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Hussard du Landret
Actualité - 25.02.2024

Hussard du Landret sur le toit de Paris

Il avait été le premier grand vainqueur du meeting d'hiver en s'octroyant le Prix de Bretagne - Amérique Races PMU Q1, il est aussi le grand lauréat de l'épisode final du grand feuilleton hivernal. Hussard du Landret (Bird Parker) remporte avec brio le Prix de Paris Marathon Race en établissant le nouveau record de la course : il devient le premier trotteur à passer sous la barre des 1'12'' sur la plus longue distance de Vincennes, signant 1'11''9. Inmarosa (Amiral Sacha) et Hooker Berry (Booster Winner) complètent le podium.

L'art du temps long
Trois mois après sa première grande victoire de l'hiver, Hussard du Landret (Bird Parker) parvient donc à valider la mission que lui avait fixée son entraîneur Benoît Robin : gagner le Prix de Paris Marathon Race (Gr.1). Dans le contrat complet, il y avait aussi prendre une part active dans le Prix d'Amérique Legend Race mais disqualifié dès le départ, Hussard du Landret n'avait finalement pas pu remplir ce volet du mandat idéal. Qu'à cela ne tienne. Il aura bien le temps de montrer, fin février, de quoi il est capable dans le marathon et ses deux tours de la grande piste taillés pour lui plaire, fort de son expérience dans l'édition précédente (4ème en 2023). Le Prix de Paris devait permettre à Hussard de monter sur le toit. Il l'a fait. Tout en prenant leur temps, Hussard du Landret et Yoann Lebourgeois ne se sont clairement pas cachés pour gagner, étant toujours pointés parmi les premiers d'une compétition menée grand train. Finalement, à eux la lumière éclatante de la victoire.
Une préparation longue de cinq mois
Cette victoire transformée en triomphe grâce à un nouveau record de la course (1'11''9 !) vient parachever donc une oeuvre de préparation exceptionnelle de la part de Benoît Robin. Car après avoir validé la première étape consistant à se qualifier pour les Finales des Amérique Races PMU dès le Prix de Bretagne, l'entraîneur mayennais a décidé de laisser sa place dans le sulky à Yoann Lebourgeois en qualité de pilote. Lui et Hussard du Landret ont appris à se connaître, et malgré un caillou dans la chaussure de leur entente intervint lors du départ du Prix d'Amérique, le couple avait le temps de se remettre. Un mois en l'occurrence avant le grand objectif du Prix de Paris. La course du temps long, de l'endurance. Faisant plier et rompre Izoard Védaquais (Bird Parker), résistant aux fins de course d'Inmarosa (Amiral Sacha) et Hooker Berry (Booster Winner), Hussard du Landret a été le plus fort et met donc en exergue la capacité de son entraîneur à l'avoir maintenu au mieux de novembre à février, faculté soulignée par l'éleveur et co-propriétaire d'Hussard du Landret, Jean-Joseph Daniel, lequel a vécu le Prix de Paris à distance de Vincennes comme il nous l'a expliqué par téléphone : "C’est formidable, c’est exceptionnel, surtout pour Benoît. Il y a eu un travail exceptionnel de fait. C’est l’apothéose ! C'est plus fort que lors de sa victoire dans le Critérium des 5 ans. Il y avait ce jour-là une dimension surprise. Là, cela fait cinq mois que Benoît préparait le Prix d’Amérique et le Prix de Paris. Il avait décelé la capacité d’Hussard à faire ça. Le voir s’envoler était plus fort que tout. Je l’ai vécu en famille, au restaurant et je souhaite à tous de vivre des moments comme celui-là !"

3e | PRIX DE PARIS - AMERIQUE RACES PMU
Att - 4150 m - Groupe 1 - 400 000 €
HUSSARD DU LANDRET 1'11"9
Bird Parker x Anakine du Bellay (Look de Star)
Driver : Y. Lebourgeois - Entraîneur : B. Robin
Propriétaire : B. Robin - Eleveur : J. J. Daniel
2e Inmarosa 1'12"1 Amiral Sacha x Varkava
3e Hooker Berry 1'12"1 Booster Winner x Osaka Berry
4e : Ganay de Banville - 5e : It's A Dollarmaker - 6e : Ampia Mede Sm - 7e : Hokkaido Jiel

Comme papa et grand-papa

Hussard du Landret provient de l’élevage de Jean-Joseph Daniel, demeuré l’un de ses copropriétaires et qui avait déclaré, lors du premier succès de Groupe 1 de son protégé, dans le Critérium des 5 Ans, en 2022 : « C’est un peu comme si j’avais gagné ma Coupe du Monde, aujourd’hui ! C’est formidable, pour un petit éleveur comme moi ! » Moins de dix-huit mois plus tard, Hussard du Landret inscrit un deuxième fleuron à son palmarès, s’octroyant un Prix de Paris (Groupe 1) déjà enlevé par son père, Bird Parker 1’09’’, voilà six ans, en 2018. Le croisement affiché est celui de Ready Cash 1’10’’, auteur de Bird Parker, avec une fille de Look de Star 1’12’’ (Critérium des Jeunes, Groupe I), lui-même par Coktail Jet 1’10’’. Ce qui revient à dire qu’Hussard du Landret est le fruit du mélange des sangs le plus en vue du moment, avec des inbreedings sur Quito de Talonay (5x3) et sur Fakir du Vivier (3x5).

Ready Cash 1'10''3 Indy de Vive 1'11''9
Bird Parker 1'09''5 Kidea 1'18''2
Belisha 1'16''0 Fakir du Vivier
HUSSARD DU LANDRET Benares
Look de Star 1'12''7 Coktail Jet 1'11''2
Anakine du Bellay Corte 1'13''6
Ixia du Bellay 1'14''0 Quito de Talonay 1'13''5
Ukenia 1'24''6
©Aprh
La dimension consolante
Ce Prix de Paris, dans sa configuration unique, joue un peu le rôle de super-consolante du meeting. Éliminé sur faute dès le départ dans le Prix d'Amérique, Hussard du Landret trouve sa consécration. Pour Inmarosa, malheureuse notamment dans le Prix de France Speed Race, cette 2ème place constitue également une belle récompense cet hiver. Quant à la team Bazire, représentée par Hooker Berry, sur un podium majeur (après celui du Prix de Bretagne derrière... Hussard du Landret), et par Ganay de Banville (Jasmin de Flore), ces accessits concluent un meeting parfois frustrant.

Le 2ème Groupe 1 de Benoît Robin
Lors du Critérium des 5 ans de Hussard du Landret, Benoît Robin lui était associé au sulky. Cette fois, c'est depuis les coulisses de Vincennes, le plus à l'écart possible pour vivre sa course isolé qu'il a vécu le Prix de Paris Marathon Race.
"C'est incroyable ! Il était déjà en forme le 19 novembre dans le Prix de Bretagne et il l'est encore le 25 février, c'est génial ! Je ne vous cache pas que je ne faisais pas le malin avant le départ mais j'ai rapidement vu lorsqu'il a amorcé sa volte qu'il était dans la bonne foulée. Je mesure la chance d'avoir un tel cheval. Remporter une telle épreuve est un aboutissement. On regarde ces courses avec des étoiles dans les yeux lorsque l'on est gamin et on ne pense pas y arriver un jour. Nous avons la chance de tomber sur Hussard. C'est du bonheur et on ne regrette pas les heures passées au volant du camion pour accomplir notre métier partout en France. C'est génial, je le souhaite à tout le monde." En fonction de sa récupération, Hussard du Landret pourrait être au départ du Critérium de Vitesse de la Côte d'Azur (10 mars).

Yoann Lebourgeois, tout en contrôle
Pour Yoann Lebourgeois, c'est une première victoire dans le Prix de Paris. Il fait mieux qu'effacer les regrets d'il y a un mois au terme d'une course parfaitement maitrisée : "Nous n'avions rien vu dans le Prix d'Amérique, mise à part que le cheval était parfait. Lorsque l'on voit sa prestation du jour, nous avions une bonne carte à jouer. Ce sont les courses. J'ai été plus prudent au départ, voltant plus large mais la tension n'était pas la même aujourd'hui. Il est simple et est capable de s'adapter à toutes les tactiques à partir du moment où il n'y a pas d'accélérations trop brusques. Il était frais aujourd'hui et avait de bons pieds. Je n'avais pas vu qu'Izoard avait tiré et je ne voulais pas le laisser prendre trop de champ avec nous. A mi-montée, j'avais la mesure et en abordant le dernier tournant, je n'ai pas hésité à envoyer sur le plat sans me préoccuper des autres : il était parfait et avait envie d'y aller, je l'ai laissé faire et il a bien prolongé son effort. Je suis content pour le cheval et tout son entourage."

Dans l'entourage de Hussard du Landret
André Battal - co-propriétaire de Hussard du Landret
"L'an dernier on était très déçus d'être battus et cette année c'est fait, on avait aucun doute sur lui. Benoît a fait un travail exceptionnel. Lors du second passage de la descente, je nous pensais morts mais dès l'intersection j'ai repris du moral et après il a fait la différence. J'ai eu la chance de gagner des Groupes 1 à l'étranger (NDLR : avec Rapide Lebel) puis le Critérium des 5 ans avec Hussard mais le Prix de Paris c'est monstrueux, c'est l'une des plus belles courses au monde !"

Entre deux embrassades tendres à son champion, François Mabile, son lad, nous a dit : "Il ne lâche rien et j'avais confiance en lui. Je savais qu'il avait gagné lorsqu'il s'est détaché dans le dernier tournant. Impossible de vous expliquer mon ressenti au passage du poteau. Je suis très fier de lui. Une chose est certaine, il a rapidement récupéré de ses efforts et ne soufflait presque plus au moment de la douche."


Les réactions des placés et du favori battu
Laurent-Claude Abrivard - entraîneur d'Inmarosa (2ème) :
"Elle est toujours là ! Elle a été malheureuse dans le Prix de France alors qu'elle avait des ressources. Elle a une nouvelle fois mis son coeur sur la piste. Pourtant physiquement, elle fait en gazelle et on ne pense pas la voir réussir sur cette distance. Suivant sa récupération, elle pourrait faire le déplacement dans le Crit de Vitesse de Cagnes. Elle n'a jamais évolué sur 1.609m mais pourquoi pas se laisser tenter ?"
Nicolas Bazire - driver d'Hooker Berry (3ème) : "Rien à dire, il fait sa course et a bien fini. Satisfaits."
Jean-Michel Bazire - driver de Ganay de Banville (4ème) : "J'ai un super parcours et Ganay s'est montré très accrocheur. C'est un amour de cheval qui s'est donné une nouvelle fois à fond. "
Sébastien Guarato - entraîneur d'It's A Dollarmaker (5ème) : "Il court bien ! Il a pris un bon départ et s'est vite retrouvé aux avant-postes. Nous sommes peut-être trop prêts du cheval de tête et lorsqu'il a déroulé, cela nous a mis un peu dans le rouge. Je pensais que nous allions finir 10ème dans la montée et finalement il s'est bien ressaisi."
David Thomain - driver d'Hokkaido Jiel (7ème) : "Nous étions battu au kilomètre ! Il n'a pas tiré et nous avons bien voyagé dans une course très rythmée. Il a réalisé un beau meeting et est peut-être défraichi."
Benjamin Rochard - driver d'Izoard Védaquais (disqu.) : "Il s'est mis en route dès la première attaque et il ne s'est jamais décontracté. Il en a trop fait et n'a pas respiré, dans ces conditions la mission était compliquée."

Tout sauf un hasard, ou une coïncidence

Le Prix de Paris (Groupe 1) est une course sans concession, sur la longue distance de 4.150 mètres, et elle l’a été plus que jamais cette année, record pulvérisé à la clef. Une compétition comme faite pour Hussard du Landret, déjà vainqueur du Critérium des 5 Ans (Groupe I), à la fin de l’été 2022, sur les 3.000 mètres de la grande piste de Vincennes. Tout sauf un hasard, ou une coïncidence, cette similitude de parcours et de propension à la longue haleine.
En outre, le pedigree maternel de Hussard du Landret remonte à la matrone Ralène 1’20’’ (1963-Carioca II), qui fut troisième d’une édition du Prix de Vincennes (Groupe 1), avant de devenir la mère des champions montés de la célèbre écurie, en son temps, de Georges Moreau, Fondon 1’19’’ (Prix d’Essai, Saint-Léger des Trotteurs, Prix des Centaures) et Gazon 1’17’’ (Prix du Président de la République et des Centaures, deuxième du « Cornulier »). Autant de références dans la spécialité de l’Etrier, qui laissent augurer toute la dureté et la tenue nécessaire à un Prix de Paris victorieux.
Renseignement pris, Anakine du Bellay, la mère d’Hussard du Landret, est à nouveau pleine, actuellement, de Bird Parker, le père de son champion. Pourquoi changer une équipe qui gagne ?

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