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Marie Tourainne
Actualité - 25.08.2024

"Les ventes, pour nous, C’est deux mois sans oxygène"

Chacun sait que le Haras d’Ecouché, animé par Marie Tourainne et Nicolas Menand, est un incontournable du paysage des ventes de yearlings, où il est encore le plus représenté cette année, avec soixante-quatorze lots en lice. L’an passé, le site ornais a fait afficher le « top-price » tant aux ventes d’Auctav, à Bois-Roussel, qu’à celles d’Arqana Trot, à Deauville, et à celles de Caen. A la clef, le seul volume d’enchères à sept chiffres de l’ensemble des ventes. Repartie pour de nouvelles aventures cette année, Marie Tourainne répond aux questions de 24H Au Trot.

2 4H Au Trot – Les ventes 2023 furent, pour votre structure, celles de tous les records. Un an plus tard, dans quel état d’esprit êtes-vous, à la veille du moment fatidique ?
Marie Tourainne – Il ne faut pas se leurrer : nous ne ferons pas aussi bien que l’année dernière. Ressortir les mêmes chiffres est, tout simplement, impossible, car les résultats obtenus étaient exceptionnels. De toute façon, notre objectif premier demeure le pourcentage de sujets vendus. Si nous préparons des chevaux pour les ventes, c’est pour les vendre, non pas pour les ramener à la maison ! La plupart du temps, nos clients se montrent rationnels et s’adaptent aux circonstances. Nous sommes avec eux et les accompagnons dans leur démarche. Un ensemble de paramètres, en particulier inhérents au marché auquel on se trouve confronté, nous fait dire que l’on peut vendre à partir de tel prix et c’est ainsi que les choses s’organisent.

Notre objectif premier est le pourcentage de vendus. Si nous préparons des yearlings pour les ventes, ce n’est pas pour les ramener à la maison !

Justement, comment sentez-vous le marché de cette année ?Je pense qu'il ne faut pas s’attendre à des prix de folie, mais à un marché sérieux et homogène. Les ventes sont dominées par la fille de Ready Cash et Bélina Josselyn, qui, en quelque sorte, boxe hors catégorie, comme cela était le cas de Machiavel Bourbon, que nous avons présenté chez Auctav et vendu, l’année dernière (N.D.L.R. : top-price des ventes de yearlings, toutes agences confondues, à 580.000 euros, et même record d’Europe, pour un yearling). Je pense que, comme souvent, ce qui est très bon va se vendre, bien et facilement, et que, pour le reste, ce sera un peu plus compliqué. En ce qui nous concerne, nous avons eu du passage, au haras, depuis la fin du mois de juillet, dès lors que nous sommes entrés dans la phase vraiment active de la préparation des ventes. A cet égard, les visites sont plutôt prometteuses, faites par des gens –entraîneurs, courtiers, propriétaires– qui ont paru intéressés. A priori, c’est de bon augure.

Vous présentez aussi des yearlings à la vente internationale, à la veille des trois journées habituelles ?
Oui, nous en avons six, en provenance de Suède et d’Italie. Cette vente fait beaucoup parler, voire attise la critique. C’est très français comme réaction ! A titre personnel, je pense qu’il faut essayer. Qui ne tente rien n’a rien. On peut espérer que, ce faisant, on va créer de l’aspiration favorable à la vente française. Les investisseurs étrangers sont capables aussi bien d’acheter un yearling « non FR », pour courir à l’extérieur de nos frontières, qu’un « FR », pour courir chez nous. Cette nouvelle vente n’a lieu d’être que si, vraiment, on a un effet report vers les vacations françaises. A voir : c’est un peu, en l’occurrence, comme une pochette surprise.

On vous imagine sous pression pendant toute cette période de préparation et de présentation…
Les ventes, pour nous, c’est deux mois sans oxygène ! Les enjeux financiers sont très importants. Il y a tellement de travail et d’investissement, en amont, de la part de l’éleveur, qu’il soit sans sol ou avec sol, qu’il ne faut surtout pas se louper et croiser les doigts, notamment, pour que tout se passe bien, qu’il n’y ait pas d’incident, jusqu’au jour de la vente.

Comme souvent, ce qui est très bon va se vendre, bien et facilement



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Une clientèle fidèle, dans l’esprit de la maison

Marie Tourainne et Nicolas Menand ont "fait leurs classes", principalement, dans les chevaux de sport. Leur installation au Haras d’Ecouché, dans l’Orne, sur l’ex-fief du bel élevage d’obstacle de la famille Gallot, remonte à 2011. Depuis 2023, ils louent, en outre, le Haras du Tellier, près d’Argentan, à Patrick Chédeville. Au total, ils exploitent cent quatre-vingts hectares d’herbages. Une petite dizaine de personnes travaillent, en permanence, au haras, dont les deux activités principales sont la préparation des yearlings aux ventes et, au printemps, les poulinages : "Nous avons dû faire cent poulinages cette année, pointe Marie Tourainne. Nous avons, à la fois, des juments en pension à l’année –une quarantaine– et d’autres qui viennent pour pouliner et être inséminées. Ainsi les « Berry » de Michel Aladenise viennent-ils chez nous au printemps, cela depuis les débuts du haras. Les juments de Lydie et Franck Nivard aussi, entre autres. Nous avons beaucoup de clients très fidèles, y compris étrangers. C’est l’esprit de la maison."


Combien de yearlings, cette année, ici et là ?
6, donc, à la vente des chevaux étrangers
2 à Auctav (N.D.L.R. : pour un lot vendu, Nixon de Blary, un fils d’Impressionist adjugé 22.000 euros à Louis Baudron et à l’Ecurie Hunter Valley)
36 aux trois sessions d’Arqana Trot ; et trente à Caen ; au total, soixante-quatorze yearlings.

Si l’on veut détacher quelques noms, aux ventes d’Arqana Trot, Nash Perrine, trois quarts frère du classique Gatsby Perrine, par Django Riff (numéro 38) ; Neptune de Blary, le premier produit de la classique Flicka de Blary, par Face Time Bourbon (numéro 68) ; New Winner, par Ready Cash et une propre sœur de Booster Winner (N.D.L.R. : numéro 90) ; Niaouli de Wallis, demi-frère de Kataki de Wallis, par Hohneck (numéro 103) ; et Noble de Rêve d’Or, par Bold Eagle et une sœur de la classique Ursula Speed (numéro 133). Mais il va de soi que d’autres pourraient être cités.

Quels sont, pour finir, les yearlings présentés par vos soins qui sont devenus les meilleurs chevaux de course ?
De mémoire, je citerai Happy and Lucky, gagnante du Groupe 1 Prix de Normandie, la classique attelée Jazzy Perrine, Kapitano de Source, vainqueur de la Yearling Cup, l’année dernière, ou encore Louisiane de Bomo, double lauréate de Groupe 2 et placée de Groupe 1. Samedi, on avait trois partants dans la Yearling Cup et on a pris la troisième place, avec Lord de Loiron.
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