Christian Bigeon quitte les pelotons

Une page se tourne pour le professionnel mayennais Christian Bigeon qui vient d'annoncer qu'il arrêtait de driver en course. Rencontré ce mercredi au Mans, il nous déclare : "Cela fait un moment que j'y pense. J'arrive à un âge, 65 ans, où il faut prendre une décision. Je n'ai pas envie de faire le tour de trop. Je me sens très bien, en forme, mais quand on regarde dans un peloton, je fais partie des vieux. Et il y a du monde autour de moi pour driver mes chevaux."
La dernière sortie comme driver de Christian Bigeon restera le Prix d'Epinay à Vincennes, le 25 février dernier, où il s'était présenté avec Klass Haufor (Face Time Bourbon), quelques heures après avoir conclu 8ème du Prix de Paris - Marathon Race (Gr.1) avec Hip Hop Haufor (Up And Quick). Nous étions alors en fin de meeting d'hiver et la décision était déjà à l'esprit du professionnel : "J'ai en fait pris ma décision durant l'hiver. Quand j'ai vidé mon vestiaire à Vincennes en fin de meeting, j'avoue que j'avais la gorge serrée."
Le nom de Christian Bigeon ne disparaît pas des programmes avec cette décision. Il y sera en tant qu'éleveur, propriétaire mais aussi et surtout comme entraîneur : "J'adore entraîner et je continue d'entraîner. Tant que la santé me le permet, je continuerai. Je vais simplement réduire mon effectif."
Titulaire de presque 1.500 victoires en qualité de pilote (1.475 selon le décompte sur l'Infonet de LeTrot, dont 26 au monté en début de carrière), Christian Bigeon compte huit titres dans des Groupes 1 dont trois avec le champion Vivier de Montfort (Kronos du Vivier) qu'il entraînait. Un triplé réalisé en 1992 dans le Prix de Paris, le Prix René Ballière et le Critérium des 5 Ans. Il a connu une réussite particulière dans cette dernière épreuve qu'il a aussi remportée avec Notre Haufor (Podosis) en 2006 et Paris Haufor (Vivier de Montfort) en 2008. Avec Severino (Gobernador), il a gagné le Prix Albert Viel en 2009 et le Critérium Continental en 2010. Reste sa victoire, à part, avec Oiseau de Feux (Biesolo), dans le Grand Prix de l'UET, lors d'une édition disputée à Laval en 2006, pour l'entraînement de Fabrice Souloy.

Maïte Louis ou la reconversion à la carte

Les acteurs de la reconversion des trotteurs seront à l'honneur samedi, lors de la grande réunion des Critériums à Vincennes. Voici un nouveau témoignage.
Avec Maïte Louis, nous entrons dans une structure équestre multicarte. Sa structure située en Seine-et-Marne, près de Provins, dénommée Les Ecuries de la Ville au Bois, comprend un centre équestre classique mais propose aussi une offre d’équitation adaptée (equi handi) et l’activité de reconversion des chevaux de courses. "Avec notre pole Off Course affilié à la FFR (Fédération Française de Reconversion), notre volonté est de donner une seconde chance aux chevaux qui sortent des courses, relate Maïte Louis. Cela rentre dans notre éthique sachant que nous travaillons aussi, parallèlement, avec les DDPP (directions départementales de la protection des populations) et les associations de protection animale. Les ex chevaux de courses passent entre les mains des cavaliers professionnels de nos écuries pour les réhabiliter et leur proposer ensuite une vie de cheval de loisir." La découverte des trotteurs s’est faite par l’intermédiaire d’un entraîneur installé à proximité, Alain Laurent. "Il nous a ouvert son centre, nous a expliqué son travail. On a découvert un entraîneur attentif à ses pensionnaires avec la volonté de ne jamais dépasser leurs limites." Plusieurs trotteurs d’Alain Laurent (mais pas que) sont depuis passés chez Off Course. Comme Daktari de Joudes (Prodigious) qui devrait être ce samedi à Vincennes. "Les trotteurs en reconversion sont des chevaux de qualité dans le travail avec du cœur. Je les trouve volontaires, cherchant à comprendre ce qu’on leur demande. L'important est de connaître le passé du cheval pour comprendre son histoire. C’est aussi pourquoi j’ai voulu intégrer un réseau de qualité pour savoir ce qu’il s’est passé avec chaque cheval. Alain Laurent, par exemple, répond à toutes nos questions et rend souvent visite à ses ex chevaux. Nous travaillons en confiance et transparence." Dès lors les histoires s’enchaînent. Comme celle de Daktari de Joudes qui a tellement séduit ses cavaliers lors de son instruction qu’ils ont monté une cagnotte pour garder le trotteur au sein de leur structure.