Gold Voice trouve sa nouvelle voix

Pour seulement sa deuxième tentative au trot monté dans sa carrière, Gold Voice (Jag de Bellouet) frappe un grand coup en remportant le Prix du Calvados Cornulier Races Q3 (Gr.2) à deux semaines du Prix de Cornulier. Pour le plus grand plaisir de son propriétaire David Benchetrit, la voici qualifiée pour le Prix de Cornulier tout comme sa dauphine Happy And Lucky (Ready Cash) et Halfa (Offshore Dream) qui réalise une de ses plus belles performances.

Une semaine après la victoire marquante de Gu d'Héripré (Coktail Jet) dans le Prix de Bourgogne Amérique Races Q5, Fabrice Souloy remporte à nouveau la course qualificative dominicale mais cette fois en vue du Prix de Cornulier, le Prix du Calvados, grâce à Gold Voice (Jag de Bellouet) qui endosse le costume de révélation dans la spécialité. Elle réussit aujourd'hui à devancer (de peu mais bien à devancer) une jument lauréate de Groupe 1 au monté comme Happy And Lucky (Ready Cash). C'est donc une révélation pour la majorité des observateurs mais pas pour son éleveur-propriétaire David Benchetrit qui nous a révélé : "Cela fait trois ans qu'on sait qu'elle va au monté. On l'a toujours préservée, convaincus qu'elle a un gros moteur. On a tout fait pour la préparer pour arriver à cet objectif. C'est un énorme travail d'équipe, des personnes à qui je fais entière confiance moi qui suis éleveur-propriétaire sans sol. Fabrice {Souloy} orchestre tout cela de main de maître."
Propriétaire depuis vingt-sept ans, David Benchetrit remporte ici sa première victoire de groupe et, de loin, sa plus belle compétition : "C'est merveilleux. Avant la course, j'aurais signé pour une 5ème place. Et là, quand on voit l'écart qui a été fait dans la descente et la voir revenir c'est top. Au passage du poteau, ce sont vingt-cinq ans qui ont défilé dans ma tête. On doit prendre conscience qu'on a en France d'exceptionnels entraîneurs, les meilleurs au monde, dont Fabrice bien sûr."
Alors la belle histoire peut-elle continuer jusqu'au Prix de Cornulier ? David Benchetrit calme aussitôt le jeu : "C'est une autre histoire, d'autant que j'ai des convictions, des principes. Primo, on n'aura pas notre jockey puisque Mathieu {Mottier} sera retenu sur Flamme du Goutier. Et courir un Groupe 1 pour finir 9-10ème, il n'y a pas d'intérêt. Pour moi, aujourd'hui, elle a gagné la plus belle accessible."

La déception d'Adrien Lamy
À la fois bonne deuxième mais battue de très peu, Happy And Lucky (Ready Cash) continue son récital de régularité mais le résultat génère une pointe d'amertume chez son jockey Adrien Lamy : "À chaud, je suis déçu. Je pense avoir monté une bonne course et j'espérais qu'elle allait finir plus vite en la laissant pencher vers la droite comme à son habitude. Peut-être aurais-je dû venir à l'intérieur de notre rivale. Elle court super bien mais on aurait aimé gagner ayant fait l'impasse sur le Prix Jules Lemonnier, pensant avoir une meilleure chance aujourd'hui que dans quinze jours."

La belle satisfaction d'Alan Gendrot avec Halfa
L'omega est atteint pour Halfa (Offshore Dream), très bonne 3ème à l'issue d'une fin de course tranchante. Le résultat ravit totalement son jeune jockey Alan Gendrot qui participait à son premier Groupe : "C'est un rêve, c'est magnifique. Elle ne fait que nous surprendre, elle est vraiment épatante, je ne pouvais pas m'attendre à mieux." Faisant la une de notre édition de samedi, son entraîneur Stéphane Levoy disait lui aussi signer pour une 5ème place et voici sa protégée qualifiée pour le Prix de Cornulier. Mais rien n'est moins sûr quant à sa participation dans deux semaines.

À noter aussi
Vaprio (Adrian Chip) court bien pour son retour sous la selle mais aurait pu (dû ?) faire mieux qu'une 4ème place après un parcours à l'économie offert par Nathalie Henry. Idéale du Chêne (Bird Parker) s'est quant à elle montrée fautive au départ, étant aussitôt disqualifiée.

D'où vient-elle ?

Pour trouver trace d'une aptitude au trot monté dans le pedigree de Gold Voice, on doit focaliser sur son glorieux père Jag de Bellouet (Viking's Way), fantastique triple lauréat du Prix de Cornulier. Côté maternel, les références sont toutes attelées. Notamment la mère qui "dégageait quelque chose à part, d'un grand calme apparent mais un volcan à l'intérieur" dixit David Benchetrit.