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John Campbell, la légende américaine à Vincennes
En bref - 26.02.2024

Le trot américain regarde du côté des modèles européens

Dans un récent point de vue, le PDG de la Hambletonian Society, John Campbell, a mis en lumière les avantages de l’organisation de l'industrie des courses à l'étranger, notamment en France et en Suède. John Campbell pointe tout l’intérêt d'avoir des opérations de paris gérées par un groupe (PMU en France, ATG en Suède) qui, dans chacun de ces pays, est directement lié aux sociétés en charge des courses.

La Revue de Presse Internationale de la SETF (n°108 du 21 février) rapporte des réflexions d’observateurs américains qui émettent désormais des réserves sur la copie des modèles européens, les jugeant peu adaptés aux spécificités d’outre-Atlantiques. Car il s’agirait dans une démarche inspirée de France ou de Suède d’imaginer que la United States Trotting Association (USTA) gère l'ensemble des courses, y compris dans les différents États qui organisent des courses. Moira Fanning, directrice des opérations et de la publicité de la Hambletonian Society, établit un premier parallèle : "C'est probablement plus proche du rôle du Jockey Club dans les courses de pur-sang." Le Jockey Club US a une grande influence et beaucoup d'argent pour attirer d'autres groupes sous son égide. Il comprend une douzaine de filiales à part entière et de partenariats stratégiques autour de systèmes d'information liés aux services d'élevage, aux programmes de courses et autres données statistiques, à la gestion des pistes, à l'investissement dans une société de médias, etc.
En France, le Pari Mutuel Urbain (PMU) est responsable de tout ce qui concerne les paris hippiques, dans un cadre légal encadré. "C'est très similaire à ATG en Suède, qui est la seule société autorisée à proposer des paris sur les courses de chevaux en Suède", constate Moira Fanning. La logique est différente aux Etats-Unis où chaque hippodrome passe un contrat avec une société de paris différente.
"Avec ce système, la France, même si elle est plus petite que les États-Unis, a pu se développer dans le monde entier et faire venir des parieurs des États-Unis, d'Afrique du Sud, de partout", remarque encore Moira Fanning.

"Bien qu'il y ait eu des réflexions sur le sujet aux États-Unis, la réalité est que cela ne sera jamais possible en raison de la composition de l'industrie", écrit Brett Sturman, le rédacteur de Harness Racing Update (HRU). "Je ne pense pas qu'une structure similaire à celle de la France ou de la Suède puisse voir le jour ici, car chaque État a l'intention de contrôler les jeux d'argent qui se déroulent sur son territoire", explique aussi Moira Fanning. "J'ai parlé d'une seule société en France, mais il s'agit en fait d'un conglomérat de plusieurs sociétés, pour les paris, comme pour le marketing, la promotion, l'élevage et l'enregistrement des chevaux, mais elles sont toutes réunies dans une sorte d'assemblée générale. Le meilleur exemple en est probablement le fait qu'ils n'organisent jamais de courses l'une sur l'autre. Ils fixent leurs horaires et il y a toujours une course, mais jamais deux en même temps. Il arrive qu'une course de chevaux au trot se rapproche d'une course de pur-sang et qu'il y ait des conflits avec des retards et d'autres choses de ce genre, mais je les ai rarement vus faire deux courses à la fois. Et ce serait difficile à contrôler ici aussi parce qu'il faudrait aussi inclure les pur-sang."
L'Amérique du Nord est peut-être le seul endroit au monde à ne pas gérer les horaires des courses de manière centralisée.
Au-delà de la coordination des horaires, ce que les plus grands hippodromes américains tentent de faire entre eux, les entités qui supervisent les courses en France et en Suède ont réussi à créer des marques à succès en ce qui concerne, entre autres, les paris. "Ces pays développent différents types de paris. Ils disposent d'un contrôle et d'un budget importants, et le gouvernement considère qu'ils méritent d'être soutenus en raison de leur secteur agricole", souligne M. Fanning. "Et c'est très rentable ! Ce n'est qu'au cours des deux dernières années qu'ils ont ressenti les effets des paris sportifs, mais même aujourd'hui, ils ont des licences qui permettent de parier à la fois sur les sports et les chevaux avec le même portefeuille."
Le commentateur américain ajoute : "Une autre différence majeure par rapport aux États-Unis est que les courses de chevaux en Suède et en France sont un sport national. Le public est beaucoup plus réceptif dans ces pays, ce qui peut avoir une plus grande influence. Cela dit, il serait encore possible, au niveau national, d'investir systématiquement des recettes et des fonds dans les infrastructures, la promotion et les paris novateurs s'il existait un accord de partage entre les parties."
C’est vers le recours au transfert de plusieurs pratiques européennes que conclut Brett Sturman de HRU : "Il n'est évidemment pas réaliste d'envisager une refonte totale de la structure de l'industrie telle qu'elle a toujours été, mais cela ne devrait pas exclure le désir d'essayer une quelconque forme de normalisation. Du point de vue des joueurs et de l'optimisation de la gestion collective des sports, la solution la plus simple consisterait à coordonner les horaires des courses. Si l'on ajoute à cela un pari promu à l'échelle nationale et susceptible de rapporter un montant à six chiffres, on peut peut-être assister au début d'un phénomène qui reflète les succès observés ailleurs. Peut-être qu'un jour, cela se produira ici."

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