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Elvis du Vallon
Actualité - 25.10.2024

Elvis du Vallon, un King à part (entière)

Ce mercredi à Agen, il a été le dauphin magnifique d'Emeraude de Bais dans le 47ème Grand Prix du Sud-Ouest (Gr.2). Et comme sa contemporaine, il a passé le cap du million d'euros de gains. Cet Elvis a de la voix. C'est un King de nos programmes, membre de droit du club d'élite. Mais ce King à part entière est aussi sans couronne. Tout à la fois brillant et discret, il trace sa route par des voies ombragées, laissant la lumière aux autres. Son entraîneur Charles Cuiller lui concocte, comme un manager artistique, une carrière dense et riche. Il ne lui manque plus maintenant qu'une couronne dans une épreuve de prestige.

Presque sur la pointe des pieds, sans bruit et ostentation, Elvis du Vallon (Rêve de Beylev) vient d'entrer dans le club des millionnaires en euros. Ils ne sont pas si nombreux que cela et il l'a fait dans la même épreuve, le Grand Prix du Sud-Ouest (Gr.2), que sa contemporaine Emeraude de Bais (Repeat Love) dont il a été le dauphin magnifique. Une simultanéité qui relègue Elvis du Vallon dans l'ombre. Comme souvent. Pourtant ce 10 ans mérite bien que les projecteurs s'attardent, pour une fois, sur lui. Car ce King est aussi un roi sans couronne. Il ne possède ni Groupe 1, ni Groupe 2 à son palmarès. Sa quête du moment de gloire - et d'éternité - ne sera pas pour cet hiver. Son entourage a en effet décidé de tout miser sur l’an prochain.
L’un des 7 millionnaires nés en 2014
Elvis du Vallon fait désormais partie des 22 trotteurs français millionnaires nés depuis 2014. Ils sont sept dans sa génération des "E", née en 2014 donc. Le plus riche est Etonnant (Timoko – 2.526.710 €). Viennent ensuite par ordre décroissant Elie de Beaufour (Royal Dream – 1.123.800 €), Etoile de Bruyère (Kénor de Cossé – 1.028.870 €), Earl Simon (Prodigious – 1.028.685 €) et Erminig d'Oliverie (Scipion du Goutier – 1.003.740 €). Depuis ce mercredi (23 octobre), il faut désormais y adjoindre Elvis du Vallon (1.028.380 €) et Emeraude de Bais (1.016.560 €).

Une montée en puissance atypique
Le cursus d’Elvis du Vallon n’a rien de banal. Il a commencé sa carrière en Normandie aux bons soins de Dominique Delasalle, se montrant brillant à 3 ans avec un début de carrière ponctué de six victoires. Envoyé ensuite à Cagnes-sur-Mer, il se révélera là encore étincelant avec les deux Coupes des 4 ans cagnoises (d’hiver et d’été) à son actif. La lassitude le gagne et revoilà Elvis du Vallon en Normandie à 5 ans, cette fois sous la responsabilité de Charles Cuiller. Avec ce dernier, il gravira quelques sommets sans jamais les passer en tête. Car si le 10 ans d’aujourd’hui compte trois victoires dans des Groupes 3 (dont l’atypique Finale du Trophée Vert sur herbe), il n’a jamais gagné dans le cénacle supérieur. Aucun Groupe 2, ni Groupe 1 à son actif. En revanche, des places de prestige ornent copieusement son palmarès : 3ème du Prix de l’Atlantique (Gr.1), 2ème du 47ème Grand Prix du Sud-Ouest (Gr.2), 2ème du Prix Jean-Luc Lagardère (Gr.2) par exemple.
Son entraîneur nous parle d'abord "d'un cheval formidable, avec un cœur énorme, qui fait toutes ses courses".
Charles Cuiller revient pour nous sur les différentes lignes du curriculum vitae de son représentant avec ses éclairages à la clé : "Il a fait un excellent début de carrière en Normandie en alignant les victoires. Ensuite, cela n’allait plus et il a été envoyé dans le Sud chez Nicolas Ensch. Cela s’est bien passé au début et après le cheval ne se plaisait plus à Cagnes. Je pense que de rester au box sans pouvoir bénéficier d’espace ne lui correspondait plus. Il est alors remonté en Normandie. Son entourage pensait alors à le castrer. Je l’ai récupéré à ce moment-là pour essayer de faire quelque chose. Et sa deuxième carrière s’est lancée. Il est devenu progressivement le cheval que l’on connaît aujourd’hui. Le fait de disposer d’espace sur mon site, avec un paddock par exemple, lui a permis de retrouver son équilibre et de donner tout son potentiel. C’est vraiment l’environnement qui a été déterminant."

C’est le meilleur cheval que j’aie entraîné. Il est millionnaire, possède un record sous 1’10’’ et m’a permis de courir des Groupes 1. (Charles Cuiller)

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Dans les yeux d'Elvis du Vallon
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Elvis du Vallon piloté par son entraîneur Charles Cuiller à Vincennes
Classe et polyvalence, les deux facettes du millionnaire
Et pourquoi Charles Cuiller a-t-il reçu Elvis du Vallon à son retour cagnois, à l’âge de 5 ans ? L’entraîneur nous apprend : "Je travaille depuis longtemps en collaboration avec Denis Levy du Haras de l’Epinay. Nos établissements ne sont pas très éloignés et j’aime bien avoir son point de vue sur mes chevaux comme lui le mien sur les siens." C’est évidemment un cheval déjà très au point et largement formé qu’il accueille dans ses boxes le 1er octobre 2010. Mais le professionnel tient à rendre hommage à ses prédécesseurs : "C’était un cheval assez nerveux au début et son premier entraîneur Dominique Delasalle a eu beaucoup de mérite. Il y a eu beaucoup de travail de fait sur le cheval dans sa jeunesse. D’un point de vue sportif, le départ a longtemps été son point faible. Il a fallu lui apprendre à bien partir."

À 10 ans, le secret d’Elvis du Vallon tient aussi, sans doute à sa constitution. Exempt de problèmes de santé, il a tout du cheval de fer. Charles Cuiller explique sur ce sujet : "C’est un cheval qui a beaucoup de classe. Il n’y a pas eu besoin de le fabriquer au travail. Il s’exerce régulièrement sans jamais travailler fort. On ne l’affûte pas énormément à la maison. C’est aussi sans doute pour cela qu’il a toujours un bon moral et qu’il a été épargné de tout problème physique. Il n’a jamais connu de tendinite sans doute en raison d’une intensité de travail raisonnable au quotidien."
Sur ses qualités, il ajoute : "Il est complet. Il possède de la tenue à partir du moment où il peut être préservé en course. Il est capable de suivre tous les trains et possède une belle pointe de vitesse."

Un hiver 2024/2025 en Belgique
Elevé par Gérard Henry mais devenu la propriété de l’Ecurie du Haras de l’Epinay (qui avait cédé la mère du cheval, Première de Beylev, à l’éleveur), Elvis du Vallon est passé en copropriété il y a une quinzaine de jours. Le nouvel actionnaire est la structure belge d’Union Stable, sous les couleurs de laquelle le 10 ans vient de se produire par deux fois. L’Ecurie du Haras de l’Epinay de Denis Levy en reste copropriétaire nous apprend Charles Cuiller : "Dans le cadre de la nouvelle association, il a été convenu que le cheval ne prendrait pas part au meeting d’hiver de Vincennes, du moins aux épreuves des Amérique Races. Cela serait sans doute trop difficile pour lui d’autant plus qu’il a 10 ans et aurait sur sa route des beaucoup plus jeunes. On préfère laisser les autres se battre durant l’hiver à Vincennes et qu’ils les retrouvent en forme au printemps. Durant l’hiver, Elvis ira courir en Belgique ou aux Pays-Bas et sera sous la responsabilité de Jules Van de Putte. Il va affronter des lots nettement inférieurs et devrait revenir avec un moral au top. L’idée est de refaire à peu près le même programme l’an prochain que cette année."

Des premiers produits à l’entraînement
Entré au haras en 2022, Elvis du Vallon a ses premiers produits yearlings (avec 11 produits enregistrés). "J’ai plusieurs de ses produits à la maison qui se présentent bien" relate Charles Cuiller. L’an prochain, Elvis du Vallon sera stationné au haras du Lieu Allais à Clarbec (14), chez Philippe Barassin. Là où officie aussi son père Rêve de Beylev (Fortuna Fant).

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