Un samedi d'été sur des airs d'Amérique

Avec quatre Groupes 2 à l'attelé à l'affiche, la réunion de ce deuxième samedi de juin à Vincennes a eu des airs de Prix d'Amérique Legend Race par un temps estival. En renouant avec le succès dans le Prix Chambon P qu'il remporte dans un temps record (1'11''3), Hooker Berry, le vainqueur 2023 de la course mythique, y est pour beaucoup bien évidemment. Mais il n'est pas le seul. En s'imposant dans le Prix Jules Thibault, Krack Time Atout a démontré que la grande épreuve du dernier mois de janvier serait un jour son objectif.

Cela restera assurément l'une des images, si ce n'est l'image, de cette réunion qui a tenu toutes ses promesses. De quoi parle-t-on ? De Nicolas BAZIRE levant le bras à plus de 100 mètres du poteau d'arrivée du Prix Chambon P au sulky de HOOKER BERRY (Booster Winner). Comment à cet instant précis ne pas revenir un an et demi quasiment en arrière quand le même Hooker Berry remportait le Prix d'Amérique Legend Race et que Jean-Michel BAZIRE, son père, faisait le show tout au long de la ligne droite ? C'est comme si, en quelque sorte, l'on était remonté dans le temps. Une remontée en arrière qui prend d'autant plus de sens que le cheval de Michel ALADENISE n'avait plus gagné depuis. Ces 496 jours très exactement peuvent paraître une éternité pour un champion comme lui. Mais pas de là à remettre en question les qualités de l'alezan reconnaissable entre mille. "On ne gagne pas un Prix d’Amérique par hasard", rappelait ainsi Michel ALADENISE qui regrettait que certains l'aient un peu trop vite oublié.
Nicolas Bazire n'avait pas oublié les sensations connues par le passé au sulky de son partenaire et reconnaissait qu'il lui tardait de renouer avec lui avec le succès. "Des fois, il était moins bien. Des fois, j'étais moins bien, commente-t-il en n'hésitant pas à faire son mea culpa sur les courses passées. Aujourd'hui (lire samedi), on a été bons tous les deux."

Coïncidence, ce retour sur la plus haut marche du podium dans un chrono inférieur de quatre dixièmes à celui de TONY GIO (Varenne), détenteur jusque-là du record de ce Prix Chambon P, intervient très exactement la semaine où le 2 ans MY LOVE ALWAYS, issu de sa première année de production de celui qui fait la monte au Haras d'Avireau de Franck LEBLANC qui gère aussi pendant cette période son entraînement, vient de se qualifier à Caen en 1'15''7, soit la meilleure réduction kilométrique de sa promotion après un peu plus d'un mois de séances de qualifications.


Battu de très peu à Enghien par son grand rival dans la génération KOCTEL DU DAIN (Boccador de Simm) dernièrement tout en finissant sur le pied de 1'05''5, KRACK TIME ATOUT (Face Time Bourbon) a pris une éclatante revanche dans le Prix Jules Thibault en bouclant les 2.700m. dans la réduction kilométrique de 1'11''3, soit à un dixième du record du parcours pour un 4 ans détenu par... son père FACE TIME BOURBON dans ce même Groupe 2. Sa faculté d'accélération est toujours aussi impressionnante et il semble s'affranchir d'un comportement au départ qui pouvait lui faire perdre des courses il y a de cela quelques mois seulement, ce que souligne son driver Paul Ploquin : "Il est plus franc dans ses départs". Sébastien Guarato, qui n'hésite pas à le qualifier de "crack", se projette vers l'avenir : "C'est un cheval sur la montante et je pense qu'il aura sa place dans un Prix d'Amérique un jour !".


Après des mois forcément compliqués à la suite de l'accident d'Alexandre Abrivard, l'écurie familiale reprend des couleurs depuis le retour de celui-ci au sein des pelotons. Dans la semaine, HANNA DES MOLLES (Village Mystic) s'est appropriée le record général de Vincennes au monté en s'imposant en 1'09''6. Ce samedi, KELLE BEAUTE (Uniclove) fait sien le pendant pour les femelles du Prix Jules Thibault, le Prix Guy Le Gonidec, son premier semi-classique. Pieds nus pour la première fois, la pouliche abaisse là aussi le record de la course en 1'11''8.
Chez les cousins angevins, Loïc et Matthieu, ce samedi restera aussi à marquer d'une pierre blanche avec la première victoire dans un Groupe 2 de JAMIN DE BRION (Charly du Noyer), issu de leur élevage, pour son deuxième essai à ce niveau, le premier où il était présenté pieds nus.