La rétro 2023 de A à Z - volet 2/2

L'année 2023 touche à sa fin et voici l'heure de dresser le bilan d'une saison trotteuse. La rétrospective étant un passage obligé pour prendre le tremplin vers l'année prochaine, nous avons opté pour la formule de l'abécédaire. Auriez-vous sélectionné les mêmes mots/noms ? Voici nos choix dans ce second volet : de N à Z.

N comme comme N… C’est la lettre de naissance des poulains et pouliches nés en 2023. À la date de ce jour, l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Equitation) comptabilise 8.200 Trotteurs déclarés et immatriculés officiellement nés au cours de l’année (un chiffre appelé à passer au-dessus de la barre des 9.000 produits une fois toutes les données consolidées). Pour rappel, depuis l’année 2021, le nombre de produits enregistrés est passé sous la barre des 10.000.

O comme Ourasi. Car il est toujours présent dans le coeur des fans des courses au trot. En 2023, cela fait dix ans qu’il nous a quittés, déjà.

P comme Passerelle. Acteur de la reconversion des trotteurs, sujet majeur qui doit concerner tous les acteurs des courses, Passerelle, association de loi 1901 à but non lucratif et reconnue d’intérêt général, a multiplié les initiatives au cours de l’année pour sensibiliser à cette démarche et faciliter le placement des chevaux réformés. Pour y parvenir, elle a évidemment besoin de fonds. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’une vente aux enchères de saillie sera organisée à Expo Étalons le vendredi 26 janvier. Mais on sent aussi une forme de réticence de la part de nombreux professionnels sur la question et Passerelle fait face à des difficultés qui l'ont obligé à ralentir en fin d'année. Autre association affiliée à la filière trotteurs, la Fédération Française de la Reconversion a également sa place sur l'échiquier.

Q comme Quinté. Sa nouvelle formule était très attendue. Le nouveau Quinté appelé Max a fait son apparition dans les points de vente et en ligne en novembre. Visant à ramener les clients perdus ces dernières années, il tente de faire son trou et d'en combler certains. Pas une mince affaire.

R comme Ready Cash. Le 9 août, c’est tout à la fois une légende, une étoile et un champion comme rarement vu sur les pistes comme au haras qui disparaît soudainement avec l’annonce par le Haras de Bouttemont aux premières heures du jour de la mort de Ready Cash. Le temps se suspend d’un coup. Victime de coliques, le crack aux 40 victoires dont les Prix d’Amérique de 2011 et 2012 s’est éteint et laisse un immense vide, lui dont la réussite au haras a été immédiate et durable, avec sept titres de tête de liste des étalons pères de vainqueurs depuis 2016 et une empreinte déjà indélébile sur le stud-book du Trotteur Français mais aussi à l’étranger où il est autant prisé qu’en France.

Scomme Solvalla. Entre l’Elitloppet du mois de mai et la première édition de la Finale de l’UET Élite Circuit au mois d’octobre, deux des plus grandes réunions de l’année sur l’hippodrome de Solvalla ont eu des accents très français avec les victoires de Hohneck (Royal Dream), drivé par Gabriele Gelormini, avec, à la clé, un record égalé (1’08’’9) dans la finale de l’épreuve de légende suédoise. Ces deux succès font du cheval de Philippe Allaire l’incontestable Champion d’Europe 2023. L’empreinte française a été renforcée par les deuxièmes places de Go On Boy (Password), dans l’Elitloppet dead-heat avec San Moteur (Panne de Moteur) comme dans la Finale de l’UET Élite Circuit.

T comme Thémis. L’achat de l’immeuble Thémis dans le 17ème arrondissement de Paris par les sociétés-mères avait été acté au mois de décembre 2021. Dix-huit mois plus tard, la maison commune des courses a accueilli les premiers salariés des deux sociétés-mètres (la SETF et France Galop) mais aussi du PMU et de la FNCH dont les équipes ont pris peu à peu possession de l’immeuble. Au mois de septembre, la veille de la journée des Critériums à Vincennes qui coïncidait avec la Journée des Éleveurs et des Propriétaires, la SETF a ouvert les portes du nouveau siège des courses.

U comme UET. L'Union Européenne du Trot a opéré une mue en 2023 en lançant un nouveau concept : l'UET Elite Circuit, un championnat européen associé à 15 épreuves, tous Groupes 1 du calendrier, et une finale. Dotée de 500.000 €, cette dernière a sacré Hohneck (Royal Dream) le 14 octobre à Solvalla. Le podium, formant un jumelé français, s'est complété de Go On Boy (Password) et Vivid Wise As (Yankee Glide). Une finale en forme d'apothéose, faisant dire à Guillaume Maupas, Secrétaire Général de l'UET : "Huit des quatorze premiers du classement général étaient au départ de la Finale, incluant ses quatre premiers. C'est une réussite exceptionnelle pour nous à l'UET." La formule est reconduite et augmentée en 2024, avec 16 étapes et une Finale (qui se disputera à Vincennes le 11 octobre).

V comme Vincennes et son bail. Le processus du renouvellement du bail de Vincennes, qui doit prendre effet en 2025, est le sujet brûlant de la fin d'année. Il place la SETF face à un dossier complexe, dans le cadre d'un appel d'offres public, avec des conditions nouvelles très contraignantes (révision en forte hausse de la redevance annuelle qui pourrait dépasser les 5 M€ par an ; obligation de lourds investissements de plusieurs dizaines de millions d'euros, etc.). Initialement fixée au 30 octobre, la date de remise des candidatures a été repoussée au 29 janvier 2024, pour intégrer les exigences du processus électoral de la filière du trot, finalisé par les élections de la SETF du 14 décembre. Ce sera l'un des premiers gros dossiers, peut-être même son plus important, à la charge du nouveau Comité de la SETF, installé pour la mandature 2024/2027.

Wcomme William. Dans la famille Bigeon, je demande William ! Petit-fils d’André-Francis et fils de Jean-Luc, William s’est fait plus que jamais un prénom au cours de cette année. Installé à son compte depuis une dizaine d’année, l’entraîneur mayennais de 37 ans a réalisé une saison qui le place parmi les plus performants dans les jeunes générations, à savoir les "K" qui ont pris plus de 1,1 M€ depuis leurs débuts à l’été 2022, et les "L". Kana de Beylev est le plus bel exemple de cette réussite. En s’imposant dans le Prix Ready Cash - Sulky World Cup 4 Ans Q3, cette fille d’Express Jet propriété de Joël Séché permet à William Bigeon de remporter son premier Gr.1 comme entraîneur.

X comme feu Twitter. En 2023, l’un des plus puissants réseaux sociaux a changé de nom. On y trouve le meilleur mais aussi le pire comme ces insultes ou invectives déposées là comme ça par des personnes anonymes, se cachant derrière des pseudonymes, des Monsieur ou Madame X en quelque sorte.

Y comme yearlings. Le marché français des yearlings se porte bien. Tous les indicateurs - ou presque - sont à la hausse avec les principaux acteurs du marché qui affichent leurs niveaux records. Les sessions des yearlings sélectionnés d'Arqana Trot culminent ainsi à 10,7 M€ avec un prix moyen record de 33.348 €. Caen flirte désormais avec les 4 M€ quand Auctav, avec son premier catalogue de yearlings, établit le nouveau record européen du genre à 580.000 € pour Machiavel Bourbon (Prodigious).

Z comme Zet. La grande écurie suédoise créée par Bengt Ågerup vit l'année de tous les contrastes. L'année de la gloire renouvelée de Francesco Zet (Father Patrick), invaincu en quatre sorties et vierge de défaite depuis 2021 dans le cadre d'une série de 17 victoires. Mais aussi celle de la déchéance du propriétaire. Déclaré en faillite en août 2023, l’homme d’affaires Bengt Ågerup se voit réclamer par le fisc la bagatelle d’1,6 milliard de Couronnes suédoises (140 M€), en conséquence d'un redressement après la vente de sa société Q-Med en 2011. Désigné comme "l’homme le plus endetté de Suède" par les médias nationaux, l'homme a créé une nébuleuse financière autour de lui, qui actionne notamment une société chypriote dénommée Iremo Ltd. Les conclusions d'une longue enquête collaborative menée par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), diffusée le 14 novembre dernier sur une chaîne publique à forte audience (SVT), ont démontré le lien qui reliait Bengt Ågerup à la société Iremo, propriétaire de Brixton Medical AB qui finance notamment la Stall Zet. Ce feuilleton judiciaire et financier devrait continuer en 2024.