Le système de qualification encore un peu plus renforcé

Le vote en faveur de l’offre "Tactical Landing", doublé de celui de sa mise en application dès 2025, a bien sûr constitué l’annonce principale du Comité de la S.E.T.F., réuni jeudi matin sur l’hippodrome Paris-Vincennes. Ce n’est pas l’unique décision votée par les 52 membres. Dans le cadre de la présentation des grandes lignes du meeting d’hiver de Vincennes 2024-2025, ces derniers ont en effet aussi validé que ce ne sont plus désormais les trois premières places mais les quatre premières des épreuves qualificatives (Bretagne, Bourbonnais, Bourgogne et Belgique) qui donneront une priorité de participation au Prix d’Amérique Legend Race. La volonté est de valoriser encore un peu plus le niveau d’ensemble, avec des acteurs dont la forme récente ne laisse pas de place au doute.

Depuis l’hiver 2016-2017, le système de qualification au Prix d’Amérique Legend Race donne une priorité de participation aux trois premiers des épreuves qualificatives (Bretagne Q#1, Bourbonnais Q#2, Bourgogne Q#5 et Belgique Q#6), tout en ayant supprimé le rendement de distance qui existait dans le "Bourbonnais" et le "Belgique", alors que les vainqueurs du Critérium Continental (Q#3) et du Prix Ténor de Baune (Q#4) sont toujours qualifiés d’office. En 2020, le Comité de la S.E.T.F. a voté une première évolution à ce règlement. Celle-ci a alors consisté à étendre au Prix de France Speed Race et au Prix de Paris Marathon Race du meeting d'hiver en question ce système de qualification et à donner aussi une priorité de participation aux qualificatives suivantes.
Globalement, la formule, qui propose une série de neuf épisodes (six qualificatives + trois finales) entre la mi-novembre et la fin février, donne satisfaction autant aux acteurs qu'au public. Le Comité de jeudi dernier vient toutefois de valider une nouvelle mesure qui renforce encore un peu plus ce système.

En effet, la priorité de qualification va s'étendre à partir du prochain meeting d'hiver aux quatre premiers des Prix de Bretagne, du Bourbonnais, de Bourgogne et de Belgique.
Théoriquement, le système pourrait donc aboutir à la qualification des 18 partants (nombre maximum) du Prix d'Amérique Legend Race : quatre qualifiés dans chacune de ces quatre épreuves qualificatives, soit un total de 16, auxquels s'ajoutent les 2 vainqueurs des deux autres qualificatives. Ce serait toutefois un scénario pour le moins exceptionnel.

L'expérience des précédentes éditions montre en effet qu'un même cheval peut se qualifier au moins deux fois. Pour s'en convaincre, remontons le cours du temps à travers les trois derniers meetings.
Au cours de l'hiver 2023-2024, Izoard Vedaquais (Bird Parker) et Gu D'heripre (Coktail Jet) ont ainsi terminé respectivement deuxième et troisième du Prix du Bourbonnais Q#2 avant de remporter la Q6 pour le premier nommé et la Q5 pour le second. Cet exemple a aussi été vrai lors du meeting précédent avec Ampia Mede Sm (Ganymède), qui a terminé deux fois troisième, et Horsy Dream (Scipion du Goutier), vainqueur du Prix Ténor de Baune avant de remporter trois semaines plus tard le "Belgique". Au cours de l'hiver 2021-2022, ils ont été même trois dans ce cas de figure avec Face Time Bourbon (Ready Cash) et Etonnant (Timoko), qui ont formé les couplés gagnants des Prix de Bretagne et du Bourbonnais (le premier devançant le second, puis inversement), mais aussi Rebella Matters (Explosive Matter), troisième des Q#2 et Q#6.
Toujours en s'appuyant sur les résultats des qualificatives des trois derniers meetings d'hiver, quelle aurait été l'incidence de la modification du règlement votée jeudi dernier par les membres du Comité ? En somme, est-ce que cela aurait permis à des concurrents classés quatrième des Q#1, Q#2, Q#5 et Q#6 d'intégrer le casting du Prix d'Amérique Legend Race ? La réponse pour oui mais seulement pour la "saison" 2021-2022 avec Violetto Jet (From Above), qui avait échoué au pied du podium dans le Prix de Bretagne avant d'être disqualifié dans les trois autres qualificatives auxquelles il a pris part, et Express Jet (Goetmals Wood), dans le même cas de figure dans le Prix de Belgique. Toujours cet hiver-là, Flamme Du Goutier (Ready Cash) avait terminé à la quatrième place du Prix de Bourgogne, mais les 315.000 € de sa victoire dans le Prix de Cornulier trois semaines plus tard lui avaient permis d'intégrer le casting du dernier dimanche de janvier par les gains.
Lors des deux derniers meetings, les chevaux qui ont décroché leur qualification par ce système ont été au nombre de 12, alors qu'ils étaient 11 l'hiver précédent. Il arrive aussi que des "qualifiés" renoncent volontairement comme Jushua Tree (Bold Eagle) dont l'entourage a privilégié la Sulky Wolrd Cup 5 Ans Finale au Prix d'Amérique Legend Race pour lequel avait obtenu sur la piste un bon de priorité avec sa victoire dans le Critérium Continental Q#3.

La volonté d'étendre le système de qualification au quatrième des épreuves qualificatives en question vise à tendre vers un plateau le plus homogène possible. "L’objectif est de favoriser les chevaux ayant des performances positives au départ de la plus belle épreuve du programme français", est-il ainsi mentionné dans le communiqué de presse publié à l'issue du Comité de jeudi. L'idée est de réunir des concurrents dont le niveau de forme ne doit pas susciter de questionnement, auprès des parieurs notamment.
Si la sélection par les gains a permis, par exemple dans l'édition de cette année, d'avoir une championne comme Joviality (swe) (Chapter Seven), qui n'avait pu l'obtenir lors de sa participation au Critérium Continental avant de terminer troisième le jour J, elle ne garantit pas systématiquement la forme des chevaux en question. Cette sélection a pu donner lieu à la présence au départ de trotteurs dont l'ensemble de la carrière suscite le respect et dont la participation est vécue comme un événement pour son entourage, mais dont les derniers résultats et la forme interrogent. On pense ainsi en 2023 aux candidatures de Moni Viking (Maharajah) en 2023 alors qu'il n'avait qu'une course dans les jambes après quatre mois d'absence. Ce jour-là, sans surprise, le manque de compétition de Moni Viking se fit ressentir dès le tournant final.