Entre dynamique de croissance et activité en recul

Comment s’est comporté le marché des jeux d’argent et de hasard (hors casino) au cours du premier semestre 2024 ? Quelles sont les tendances ? À ces questions, le bilan de l’ANJ (Autorité Nationale des Jeux) publié en début de semaine apporte des éléments de réponse. Il en ressort une croissance du marché de l’ordre de 3,8 % par rapport au premier semestre de 2023 pour atteindre 5,5 milliards d’euros. Ce chiffre d’affaires global cache toutefois des résultats différents, notamment entre les deux opérateurs sous monopole, à savoir la FDJ et le PMU, la première étant sur une dynamique de croissance quand le second voit son activité en recul.

Dans son rapport sur l'activité du premier semestre 2024, l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) souligne que le marché des jeux d’argent et de hasard établit "un nouveau record d’activité sur cette période" avec un chiffre d’affaires global à 5,5 milliards d’euros, ce qui confirme "son dynamisme" porté par un début d’année performant. L’explication de ce montant record du Produit Brut des Jeux (PBJ) est à chercher principalement selon l’ANJ dans les bonnes performances de La Française des Jeux et par la vitalité du segment des paris sportifs en ligne. "La FDJ affiche une croissance soutenue de son PBJ pour l’ensemble de ses activités", est-il écrit, une croissance qui s’explique en partie "par l’intégration de ses acquisitions (ZEturf, Premier Lotteries Ireland)". Au premier semestre, le PBJ de la Française des Jeux s’élève ainsi à 3.477 M€ pour l’ensemble de ses activités, alors qu'il était de 3.295 M€ un an plus tôt, soit une progression de 5,5 %.

Le PBJ de l'activité loterie (jeux de tirage et de grattage) a progressé de 4 % sur le premier semestre de 2023, alors que celui des paris sportifs et activités sous concurrence a bondi de 14 % pour atteindre 611 M€, des résultats portés évidemment par l'Euro de football qui s'est disputé à partir de la mi-juin.
Cette dynamique des résultats de la FDJ est l'un des principaux enseignements à retenir de ce premier semestre selon l'ANJ. Mais ce n'est pas le seul.

Le rapport de l'ANJ souligne aussi la performance record du pari sportif qui "permet à l'ensemble du marché de dépasser son niveau de PBJ record de 2021" et un nombre de joueurs en ligne "qui n'a jamais été aussi important, avec plus de 3,2 millions de joueurs uniques".

Alors que les activités des opérateurs sous monopole que sont la FDJ et le PMU représentent 78,5 % du PBJ du marché total, le second ne peut revendiquer d'aussi bons résultats que la première lors de ce premier semestre. C'est même le contraire. En effet, et ce pour la première fois depuis la fin de la crise sanitaire du Covid, l'activité de l'opérateur des maisons-mères des courses est en recul de -2 %. Cette baisse concerne autant les enjeux que le PBJ, respectivement -2 % (soit 3 360 M€) et -2,3 % (soit 853 M€).


Le rapport ANJ souligne que ces baisses les ramènent à des niveaux inférieurs à 2022. "Le premier trimestre 2024 a pesé lourdement sur ces résultats, avec une baisse de l'ordre de 4 % des enjeux et du PBJ", est-il fait mention pour expliquer ces résultats. À lui seul, ce mauvais premier trimestre explique en grande partie la baisse semestrielle.
"Alors que l’année 2023 affichait des performances en ligne et en points de vente similaires, le premier semestre 2024 affiche lui des tendances contraires", souligne encore le rapport. Quand les enjeux collectés par le PMU dans ses points de vente enregistrent une baisse, les enjeux en ligne progressent eux de 2,8 % (764 M€ contre 743 M€).
Globalement, les paris hippiques en ligne, lesquels s'inscrivent dans la famille des paris online dans les analyses de l'ANJ (notion importante quand il s'agit de scoper l'activité des jeux dans sa globalité), enregistrent eux une hausse de 6 %. Le rapport note toutefois que "le PBJ, à l'inverse des mises, régresse de 2 % (...). Il reste toutefois dans le même ordre de grandeur qu'à la sortie de la crise du Covid". Par ailleurs, le nombre de CJA (Comptes Joueurs Actifs) progresse de 3 %, ce qui permet d'atteindre "un nouveau record pour le segment du pari hippique". Cette hausse fait écho à celle du nombre de paris (+3 %).