L'hippodrome de Woodbine signe un accord avec le PMU

Alors que les organisateurs du trot américain questionnent les modèles de courses européens (lire en page précédente), c’est le PMU qui vient de signer un accord de prise de paris avec la société de prises de paris canadienne qui gère les enjeux sur Woodbine.
L’information a été relayée la Revue de Presse Internationale de la SETF (n°108 du 21 février). En voici de larges extraits.
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Au début de l'année 2024, les trotteurs français ont discrètement étendu leur présence sur la seule plateforme légale de paris en ligne pour les courses de chevaux au Canada. Le 25 janvier, HPIbet de Woodbine Entertainment a proposé son premier programme complet de huit courses de l'Hippodrome Vincennes, juste avant le Prix d'Amérique (28 janvier).
Chris Lush, directeur de la technologie, de l'innovation et des paris pour Woodbine Entertainment, a expliqué à Harness Racing Update (HRU) qu'il avait conclu un accord avec le Pari-Mutuel Urbain (PMU) pour les clients de HPIbet. Le PMU gère les paris français en ligne et hors hippodrome sur les courses de chevaux, y compris certaines courses internationales. Selon Chris Lush, certains aspects du produit hippique français ont dû être adaptés au marché canadien des paris.
"Honnêtement, cet accord a été préparé pendant dix ans", affirme Chris Lush. "Le système de cotation est différent en France, ce qui est l'un des plus gros problèmes, et il y a des prélèvements supplémentaires que nous ne pouvons pas configurer de notre côté, jusqu'à un certain point. La législation canadienne prévoit une prise en charge maximale de 35 %, et certains de ces pools sont en fait supérieurs à 35 %, de sorte que nous ne pouvons pas prendre en charge certains pools."

"Le PMU est la troisième plus grande entité de ce type au niveau international, ce qui permet d'obtenir des cagnottes d'une taille que l'on retrouve sur peu d'hippodromes en Amérique du Nord. Les courses françaises sur HPIbet partagent des pools communs avec la France", déclare Chris Lush qui ajoute encore : "Nous voulions vraiment avoir la possibilité de parier directement dans les pools du PMU, parce qu'il y a beaucoup de liquidités et d'intérêt dans ces pools."
Le Canadien explique : "Les Français ne parient pas non plus sur les courses à l'amble, comme nous le faisons au Canada. C'est le trot qui est le plus important que ce soit sous la selle ou avec des sulkys. Nous voulions intervenir avant le Prix d'Amérique, car c'est l'occasion d'offrir à nos clients l'une de leurs grandes courses de trot. Je pense que beaucoup de nos joueurs connaissent les courses françaises, et c'est l'occasion d'en proposer davantage."
Proposer régulièrement des courses de trot françaises avec des pools mixtes PMU n'est pas une évidence pour les marchés internationaux. Lors de la Conférence mondiale du trot 2017 à Charlottetown, le directeur technique des courses de l'autorité française LeTrot (désormais SETF), Guillaume Maupas, avait exprimé ses inquiétudes quant à l'exportation illicite du signal de course français de haute qualité vers certains marchés européens qui ne payaient pas de commission.
"Nous vendons de plus en plus de courses à l'étranger et il est toujours intéressant de voir dans quelles conditions nous pouvons vendre les courses", avait-il déclaré lors de la conférence. "Nous savons que notre principal intérêt est de protéger l'organisation et l'industrie des courses dans chaque pays, et nous devons donc nous assurer que lorsque nous diffusons des images à l'étranger, nous recevons une redevance pour l'envoi de ces courses."
Le responsable de la technologie, de l'innovation et des paris de Woodbine a confirmé que le PMU restait prudent à l'égard des marchés étrangers aujourd'hui encore. "Ils (le PMU) travaillent vraiment avec les principaux partenaires de pari mutuel comme nous [Woodbine], parce que lorsque vous avez un autre partenaire de pari mutuel, nous parions directement dans leurs pools, ce qui signifie que nous pouvons compter les uns sur les autres et que nous savons exactement ce qui se passe parce que nous sommes interfacés entre nos pools", explique Chris Lush. "Le risque est que, si quelqu'un accède à ce signal, il le fournisse à des sites de paris à cote fixe sur le marché gris (non réglementé). Et des clients parient à cote fixe sur un signal qu'ils n'auraient pas dû avoir."
Le Canadien fait le constat que le protectionnisme du pari mutuel permet aux hippodromes japonais de rester prospères d'un point de vue commercial. Selon Chris Lush Lush, la France est tout aussi attentive, bien que moins restrictive, à la protection de son secteur national des courses.