Les "Abrivard" dominateurs en Anjou-Maine

Ce n'était peut-être pas le couplé le plus attendu à l'arrivée du Grand Prix Anjou-Maine (Groupe 2). Mais Gendréen et Inexess Bleu ont bien donné à l'entraînement de Laurent Abrivard le jumelé gagnant de la 5ème étape du Trophée des Grands Prix en Région, à Meslay-du-Maine, mercredi, où ils ont poussé à la faute le grand favori Ino du Lupin à une cinquantaine de mètres du poteau.

La formule d'Alexandre Abrivard, deuxième au sulky d'Inexess Bleu (Vittel de Brévol), traduit bien l'état d'esprit du clan "Abrivard" à l'arrivée du Grand Prix Anjou-Maine (Groupe 2), eux dont l'établissement est justement situé dans cette fédération, en Sarthe précisément : "Quitte à être battu, autant que cela soit par Gendréen !". Si le cheval de Michel Gallier faisait partie logiquement des chevaux les plus en vue d'un premier échelon qui s'annonçait très difficile à aller chercher pour les concurrents les plus riches, même de la valeur d'un Hohneck (Royal Dream) et d'un Hokkaido Jiel (Brillantissime), ce n'était pas le cas de son compagnon d'entraînement Gendréen (Boccador de Simm), dont les dernières performances n'incitaient pas à une confiance aveugle face à une telle opposition, quand bien même il découvrait un engagement idéal à la limite du recul.
"La course de Cherbourg de la semaine dernière lui a fait beaucoup de bien, revient Alexandre Abrivard. Ça faisait deux fois qu'il partait au galop et qu'il ne faisait donc pas sa course. À Cherbourg par conséquent, il n'était pas prêt, mais le terrain fouillant l'a bien ouvert pour aujourd'hui (lire mercredi). Les "vieux" comme lui ne sont jamais cuits." Le cheval de Philippe Grumetz en apporte une nouvelle preuve en poussant à la faute Ino Du Lupin (Scipion du Goutier) à une cinquantaine de mètres de l'arrivée alors que celui-ci tentait de lui résister après un effort entamé le nez au vent à 1.200 mètres de l'arrivée et avoir pris le meilleur au début de la ligne droite. "Je pense qu'il avait les jambes lourdes pour finir sous la fatigue après un effort sûrement un peu trop long, juge Jean-Paul Marmion à propos de la faute de son pensionnaire. Il n'avait pas assez de compétition pour soutenir jusqu'au bout un tel effort."

À l'inverse, Gendréen n'a pas fait un pouce de terrain en trop avec, à son sulky (américain), Mathieu Mottier, qui signait là de la meilleure des manières son retour à la compétition après sa longue suspension. "Ça s'est passé comme dans un rêve, explique le vainqueur. Je n'avais pas trop d'ordres, mais on a eu un super parcours." Ajoutez à cela quelques changements - des protections renforcées aux postérieurs et une bride modifiée - et vous avez la recette de la première victoire de Gendréen dans un Groupe 3, la première aussi de son année de 8 ans. "Il y a toujours des choses à changer même avec des chevaux que l'on pense bien mis, relève Alexandre Abrivard avant de revenir sur la course d'Inexess Bleu. Je pense que je perds la course à la drive à l'entrée de la ligne droite car j'hésite entre aller en dedans ou aller en dehors. Le temps de réflexion, c'est peut-être la longueur au poteau."
La route des deux compagnons d'entraînement va se séparer dans les prochaines semaines, puisque le vainqueur du jour devrait être revu à Beaumont-de-Lomagne le 13 octobre, alors que son dauphin sera en piste aux premiers jours du meeting d'hiver.



Hohneck égale le record de la piste en 1'11''4
Des cinq premiers à l'arrivée, Hohneck et Hokkaido Jiel sont les deux seuls à s'être élancés au second échelon dans une course qui a été menée sans concession. En témoigne la réduction kilométrique du vainqueur (1'11''6) et celle du gagnant de l'Elitloppet 2023 qui, en terminant à la 3ème place en 1'11''4, égale le record de la piste de Meslay-du-Maine que détenait seul Farrell Seven (Redeo Josselyn) depuis 2022. "Il court de première et montre qu'il est toujours compétitif sur les longues distances, commente Gabriele Gelormini. En face, je n'ai pas voulu bouger et, quand j'ai biaisé en dedans à l'entrée de la ligne droite, cela lui a donné un moral de fou." L'impression de David Thomain au sulky du champion de l'Écurie Luck resté ferré pour l'occasion est aussi favorable : "Les sensations sont bonnes dans une course où il y a eu beaucoup de chevaux fatigués depuis le dernier tournant".

D'où vient-il ?

7ème produit de sa mère Miss Gendréenne laquelle avait déjà donné deux multiples vainqueurs Une Gendréenne et Boy Gendréen. On retrouve de façon assez lointaine dans la famille maternelle la trace des excellents Junior du Rib et Gentleman du Rib.