It's A Dollarmaker fait ce qu'il aime le plus
Le Grand Prix du Conseil Municipal (Groupe 2) a rendu un verdict implacable mardi en début de soirée sur l’hippodrome de Vichy au cours de cette semaine du Festival du Trot du Centre-Est. En bouclant son parcours en 1’12’’3, le meilleur chrono de l’histoire de la course pour un cheval du premier échelon, It’s A Dollarmaker a rendu la tâche impossible aux trois concurrents des 25m. même pour un gagnant de Prix d’Amérique Legend Race comme l’est Hooker Berry. Dans son style caractéristique, le cheval de Gianni Fascella a fait ce qu’il sait et ce qu’il aime faire avant tout : aller de l’avant et imposer un rythme soutenu.
Quand on parle d'It's A Dollarmaker (Saxo de Vandel) vient immédiatement à l’esprit qu’il est le propre frère de Dollar Macker, double vainqueur de Groupe 1 dans les Prix des Élites et des Centaures. Un niveau de compétition auquel il a lui aussi accéder au sein d’une génération dorée emmenée par le phénomène Idao De Tillard (Sévérino) en prenant notamment la troisième place du Critérium des 5 Ans remporté justement par le dernier cité. Mais c’est aussi et peut-être plus encore son physique qui interpelle. Avec ses 1,69m., il est une véritable force de la nature, ce qui confère une amplitude peu commune à ses battues. C’est en jouant pleinement sur cette caractéristique qu’il a construit son deuxième succès de Groupe 2, mardi à Vichy, dans le Grand Prix du Conseil Municipal quinze mois après avoir remporté le Prix Robert Auvray sur les 2.700 mètres de la grande piste de Vincennes, un parcours sur lequel il revendique un chrono de 1’10’’9, soit le deuxième meilleur temps de sa génération derrière l’incontournable Idao de Tillard (1'10''7).
Avec It’s A Dollarmaker au premier échelon, la physionomie du temps fort sportif du Festival du Trot du Centre-Est ne faisait guère de mystère. "On savait qu’avec huit partants, cela risquerait d’être une course à la queue leu-leu", revient Éric Raffin. De la théorie à la pratique, il n’y a pas eu une once d’écart.
Fiche d’identité
→ Né le 6 mars 2018
→ Éleveur : NV Hicewa
→ 31 courses
→ 14 victoires dont 2 Groupes 2 (Prix Robert Auvray et Grand Prix du Conseil Municipal de Vichy)
→ 5 places dont une 3ème place dans le Critérium des 5 Ans (Groupe 1)
→ 1’10’’9 (Vincennes 2.700m.)
→ 503.380 €, ce qui en fait le n°10 par les gains au sein de sa génération tout en étant l'un des deux qui a le moins couru
Éric Raffin première !
Alors qu'il réalise un premier semestre tout à fait remarquable ponctué par sa victoire dans l'Elitloppet avec
Horsy Dream (
Scipion du Goutier), Éric Raffin inscrit pour la première fois la meilleure épreuve vichyssoise à son palmarès, pour il est vrai ce qui était seulement sa deuxième participation huit ans après une tentative avec
Valko Jenilat (Kepler) qui avait été disqualifié.
"Je ne viens pas souvent à Vichy. Il faut faire des choix, explique-t-il.
Je ne peux pas être partout. Mais gagner la plus belle course du meeting, c’est top !"
"J’ai pris un bon départ et je me suis rabattu en tête dans le premier tournant. Ensuite, j’ai été sur un rythme régulier pour ne pas faciliter la tâche des chevaux des 25m. et même des autres", poursuit-il. Les courses sont parfois aussi simples que cela.
"Le chrono (1’12’’3) est excellent, ce qui a rendu la tâche des chevaux des 25m. quasiment impossible, détaille encore le quintuple tenant du titre du Sulky d’Or.
Il a un grand braquet et est mieux donc devant, sans à-coups. J’ai été régulier tout le temps." "On sait qu’il ne lâche rien, complète Gianni Fascella, l’un des co-propriétaires dont il défend la casaque.
Après, il peut toujours être surpris par un cheval sur une pointe de vitesse, surtout que, s’il n’y avait pas beaucoup de partants, il y avait une grande qualité de chevaux. C’est un cheval volumineux qui a beaucoup, beaucoup d’allures et avec lequel on veut courir sur de belles pistes souples, ce qui est le cas de Vichy."
Moralement, lui qui a eu quelques gros combats à Vincennes était heureux d’être à Vichy. (Gianni Fascella)
Ce changement de piste, lui qui a couru essentiellement à Vincennes (25 fois en 31 courses), est un facteur déterminant aux yeux d'Éric Raffin.
"C’est important pour ces chevaux-là de changer d’environnement. Ça leur redonne du moral. Rien qu’au heat il était plus calme, plus serein, lui qui est capable de tirer", insistait-il ainsi au moment du debrief de la course. Le propriétaire belge le rejoint dans cette analyse :
"La montée de Vincennes est un avantage entre guillemets pour lui, car il a vraiment un gros moteur. Plus c’est sélectif, mieux c’est pour lui. Mais, là, moralement, lui qui a eu quelques gros combats à Vincennes était heureux d’être à Vichy, ce qui lui change les idées". Sur la lancée de sa première année de monte qu'il a terminée en étant quasiment complet selon son propriétaire comme son compagnon d'écurie
Instrumentaliste (Ready Cash), dont la rentrée devrait se faire dans le Critérium de Vitesse des Sables-d'Olonne (le 9 août), le programme à venir d'
It's A Dollarmaker n'est pas encore défini.
"On n’a pas vraiment planché dessus avec mes associés, nous dit Gianni Fascella.
Je ne pense pas que l’on va faire le meeting d’été d’Enghien. On ne se précipite pas."
C'est aussi un peu le Centre-Est qui gagne avec Quentin Gaillard
Si
Hooker Berry (
Booster Winner) était confronté à une tâche difficile pour son retour sur ses terres en devant rendre 25m., il y a quand même un peu de Centre-Est dans le succès d'
It's A Dollarmaker. On s'explique. Le lad de ce dernier est Quentin Gaillard, le fils de Philippe Gaillard, dont l'établissement est installé dans l'Allier, à une quinzaine de kilomètres de l'hippodrome des bords de l'Allier. Depuis plusieurs mois maintenant, Quentin travaille en Normandie au service de Sébastien Guarato pour lequel il a gagné quatre courses.
"Cela fait plaisir de gagner à domicile pour moi. Gagner sur ses terres c’est toujours agréable, assure le jeune homme.
It's A Dollarmaker est un roc. Il gagne vraiment bien. À Vincennes, cela lui arrive d’avoir un peu les jambes lourdes pour finir, surtout qu’il fait partie d’une grande génération. Mais il est dur à déloger de la tête, surtout sur une piste plate comme celle-ci. Quand il est comme ça, il ne dit jamais non et il donne toujours son maximum."