pour s’imposer à l’issue d’un drôle de dernier kilomètre. Gaspar d’Angis était cette fois au même poteau que nous. À Châtelaillon-La-Rochelle, la faute de Gaspar d’Angis nous arrangeait mais il restait quand même Elie de Beaufour à battre. J’ai fait le dernier kilomètre à l’extérieur de ce dernier. Il avait été magnifique ! À Saint-Malo, on l’a perdue sûrement au départ. Volte à droite, il est encore plus hésitant. J’ai peut-être aussi appréhendé un peu trop. On a perdu beaucoup de terrain. Aux tribunes, il est contraint de faire un effort. Pour autant, il termine deuxième sans rien lâcher. À Angers, j’ai pris un peu plus de risque en partant et, du coup, on a perdu moins de terrain. La course s’est mise pour nous. C’était peut-être une étape un peu plus creuse. Ensuite, on ne devait pas aller au Mont-Saint-Michel. Ce n’est pas son échec à lui mais plus notre échec car on ne devait pas y aller de base et dans l’euphorie on a changé nos plans. Or, ce n’est pas une piste pour ses aptitudes, lui qui aime les grands anneaux. À ce moment-là, un petit virus traînait aussi à l’écurie. Il était aussi sûrement un peu défraîchi après sa course d’Angers. À Nantes, j’ai un petit regret car j’ai voulu trop bien faire dans le dernier tournant où je me suis remis dans le dos d’Eric Raffin. Je pense que j’ai coupé un peu mon cheval dans son élan. Il faut le laisser dérouler. Mais il n’avait pas à rougir de sa troisième place. On s’est laissé tenter par l’étape de Mauquenchy car, de base, le chef avait dans l’idée de courir la première qualificative au Prix d’Amérique. Mais quand on a vu les engagés, que tout le monde était déferré, on s’est rabattus sur l’étape du GNT. On ne le saura jamais mais je suis peut-être parti un peu trop tôt. On s’est fait la remarque avec Sébastien (Guarato) qu’il est un peu moins frais ce qui est normal car il a enchaîné pas mal d’étapes. Peut-être qu’avec la fraîcheur du début de saison, il aurait été jusqu’au poteau.

Comment abordez-vous cette finale ?
Rendre 25 mètres à des chevaux comme Inexess Bleu et Gendréen va être difficile. Ça s’annonce comme une sacrée course avec Emeraude de Bais, Gamay de l’Iton, Gaspar d’Angis, Ganay de Banville, etc. Il sera déferré des quatre pieds et on le tondra pour l’occasion afin de lui apporter un petit plus.

L'envie du Prix d'Amérique pour Horace du Goutier
Après sa troisième place obtenue à Nantes, le 8 novembre, Sébastien Guarato avait déclaré : "Je vais essayer de qualifier mes bons chevaux comme Idéal du Pommeau, It's A dollarmaker et Horace du Goutier pour le Prix d'Amérique."

Emeraude de Bais : un dilemme pour Franck Nivard
Les projets américains d'Emeraude de Bais pourraient être limités par Franck Nivard. Copropriétaire de la jument, le professionnel est aussi pilote attitré d'Ampia Mede Sm (Ganymède), une prétendante majeure au Groupe 1. Si Emeraude de Bais participait au Prix d'Amérique, Franck Nivard ne pourrait pas driver Ampia Mede Sm.
© Aprh
Horace du Goutier

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