Le meeting d'hiver vu par les chiffres

Après voir avoir proposé plusieurs analyses sportives du meeting d'hiver 2023-2024, il est l'heure de découvrir les chiffres-clés du plus grand meeting trotteur au monde, aussi bien dans sa longueur que sa dimension économique avec ses 42,273 millions d'euros d'allocations distribuées lors des 91 réunions (+ 1 par rapport à 2022-2023).

Érigé telle une boussole dont les points cardinaux sont le spectacle, la diversité du trot, le chiffre d'affaire d'enjeux et la compétitivité, le nombre de partants fait l'objet de toutes les attentions depuis des années de la part des organisateurs de la Société du Trotteur Français. Après avoir constaté l'an dernier une première phase de relance, la tendance s'est nettement confirmée cet hiver. Tous les indicateurs sont au vert sur ce sujet :
→ 35.401 chevaux engagés (vs 32.860 en 2022/2023)
→ 10.124 partants déclarés (9.539)
→ 9.876 partants réels (9.312)
soit 13,1 partants/course (12,5 en 2022/2023)




Le principe étant de comparer les données d'un hiver à l'autre, rappelons pour débuter que la seconde moitié du précédent meeting d'hiver avait été marquée par une grippe équine qui avait cloué nombre de trotteurs au box. Mais ceci ne suffit bien sûr pas à expliquer l'amélioration de la moyenne de partants. Il faut pour cela souligner avant tout la mobilisation des professionnels face à l'attractivité du meeting d'hiver ainsi que deux autres arguments : les mesures positives sur le programme et la réaction des européens à l'augmentation de l'offre des courses ouvertes.

Les mesures concernant les gains minimas
Deux révisions des conditions avaient été adoptées par la commission du programme au second semestre 2023. Si la baisse de 15% des gains minima particuliers dans certaines courses n'a pour ainsi dire pas eu d'effet (7 chevaux concernés en tout et pour tout), la baisse générale des minimas de 15% a elle été particulièrement porteuse. Les premiers bénéficiaires ont été, logiquement, les trotteurs de 3 ans.

Les chiffres :
→ 119 chevaux ont été concernés par la mesure
→ ils ont représentés 181 partants en plus
→ soit l'équivalent près de deux réunions complètes à eux seuls

L'augmentation du nombre de courses ouvertes aux chevaux étrangers
Le sujet n'a pas manqué de nourrir les discussions voire les débats ces dernières semaines. Les chiffres factuels sont les suivants : le meeting d'hiver 2023-2034 comptait 30 courses ouvertes de plus que sa précédente édition. Les chevaux étrangers, admis par définition dans ces compétitions, ont généré cet hiver 211 partants supplémentaires par rapport au meeting précédent soit l'équivalent de deux réunions à eux seuls. Alors ont-ils pour autant gagné plus ? La réponse est "oui, mais...". Factuellement oui, puisqu'ils ont gagné au total 53 courses, soit 3 de plus que l'an passé. Ils ont en revanche glané moins de gains au total : 3.712.330€, c'est-à-dire moins que lors des deux hivers précédents. Le tout avec un périmètre donc bien plus large.




L'objectif numéro 1 de proposer des pelotons fournis (voir graphiques ci-contre et ci-dessous) lors du meeting d'hiver, lequel correspond "aux trois mois les plus importants de l'année pour le PMU, novembre-décembre-janvier" dixit Sylvain Dominé - Directeur des réseaux commerciaux du PMU, est bien de générer un chiffre d'affaires conséquent et de qualité pourrait-on ajouter. C'est-à-dire des enjeux sur l'offre des paris à combinaison, les plus profitables à la filière en termes de taux de retour. Et là, le résultat n'est pas franchement à la hauteur des espérances. L'opérateur historique annonce en effet un chiffre d'affaire stable sur l'ensemble du meeting (+0,3% au global) constatant deux périodes distinctes : de très bonnes performances en début de meeting avant une bascule très nette au 1er janvier, "du fait d'une baisse générale d'activité dans notre pays et d'un contexte international anxiogène" a expliqué Sylvain Dominé. "Ces chiffres sont décevants d'autant que les performances de début de meeting s'expliquent aussi par le fait de comparer avec une période 2022 marquée par la Coupe du Monde de Football" a rétorqué Guillaume Maupas, Directeur des courses et de l'association SETF, samedi lors de la présentation à la presse.

Une question reste en suspens : quel aurait été le niveau de chiffre d'affaires sans l'augmentation de partants ?
On pourra aussi s'interroger sur le niveau général des courses qui ont certes fait du nombre mais aussi perdu par conséquent en niveau global. Enfin, on regrettera aussi que les autres opérateurs ne diffusent pas leurs niveaux d'enjeux, ce qui semblerait pourtant la moindre des choses à l'égard de l'organisateur des courses et des acteurs dont l'activité sert de supports aux prises de paris.

Lors d'un échange direct et nourri, Sylvain Dominé a pu donner des éléments de contexte sur l'activité du PMU cet hiver, précisant qu'une tendance positive émanait des points de vente avec des chiffres en progression sur le meeting d'hiver en particulier de 1,9% sur le réseau. Quant au partenariat du PMU avec les Amérique Races, il s'est résumé à un chiffre : 1700 "animations", comprenez des distributions de goodies aux couleurs des plus belles courses hivernales et quelques "coverings". Rapporté au nombre de courses "Amérique Races", neuf, cela représente 189 animations. Rapporté aux nombre de points de ventes (14.000, lesquels ne se valent pas tous certes), cela revient à seulement une "animation" pour huit points de vente en moyenne sur tout l'hiver !



Ci-dessous le rééquilibrage de la proportion des courses à plus ou moins 14 partants


LES COURSES
753 courses
56.139€/course en moyenne

LES PROS
711 entraîneurs différents (vs 675 en 2022/2023)
629 jockeys différents (629)

LES CHEVAUX
3.583 chevaux différents (vs 3.282)


33 courses à réclamer (31) pour 58 chevaux réclamés (54)

68% des partants viennent de Basse-Normandie et d'Anjou-Maine (adresse de l'établissement principale prise en compte) - voir visuel ci-dessous



Les meilleurs chronos par distance
2100m auto - 1'09''4 - Idao de Tillard
2175m attelé - 1'10''4 - Kana de Beylev
2175m monté - 1'10''6 - Idéale du Chêne
2200m attelé - 1'09''6 - Idao de Tillard
2200m monté - 1'10''8 - Idéale du Chêne
2700m attelé - 1'11''4 - Idao de Tillard, Ibiki de Houelle et Izoard Vedaquais
2700m monté - 1'12'' - Esperanza Idole
2850m attelé - 1'12'' - Izoard Vedaquais, Gu d'Héripré, San Moteur
2850m monté - 1'11''9 - Édition Jema
2875m attelé - 1'11''8 - Grace du Digeon et Gamin Jaba
2875m monté - 1'12''4 - Filwell et Esperanza Idole
4150m attelé - Hussard du Landret