Quelles sont les données 2023 de l'activité du trot ?

Comme chaque année, en février, la Société d'Encouragement à l'élevage du Trotteur Français (SETF) diffuse un bilan d'activité de l'année écoulée. Cette compilation de données ô combien précieuses et riches instruit sur la vitalité de la filière hippique, dans son volet trot. 2023 confirme la tendance des dernières années avec des indicateurs d'activité en hausse, que ce soit sur le plan des enjeux que des allocations distribuées ou même en nombre de partants. En revanche, les données relatives aux acteurs impliqués directement dans ce bilan (professionnels et propriétaires notamment) sont toujours en recul. On est là sur une tendance désormais bien installée depuis de nombreuses années.

Avec 252.493.000 € d'allocations distribuées en 2023 (en seuls prix de courses), la progression sur 2022 se chiffre à +2,4 % (avec un cumul d'allocations de 246.481.000 €). Ce niveau 2023 permet de retrouver celui de 2017. Si on ajoute les 30.367.550 € de primes aux éleveurs, le cumul général des allocations et primes dépasse les 282,7 millions d'euros. Le Comité de la SETF a proposé une augmentation de l'ordre de 10 millions d'euros pour le budget 2024, qui sera complètement acté le 1er juillet "afin de prendre en compte les résultats de début d'année du PMU, inférieurs aux prévisions initiales". La déclaration d'affecter les 3/4 de cette augmentation en régions confortera le constat fait en 2023 qui affiche une revalorisation des allocations aux bénéfices des régions supérieure à celles de Paris (Vincennes et Enghien).

Avec 162,4 M€ distribuées en 2023 sur les hippodromes régionaux (ce qui exclut Vincennes et Enghien, réunis sous la dénomination Paris), cette enveloppe régionale a augmenté de 3,01 % sur 2022. C'est plus que l'augmentation du budget comparable alloué à Paris (85,2 M€), en hausse pour sa part de 1,33 %.
Il faut surtout parler ici d'une inversion de tendance (qui sera donc confortée en 2024 - lire en page 1) puisque les allocations parisiennes ont affiché une hausse de 13,62 % sur la période 2019/2023 contre 11,82 % pour les régions sur la même période.


Après plusieurs années de baisse du nombre de partants (-6,44 % en 2022 par rapport à 2021), l'année 2023 a vu son indicateur du nombre moyen de partants par course repartir à la hausse (+0,39 %). Il s'élève à 12,73 en 2023 contre 12,71 en 2022. Paris fait mieux de ce point de vue (+1,36 %) que les courses en régions (+0,23 %), porté par un programme sensiblement plus rémunéré et logiquement plus attractif (avec un prix moyen de course de 53.971 € contre 17.718 € en régions). Au total, le programme du trot a vu 140.049 partants. Sachant l'année de référence 2022 à un niveau historiquement bas, la relance de 2023 ne permet pas d'atteindre les niveaux de 2021 (142.044 partants) ou de 2019 (149.558), l'année 2020 du Covid étant bien sûr atypique (126.638). Relance donc mais relance timide.

Une stabilité de l'offre des courses mais une part Premium en hausse
Avec 11.020 courses, l'offre du trot 2023 est évolue peu sur 2022 (+1), voire même sur 2019 (-35). Néanmoins, la donnée la plus importante dans ce panorama est bien le renforcement permanent du volet Premium (tant en nombre de réunions que de courses).
Evolution des courses Premium
→ 2023 vs 2022 : + 49 (autres courses : -48)
→ 2023 vs 2019 : + 252 (autres courses : -287)

Avec 4,758 milliards d'euros engagés sur les courses au trot en 2023, la filière trotteuse fait mieux qu'en 2022 (4,678 milliards), affichant +1,7 % de croissance. La corrélation avec l'augmentation de l'offre Premium (lire ci-dessus) est ici déterminante. Les 49 courses Premium supplémentaires de 2023 par rapport à 2022 (+0,99 %) ont été des contributeurs essentiels.



Si l'on rattache les partants 2023 aux différentes régions (Vincennes et Enghien étant à part), c'est la moitié ouest qui gagne la bataille du plus principal fournisseur.
Voici les régions par nombre décroissants de partants :
1️⃣ Basse-Normandie : 22.710
2️⃣ Sud-Ouest : 19.073
3️⃣ Ouest : 16.961
4️⃣ Anjou-Maine : 14.125
5️⃣ Sud-Est (avec la Corse) : 12.160
6️⃣ Centre-Est : 11.713
7️⃣ Haute-Normandie/Île-de-France : 10.332
8️⃣ Nord : 9.212
9️⃣ Est : 3.942
En sus, il faut ajouter Vincennes (15.920 partants) et Enghien (3.901).
Avec 1.385 courses montées en 2023, la discipline de l'Etrier représente 12,57 % du programme (contre 87,43 % pour l'attelé). C'est en baisse d'un petit point sur les données 2019 (13,43 % de courses montées contre 86,57 % à l'attelé).

Si la part des épreuves ouvertes aux étrangers (courses européennes et internationales) n'a pas augmenté en 2023 (6,10 % contre 6,32 % en 2019 par exemple), le nombre de partants étrangers a lui été eu hausse et a passé l'an dernier les 2.000 (2.163). C'est plus qu'en 2022 (1.924), 2021 (1.786) et 2019 (1.826). Conséquence immédiate, la proportion des partants d'origine étrangère dans les épreuves qui leur sont ouvertes s'est hissé à 24,91 % l'an dernier, contre 23,15 % en 2022 ou 19,91 % en 2019.
En termes d'allocations, les courses ouvertes aux étrangers ont proposé 15,25 % du total annuel et les trotteurs étrangers (entraînés par des professionnels français ou étrangers) ont reçu 3,85 % de l'ensemble des allocations distribuées (contre 3,58 % en 2022 et 4,34 % en 2019).