Le duel était attendu et il a bien en lieu. Horsy Dream en est sorti vainqueur pour s'imposer en authentique crack dans le Prix René Ballière (Gr.1). Il a dominé Idao de Tillard lequel conclut deuxième. Pourtant, dans le même temps, il n'y a pas eu vraiment de duel tant la supériorité du pensionnaire de Pierre Belloche a été manifeste. Et selon les propres mots de l'entraîneur, cela a été magique. La performance sportive est, une nouvelle fois, d'un très haut niveau avec une réduction kilométrique finale d'1'09''2 sans que le vainqueur n'ait vraiment eu à lutter !
Magique, sensationnel, sang-froid, dantesque. Voilà quelques adjectifs et mots qui ont accompagné le triomphe de Horsy Dream (Scipion du Goutier) dans le Prix René Ballière (Gr.1). Il faut dire que le scénario est largement en défaveur d'Horsy Dream dans le dernier tournant, enfermé derrière une première ligne composée d'Idao de Tillard (Sévérino) et d'Izoard Védaquais (Bird Parker) tandis qu'Hokkaïdo Jiel est venu se poser à son extérieur à l'intersection des pistes. Le piège est posé, comme diabolique.
Une prise de risque assumée par Eric Raffin
Totalement cadenassé à la sortie du tournant final avec des ressources visiblement importantes, Horsy Dream semblait devoir laisser s'expliquer en tête Idao de Tillard, Hokkaïdo Jiel et Vivid Wise As (Yankee Glide), acteur du couloir intérieur. L'ouverture se fait bien à 100 mètres du but mais il est trop tard. Trop tard pour revenir sur des rivaux comme Idao de Tillard et Hokkaïdo Jiel, lancés à pleine vitesse. Et pourtant, l'impensable se réalise bien. Et Eric Raffin nous raconte de l'intérieur ce moment : "Très sportivement, Jean-Michel (Bazire) qui n’avait pas trop de gaz avec Ganay de Banville m’a laissé le passage. En deux foulées, Horsy Dream a gagné. Il prouve qu’il n’a pas volé son Elitlopp. Le cheval comme moi, on s’est régalés. Et il n’a pas pris dur. C’est rare de voir une telle différence de vitesse au haut niveau. Il faut savourer car c’est un moment particulier d’avoir une sensation de vitesse comme cela à 200 mètres de l’arrivée." Concernant son choix de ne pas être sorti plus tôt, il nous déclare : "J’aurais pu y aller un peu avant mais je n’ai pas voulu. Après l’Elitlopp, je préférais finir emmuré et battu plutôt que de lui donner une course difficile. Il faut le préserver pour qu’il dure longtemps, quitte à perdre des courses. Il a toujours été ménagé jusqu’alors. Il a pris de la force et arrive maintenant vraiment à maturité tout simplement. Je n’ai pas tiré la ficelle du débouche-oreilles aujourd’hui."Une victoire importante pour l'avenir
Avec cette victoire, Horsy Dream bat Idao de Tillard dans son jardin et dans un exercice dans lequel le crack de Thierry Duvadestin excelle. Un verdict important qui couronne une envie d'en découdre de Pierre Belloche, l'entraîneur du vainqueur, qui nous debriefe : "On avait le choix d’aller sur le Kymi Grand Prix mais je ne voulais me défiler d’un duel avec Idao. C’était important pour la suite des événements de montrer les dents. Cela a été magnifiquement réalisé par le cheval et par Eric (Raffin) avec beaucoup de sang-froid. Personnellement, j’aurais attaqué plus tôt, quand Hokkaïdo est venu. Je n’aurais pas pris le risque d’être enfermé vivant et de vivre un cauchemar. Eric est en pleine euphorie, a pris des risques importants et cela a été gagnant. C’est magique de voir Horsy Dream sur le pied de 1’02 pour finir. Je pense que le cheval gagne en roulettes. Il a moins forcé que dans l’Elitlopp."
Idao de Tillard moins bien que cet hiver ?
Fautif lors de son échauffement, Idao de Tillard s'était vu ajouter du poids (des cloches) avant la course. Thierry Duvaldestin analyse de son côté : "Le cheval fait sa course et on n’est pas déçu plus que cela. Horsy Dream a changé de statut, ce n’est plus le même. De notre côté, on a moins le vent dans le dos que cet hiver. Le cheval était bien mais il a fallu lui rajouter une cloche. Il a couru avec 300 grammes. Ce n’est pas rien. Il est peut-être un peu moins bien que cet hiver mais fait une très bonne valeur quand même. Avec son numéro, on avait prévu d’aller devant. Horsy Dream a eu le super parcours dans une course où il n’y a pas eu de temps morts."
Les deux précédents vainqueurs du Prix René Ballière, Vivid Wise As (2022) et Hokkaïdo Jiel (2023) ont conclu à la lutte avec Idao de Tillard. Au sujet d'Hokkaïdo Jiel, son entraîneur Jean-Luc Dersoir nous déclare : "Il fait une super course. Il était loin et a dû produire un gros effort pour se rapprocher. Il n’a pas lâché pour finir. Je suis content de lui."
6e | PRIX RENE BALLIERE | ||
Att - 2100 m - Groupe 1 - 200 000 € | ||
HORSY DREAM 1'09"2 | ||
Scipion du Goutier x Bonanza du Closet (Prince Gede) | ||
Driver : E. Raffin - Entraîneur : P. Belloche | ||
Propriétaire : Ec. du Closet - Eleveur : J. M. Deschamps | ||
2e | Idao de Tillard 1'09"4 Severino x America de Tillard | |
3e | Vivid Wise As 1'09"4 Yankee Glide x Temple Blue Chip | |
4e : Hokkaido Jiel - 5e : Ganay de Banville - 6e : Izoard Vedaquais - 7e : Gamay de l'Iton |
Goetmals Wood 1'11''9 | And Arifant 1'16''5 | ||
Scipion du Goutier 1'11''9 | Tahitienne | ||
Gissi James 1'14''5 | Jet du Vivier 1'18''5 | ||
HORSY DREAM | Sissi des Monts | ||
Prince Gede 1'11''6 | Sancho Panca 1'15''2 | ||
Bonanza du Closet | Favorite Gede 1'16''7 | ||
Elite d'Atout 1'15''1 | Sugarcane Hanover (US) | ||
Kaline Atout 1'17''3 |
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