Un nouvel Hohneck lance son meeting d'hiver

Le grand feuilleton de l'hiver du trot continue. Son deuxième épisode est la pièce maîtresse du programme dominical de Vincennes avec le Prix du Bourbonnais - Amérique Races PMU Q2 (Groupe 2). Une affiche qui a fait le plein. Les dix-huit protagonistes ont tous un objectif particulier dans cette épreuve. Se qualifier pour bon nombre d'entre eux dans le cadre de la distribution aux trois premiers de l'épreuve d'un ticket d'or pour le Prix d'Amérique Legend Race (Gr.1). Faire plus simplement bonne impression pour d'autres, déjà assurés par leurs gains de trouver une place au départ de la grande finale du 28 janvier. C'est dans cette dernière catégorie que l'on retrouve les deux candidats les plus riches du casting, Hohneck et Etonnant. Le premier entame son meeting d'hiver avec son nouveau statut : celui de très grand d'Europe.

Beaucoup de choses se sont passées cette année pour Hohneck (Royal Dream). Le représentant de Philippe Allaire se prépare à participer pour la troisième fois au Prix d'Amérique Legend Race (Gr.1). Deux fois cinquième de l'épreuve, il n'a évidemment plus à faire ses preuves au sein de l'élite nationale. Pourtant, cette fois, il aura droit à une considération encore augmentée, comme on parle de réalité augmentée. Hohneck a étendu en 2023 son rayonnement à l'Europe en décrochant deux Groupes 1 majeurs à Solvalla : l'Elitloppet (Gr.1), en mai, et l'UET Elite Circuit Finale, (Gr.1) en octobre. Deux titres qui en font aussi un leader européen (peut-être même le leader) sur le créneau de la vitesse pure. Ce surplus de performances étrangères en fait aujourd'hui un trotteur à part dans le paysage national, à l'image de ce qu'avait réalisé avant lui, en 2022, Etonnant (Timoko).

Il a longtemps été le cheval qui ne déçoit jamais. Avant de participer à son premier Prix d'Amérique Legend Race en 2022, à l'âge de 5 ans, Hohneck présentait une carte de visite exceptionnelle de régularité : 28 sorties pour 26 fois dans les trois premiers, incluant 14 victoires. Cette capacité à toujours donner son meilleur ne l'a jamais quitté. L'an dernier, à 5 ans toujours, il n'a jamais conclu plus loin que cinquième en seize tentatives. Cette année, il compte deux "échecs" avec des justificatifs recevables. Il n'a pu faire mieux que sixième dans le Prix de Paris Marathon Race (Gr.1), sur une distance (4.150 mètres) sans doute limite pour ses aptitudes. Et n'a pu se classer dans le cadre de sa rentrée automnale au Mans. Echecs pardonnés.

Des retrouvailles avec Vincennes
À cette densité de performances hors normes, Hohneck a ajouté ces derniers mois ses titres en terres suédoises, à la barbe des meilleurs spécialistes scandinaves. Voilà de quoi transformer en superstar le représentant de Philippe Allaire et de la famille Guay, également ses éleveurs. Hohneck plus fort que jamais ? Hohneck capable de dominer l'élite sur tous les créneaux de distance et tous les profils de piste, Vincennes compris ? C'est la mission désormais dévolue au crack. Il ne le prouvera pas forcément dès dimanche, dans le cadre d'une semi-rentrée et de retrouvailles avec Vincennes. Cela fera 168 jours qu'Hohneck n'aura plus foulé la cendrée parisienne lorsqu'il s'alignera sur la ligne de départ dans ce Prix du Bourbonnais - Amérique Races PMU Q2.

Ils sont les deux doubles millionnaires en euros au départ de l'épreuve. Hohneck et Etonnant sont aussi les deux derniers vainqueurs de l'Elitloppet (Gr.1), respectivement en 2023 et 2022. Une configuration rarissime au départ du Groupe 2 dominical qui lui octroie simultanément une dimension européenne encore renforcée.

La génération des H au firmament

C'est la génération au pouvoir depuis quelques mois. Un temps dans l'ombre des "F" emmenés par le crack Face Time Bourbon (Ready Cash), la génération des "H" a résolument pris le pouvoir. Elle a d'abord marqué de son empreinte le feuilleton des Amérique Races PMU du précédent meeting avec des ambassadeurs comme Horsy Dream, Hip Hop Haufor, Hussard du Landret et Hooker Berry. Le même Hooker Berry a remporté le Prix d'Amérique Legend Race en janvier dernier. En juin, c'est au tour d'Hokkaïdo Jiel (Brillantissime) de recevoir les honneurs dans le Prix René Ballière (Gr.1). Ajoutons évidemment les exceptionnels titres d'Hohneck recueillis sur la place européenne. Tous ces protagonistes, à l'exception d'Hip Hop Haufor, sont en lice ce dimanche.

Etonnant participera ce dimanche à son troisième Prix du Bourbonnais - Amérique Races PMU Q2. En 2021, il y réalisait l'une des plus grandes performances de sa carrière en dominant le crack Face Time Bourbon (Ready Cash), aux termes d'un formidable finish, tout en établissant le chrono record de l'épreuve dans la réduction kilométrique d'1'11''4. L'an dernier, Etonnant effectuait son apparition dans le meeting d'hiver lors de sa tentative dans le Prix du Bourbonnais - Amérique Races PMU Q2. Il n'avait plus été revu depuis deux mois (avec une précédente sortie aux Etats-Unis dans le Yonkers International Trot) et décrochait la troisième place de l'épreuve, derrière Hooker Berry et Hussard du Landret (Bird Parker). Cette année encore, Richard Westerink utilise donc le Prix du Bourbonnais Q2 comme rampe de lancement hivernale pour Etonnant. Son représentant n'a plus paru sur le plateau de Gravelle depuis 246 jours et sa victoire dans le Prix Kerjacques (Gr.2) du 8 avril. Il s'agira de rassurer cette fois pour Etonnant qui reste sur deux échecs, forcément déceptifs, à l'étranger : d'abord dans l'International Trot américain puis dans le Prix des Géants (Gr.2) néerlandais. Richard Westerink nous a partagé ses attentes pour ce retour parisien en fin de semaine dernière : "Etonnant a eu un petit traitement antibiotique après sa dernière sortie à Wolvega et a du mal à reprendre du poids. Il est encore un peu en dessous de son poids de forme. (...) L'objectif est de lui faire faire un bon parcours. Anthony (Barrier, son pilote) souhaiterait le préserver et le faire finir. L'avantage est que nous sommes déjà qualifiés aux gains et nous courrons donc sans pression."

Auteur du meilleur dernier kilomètre dans le Prix du Bretagne - Amérique Races PMU Q1 (Gr.2), dont il a conclu sixième, le suédois San Moteur (Panne de Moteur) avait séduit son entraîneur et driver Björn Goop. Le 6 ans ne devait pas, à l'origine, revenir aussi vite en France. Les premiers plans évoqués parlaient d'une participation dans le Prix de Bourgogne - Amérique Races PMU Q5 (Gr.2). Mais le bilan de sa découverte parisienne est tellement bon que le programme a changé. Björn Goop nous a appris : "Il a vraiment très bien voyagé la dernière fois et cela nous a incité à revenir tout de suite. Sa prise de contact avec Vincennes a été excellente. Cela a été une bonne expérience dans le cadre d'une course prudente. Il a très bien travaillé ce mardi avec un cardio magnifique et a encore progressé depuis sa dernière sortie. On vient pour essayer de le qualifier." L'annonce est claire. Il faudra compter avec San Moteur dimanche. Après son effet Waouh dans le premier épisode des Amérique Races PMU, il pourrait cette fois monter sur le podium étant entendu que le suédois est d'ores et déjà qualifié par les gains pour le grand rendez-vous du 28 janvier.


Pour deux juments du casting, Flamme du Goutier (Ready Cash) et Hanna des Molles (Village Mystic), la prestation dans le Prix du Bourbonnais - Amérique Races PMU Q2 s'inscrit dans le cadre d'un cursus qui mène au Prix de Cornulier (Gr.1), le 21 janvier prochain. Pour la première fois depuis sa réapparition au second semestre, Hanna des Molles sera allégée dans sa ferrure en étant annoncée plaquée des antérieurs. Son pilote Alexandre Abrivard nous dit à son propos : "Il faut qu'elle commence à monter dans les tours. Après deux sorties sages, on va la mettre plus dans la course. Il faut qu'elle finisse en avançant. Normalement, elle sera déferrée dans le Prix de Bourgogne dans trois semaines. Et là, elle fera vraiment course. Avec elle, on avance étape par étape."
Présentée pour sa part ferrée, Flamme du Goutier devra faire face à une absence de plus de six semaines. Son partenaire Théo Duvaldestin nous a présenté ses atttentes : "Flamme du Goutier a eu un peu mal à un pied après sa dernière course et n'a pas travaillé pendant deux ou trois semaines. Elle a désormais du travail derrière elle et sera ferrée pour cette semi-rentrée. Elle sera d'ailleurs l'une des deux candidats ferrés de la course (N.D.L.R. : l'autre étant Gu d'Héripré) et ne pourra que finir dans la deuxième partie du peloton. Elle se présentera ensuite dans le Prix de Bourgogne, le 31 décembre, sur 2.100 mètres autostart. Elle est dans le bon timing pour son objectif : défendre son titre dans le Prix de Cornulier."

Ils seront encore nombreux à vouloir décrocher l'un des trois pass distribués dans l'épreuve pour sécuriser leur place sur la grille de départ du Prix d'Amérique Legend race ce dimanche. On peut glisser dans cette catégorie Eric The Eel (Muscle Hill), Ganay de Banville (Jasmin de Flore), Izoard Védaquais (Bird Parker) et Horsy Dream (Scipion du Goutier). Fautif dans le Prix de Bretagne - Amérique Races PMU Q1, ce dernier s'élancera avec la confiance de son entraîneur Pierre Belloche. "Le cheval est revenu en belle condition, nous a précisé le professionnel. Sa préparation se déroule comme je le souhaite et on a hâte de pouvoir le qualifier. Il est arrivé à Grosbois il y a une semaine et se montre fringant. On espère qu'il va pouvoir faire sa course dimanche pour monter sur le podium et se qualifier." Avec quasiment 900.000 € de gains, Elvis du Vallon (Rêve de Beylev) et a fortiori Gu d'Héripré (Coktail Jeet), dont les gains sont encore supérieurs, pourraient, au regard des enseignements des dernières éditions, entrer dans la distribution du Prix d'Amérique Legend Race sans l'octroi d'une place réservée.


Hussard du Landret avec Yoann Lebourgois
Vainqueur du Prix de Bretagne - Amérique Races PMU Q1 (et donc qualifié tout comme Hooker Berry et Hokkaïdo Jiel), Hussard du Landret (Bird Parker) sera confié pour la première fois par Benoît Robin à Yoann Lebourgeois. Cette association nouvelle s'inscrit dans le cadre d'un projet à long terme sachant Benoît Robin en proie à des douleurs dorsales récurrentes [lire notre précédente édition et ci-dessous].