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Pascal Covin avec son épouse après un succès à Enghien
Actualité - 29.10.2024

Écurie du Béryl, le vert de l’espoir de Pascal Covin

En l’espace de quelques jours, l’actualité de l’Écurie du Béryl s’est conjuguée au pluriel, que ce soit comme propriétaire et comme éleveur. Après les succès de Jacaranda à Vincennes et d’Icare du Béryl à Agen la semaine dernière, Mona Lisa Ellis a bien failli ouvrir son palmarès à Enghien dimanche. De quoi combler Pascal Covin et son épouse Ana à la tête de cette entité parallèlement à leurs boulangeries.

On n’a pas oublié l’histoire pour le moins singulière et médiatique de Pascal Treyve, le boulanger propriétaire de Saônois, vainqueur du Prix du Jockey Club en 2012 pour l’entraînement de Jean-Pierre Gauvin. Celle des époux Covin, Pascal et Ana, a aussi beaucoup de saveur et de croustillant. À la tête de deux boulangeries à Val-de-Reuil et bientôt d’une troisième dans une commune voisine du département de l’Eure, Pascal Covin vit son métier avec la même envie et la même volonté de bien faire que sa passion des chevaux, née auprès d’un père turfiste. "Quand on fait les choses, autant bien les faire, car ce n’est pas plus dur, assure-t-il. C’est toujours ce que je dis à mes salariés. Dans nos boulangeries, on fabrique tout maison avec la volonté de produire de la qualité. Quelque part, c’est la même chose dans les chevaux." Si, dans ses boulangeries, il s’appuie sur le travail d'une trentaine de salariés, Pascal Covin laisse les manettes à Thomas Levesque avec les chevaux. "Chacun doit rester à sa place, est-il persuadé. J’ai des yeux, je vois des choses, mais je n’ai aucune compétence pour me substituer à Thomas."

Quand on fait les choses, autant bien les faire.
Un Thomas Levesque qu’il connaît depuis une quinzaine d’années, à l’époque où il prend son courage à deux mains sur les conseils de son épouse et téléphone à Pierre Levesque pour lui demander s’il serait intéressé pour prendre à l’entraînement un poulain qualifié nommé Simba de Nacre (Meaulnes du Corta), dont il a racheté la part à Stéphane Coutellier, un ami "grâce auquel j’en suis là aujourd’hui". C'est cet ami qui lui a mis le pied à l’étrier avec Qualine Gibus (Sibérien). "Je me disais que le poulain d’un petit propriétaire comme moi ne devait pas intéresser un entraîneur comme lui", rappelle-t-il des années après. Placé de Groupe 1 (Prix de Normandie), Simba de Nacre, qui va offrir à son propriétaire sa première victoire à Vincennes, verra sa carrière s'arrêter trop vite.
Mais le lien tissé avec la famille Levesque ne va pas se rompre. C’est même tout le contraire ! "Je suis très content de faire partie de cette grande famille du trot, poursuit Pascal Covin. Mon rêve est de gagner un Groupe 1 avec un cheval entraîné par Thomas et monté par Camille. La boucle serait bouclée !" Dans cette quête, la casaque de l'Écurie du Béryl a déjà pris part à trois Groupes 1 ces dernières années avec Idéal d'Avenir (Sévérino) et Jasmine de Neuvy (Goetmals Wood), laquelle est actuellement sur la touche. "On l'a toujours beaucoup estimée et beaucoup respectée, ce que l'on continue à faire en lui donnant un maximum de temps pour se remettre, dit Pascal Covin à propos de la dernière citée. Notre plaisir passe par le bien-être des chevaux. Il est hors de question de leur faire du mal." Et de revenir sur sa relation avec Thomas Levesque : "C’est un bonheur d’être associé avec Thomas, sur les conseils de Pierre d’ailleurs qui m'a dit qu'il aimait les associations. Or, j'ai besoin d’avoir mes chevaux en association car je veux être autant impliqué que mon entraîneur et vice et versa".

La valeur commune du travail
Vainqueur la semaine dernière à Vincennes, Jacaranda est un exemple de la collaboration entre les deux hommes. "Avec Thomas, nous cherchons toujours des chevaux à acheter avec une volonté de qualité, définit Pascal Covin. Cela peut être aux ventes comme avec Jasmine de Neuvy achetée à Caen ou à l’amiable avec Jacaranda." Et le propriétaire de faire l'éloge de son entraîneur : "Avec Jaracanda, il faut rendre à César ce qui appartient à César. Tout le mérite revient à Thomas. Non seulement, il l’a repéré mais il a réalisé un travail remarquable pour en faire le cheval qu’il est maintenant, ce dont convient parfaitement Benjamin Rochard qui soulignait l'évolution du cheval depuis la première fois qu'il l'a monté pour nous en début d'année. Thomas est une vraie encyclopédie sur les chevaux. Il m'impressionne. Il se lève cheval, il se couche cheval ! Au-delà d'être un très bon metteur au point, ce dont témoignent parfaitement ses résultats, c'est un gros travailleur. C'est d'ailleurs un point que nous avons en commun.".

Réussir en équipe
Pascal Covin et Thomas Levesque travaillent aussi de plus en plus étroitement avec le label Ellis, l'élevage de Frédéric Postaire situé dans la Manche. "Chaque année, nous choisissons trois pouliches dont nous louons la carrière de courses à Frédéric qui souhaite les récupérer pour une future carrière de poulinière. Je suis persuadé que nous allons obtenir ensemble de très bons résultats", explique le propriétaire. Celui-ci se déplace autant faire se peut pour venir encourager ses chevaux sur les hippodromes, parfois même accompagné de salariés de ses boulangeries auxquels il fait découvrir cet univers. "Pour moi, les courses sont avant tout le partage, rappelle-t-il. Quand on vit des semaines comme on vient d'en passer avec une victoire de notre casaque, une deuxième et une cinquième places ainsi qu'un succès de l'élevage, la vie de propriétaire est forcément agréable. Maintenant, il faut beaucoup de patience et de la chance. Et puis, on passe aussi par des moments difficiles. Quand on a perdu Inès de Blary d'une rupture d'anévrisme il y a quelques années, qu'est-ce que cela a été dur..."

Entre Saint-Étienne et émeraude…
Pourquoi Pascal Covin et son épouse ont choisi le nom de "Béryl" pour nommer leur écurie ? "Le béryl est une pierre de couleur vert, nous apprend-il. Or, je suis par ailleurs un grand supporter de l'équipe de football de Saint-Étienne. Par conséquent, la casaque de l'écurie devait forcément avoir du vert, d'où les étoiles vertes que nous avons choisies."
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La dernière victoire de Jacaranda à Vincennes

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