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Moment complice
Actualité - 18.02.2024

La Joyeuse Wicz la princesse de Gwenn Junod

Que l'histoire est belle. Tout peut paraître incroyable dans la victoire de La Joyeuse Wicz (Fabulous Wood). Les chiffres entourant ce succès surprise sont fous mais on retiendra aussi et avant tout l'émotion qu'il a suscité pour son driver Gwenn Junod. Il participait aujourd'hui à son premier Groupe 1 à l'occasion de sa première course en 2024 !

L'air hagard, Gwenn Junod répond aux nombreuses sollicitations d'après course. Il passe de micro en micro, d'objectif en objectif. Il sait qu'il vient de réaliser quelque chose d'incroyable mais il a du mal à réaliser. Imaginez plutôt. Il participait aujourd'hui à sa première course de 2024, la première de sa carrière au niveau Groupe 1, le tout au sulky d'une pouliche co-élevée par et propriété de son patron Louis Baudron, passée in extremis dans la liste des 14 partants (à 3.455€ près) et présentée comme l'un des trois candidats les plus délaissés au betting (89/1) ! Et pourtant, c'est bien lui, avec donc sa pouliche La Joyeuse Wicz (Fabulous Wood), qui coupe la ligne d'arrivée le premier, prenant le meilleur sur les deux favoris de la course, Lovino Bello (Village Mystic) et Luciano Menuet (Feliciano), respectivement drivés par les deux meilleurs drivers de 2023 : le Sulky d'Or Éric Raffin et le Sulky d'Argent Yoann Lebourgeois. C'est bien à cette table-là que Gwenn Junod s'est invité aujourd'hui, dimanche 18 février 2024, une date à jamais gravée dans sa mémoire. Lui qui n'avait jamais gagné à Vincennes avec la casquette professionnelle.
L'émotion est à son comble mais fidèle à sa nature, Gwenn Junod, bientôt 35 ans et 187 succès au palmarès, garde son calme et ne fait dans le démonstratif, se livrant avec humilité : "Je réalise un rêve d'enfant en gagnant une épreuve classique à Vincennes. À chaud, je ne réalise pas vraiment ce qu'il se passe. Cela fait huit ans que je travaille avec Louis et nous avons toujours eu de bons rapports, avec une confiance mutuelle. C'est un grand moment ! Je ne comprends pas trop ce qui m'arrive. La jument était vraiment parfaite le matin mais plus sérieusement, nous nous voyions une 4ème ou 5ème chance au mieux avec un bon parcours. Et finalement, à l'entrée de la ligne droite lorsqu'elle a eu le jour, elle s'est mise à plat ventre. Je la drivais dans l'objectif de prendre une place, les drivers habituels de la maison n'étant pas disponibles." Éric Raffin avait en effet choisi Lovino Bello (Village Mystic) 2ème aujourd'hui alors qu'Alexandre Abrivard, qui avait mené au succès la fille de Tarentelle Jenilou, est effectivement sur la touche.
Gwenn Junod avait déjà drivé La Joyeuse Wicz, c'était un décembre dernier à Cagnes-sur-Mer, quand la pouliche ouvrait son palmarès pour sa deuxième tentative. Impossible alors d'imaginer une victoire classique. Mais un succès parisien et deux deuxièmes places plus tard, la voici donc auréolée d'un succès de Groupe 1.



7e | PRIX COMTE PIERRE DE MONTESSON
Att - 2700 m - Groupe 1 - 200 000 €
LA JOYEUSE WICZ 1'13"9
Fabulous Wood x Tarentelle Jenilou (Juliano Star)
Driver : G. Junod - Entraîneur : L. Baudron
Propriétaire : Ec. L. Baudron - Eleveur : Ec. L. Baudron
2e Lovino Bello 1'13"9 Village Mystic x Louvina Bella
3e Luciano Menuet 1'14" Feliciano x Flore Mika
4e : Lemon Tree - 5e : Louisiane de Bomo - 6e : Lombok Jiel - 7e : Lucky Jackson

En souvenir d'Uséria

C’est l’élevage de Louis Baudron, en association avec Martin Markiewicz, d’où le suffixe choisi. Tarentelle Jénilou (Juliano Star), la mère de La Joyeuse Wicz, s’est qualifiée, au cours de l’été de ses 2 ans, à Grosbois, sous la houlette de Jean Baudron, mais s’en est tenue là. Elle a, à ce jour, neuf produits en âge de courir et cinq d’entre eux sont vainqueurs, parmi lesquels, avant la lauréate classique de ce jour, trois sujets ayant cumulé autour de 70.000 euros de gains. Ses produits les plus récents sont deux autres femelles, Majestueuse Wicz, une fille de Rockfeller Center, et Normandie Wicz, une fille d’Invincible Cash. La grand-mère de Tarentelle Jénilou n’est autre que la toute bonne Uséria (1986-Jorky), avec laquelle Gilles Baudron, le père de Louis, prit part à deux Prix d’Amérique et gagna de nombreuses belles courses, comme le Prix du Bois de Vincennes, le Critérium de Vitesse de Basse-Normandie et le Prix de New York.

Ready Cash 1'10''3 Indy de Vive 1'11''9
Fabulous Wood 1'12''7 Kidea 1'18''2
Qualita Bourbon 1'12''3 Love You 1'10''2
LA JOYEUSE WICZ Etta Extra 1'18''0
Juliano Star 1'12''8 Buvetier d'Aunou (US) 1'14''4
Tarentelle Jenilou Star Gede 1'15''9
Juseria Cygnus d'Odyssee 1'13''9
Useria 1'13''6
©ScoopdygaLa Joyeuse Wicz et Gwenn Junod

Une victoire en équipe, en famille et pas comme les autres

Ce succès est celui de la fidélité et du travail, représentés par Gwenn Junod. Depuis un peu moins de dix ans, il est en effet l'homme de confiance de Louis Baudron, lequel a vécu cette grande victoire à distance. Contacté par téléphone, il a lui aussi savouré ce succès pas comme les autres : "C'est formidable ! Je suis très content pour Gwenn ! Il fait du bon travail avec mes chevaux et cette victoire est méritée. C'est la première fois de l'année qu'il drive et il signe sa plus belle victoire. Le programme faisait que la pouliche n'avait plus de course fermée à sa disposition et nous la présentions au départ avec une 5ème chance. Gwenn a su parfaitement la préparer et il l'a drivée pour elle. À la sortie du dernier tournant, elle avait encore des ressources et elle a su bien finir pour venir la gagner.

C'est formidable ! Je suis très content pour Gwenn !


L'histoire est belle, nous sommes associés avec Martin Markiewicz, mon responsable de l'élevage, comme co-éleveur et co-propriétaire sur la pouliche et ce succès récompense vraiment toute l'équipe que ce soit au haras et à l'entraînement. La Joyeuse Wicz est issue de Fabulous Wood, l'étalon de mon grand-père et du côté de sa mère, c'est une descendante d'Uséria qui appartenait à mon père. La victoire est vraiment familiale, ce qui la rend encore plus belle
."


Une satisfaction personnelle et familiale
Louis Baudron est le propriétaire, l’entraîneur et le co-éleveur de La Joyeuse Wicz. Dès lors, il va de soi qu’il est particulièrement impliqué dans la réussite de sa protégée. Mais il l’est plus encore familialement. La souche maternelle fut, en effet, cultivée par son défunt père, Gilles, auquel la troisième mère de la vedette dominicale, Uséria (Jorky), apporta quelques-unes de ses plus belles satisfactions professionnelles, à Vincennes et à Enghien, de même que dans les Grands Prix de province, amassant, en monnaie transformée, près de 750.000 euros, il y a quelque trente ans ; c’est dire son niveau de compétition. Des œuvres de Buvetier d’Aunou, Uséria aura Isério, un tout bon cheval, vainqueur de dix de ses vingt sorties, de 3 à 5 ans, pour plus de 200.000 euros de gains, mais qui fut, malheureusement, accidenté et dut interrompre sa carrière sportive.
Jean-Pierre Dubois, grand-père de Louis Baudron, est l’autre homme fort du pedigree de La Joyeuse Wicz, étant l’éleveur et ayant été l’entraîneur de son père, Fabulous Wood –dont il eut aussi la mère, la championne Qualita Bourbon–, ainsi que de son grand-père maternel, Juliano Star, au palmarès, soit dit au passage, du Critérium des Jeunes, voilà près d’un quart de siècle, en 2000. Quant au père de mère précédent, Cygnus d’Odyssée, il se distingua aux soins de Jean-Philippe Dubois, l’oncle de Louis Baudron.


1'13''9 : 4ème meilleur temps de la course
C'est la 4ème fois dans l'histoire du Critérium des Jeunes que la réduction kilométrique passe sous la barre des 1'14''. Le chrono du jour se situe tout de même à une seconde du record établi l'an dernier. Les conditions climatiques ont rendu la piste assez sale à cette heure de la journée et, surtout, la course a finalement été assez tactique, sans attaque acérée. Difficile d'établir alors un record. Philippe Allaire, entraîneur de Luciano Menuet (3ème), a expliqué après course à ce sujet : "Yoann m'a dit qu'il était un peu trop facile et il n'a pas vu arriver Lovino Bello. Et lorsqu'il est arrivé à ses côtés, Luciano Menuet lui a détendu les rênes et il ne s'est jamais remis sur la main. Il regrette de ne pas avoir enroulé de loin."
Deuxième avec Lovino Bello, Jocelyn Robert nous a quant à lui déclaré : "Je suis fier de mon cheval, très content ! Il a fait un éclair de classe en venant. Les circonstances de course font qu'il vient, à mon goût, un peu trop tôt. D'habitude, il fait les 500m ou la dernière ligne droite. Eric est co-favori, il sent que le wagon de trois avance et il faut sortir. C'est un snipper qui vient nous torpiller, c'est la loi des courses et il faut l'accepter. Il a fait l'extérieur du cheval de M. Allaire tout le dernier tournant, il y a un combat et nous ne sommes battus qu'à 100 mètres du poteau. Je suis fier de mon cheval !"
William Bigeon place ses deux pensionnaires aux 3ème et 4ème places, lui donnant bien sûr entière satisfaction et Lemon Tree (Face Time Bourbon), peu heureux côté corde, nous donne sûrement rendez-vous pour les joutes printanières.

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