... © ScoopDyga
Manifestation de la filière en 2017
Actualité - 30.10.2024

Une journée sans courses le 7 novembre

La bataille que mène la filière hippique pour lutter contre l’alourdissement de la fiscalité sur les paris hippiques prévu dans le cadre du projet de Loi de finances de la Sécurité sociale s'est encore intensifiée lors des dernières heures. Les réunions se sont enchaînées entre associations et syndicats, trot et galop réunis, en parallèle à l’indispensable travail de lobbying. Le but ? S’accorder sur le meilleur moyen d’action pour se faire entendre du gouvernement. À l’issue d’une nouvelle réunion en début d’après-midi ce mercredi, un consensus s’est dégagé pour faire du 7 novembre une "journée filière morte", avec l’organisation d’une manifestation à Paris.

Le mercredi 29 mars 2017, plusieurs milliers de personnes de la filière défilaient dans les rues de Paris jusqu’au Ministère du Budget à Bercy pour lutter contre le projet qui autorisait la FDJ à faire du live betting. Une première dans l’histoire récente des courses ! Le projet avait alors été retiré grâce à l’action d'un lobbying efficace auprès du ministre avant même que les manifestants ne s’élancent. Sept ans et demi après, on s’apprête à revivre une journée de manifestation de la filière. Elle aura lieu jeudi 7 novembre. Depuis la révélation au début du mois d’octobre des intentions du gouvernement d’alourdir la taxation sur les jeux d’argent par le journal Les Échos dans le cadre du projet de Loi de finances 2025, le feuilleton a connu de multiples rebondissements entre retraits et réintroductions d’amendements et autres sous-amendements jusqu’à l’annonce lundi du retour de cette taxation alourdie selon la volonté du gouvernement, dans une version différente mais toujours aussi coûteuse et impactante pour l’équilibre financier de la filière. Elle est estimée à 35 M€ par les associations et syndicats, alors que d'autres estimations parlent plutôt de 50 M€.
Après cette annonce, les représentants socio-professionnels, réunis ce mercredi, ont décidé de faire du jeudi 7 novembre une "journée filière morte", avec l’organisation d’une manifestation dans les rues de Paris, dont les autorisations et le parcours doivent être déposés ces prochaines heures auprès de la Préfecture. "Un consensus s’est dégagé sur ce mode d’action d’une journée filière morte, donc sans courses, explique Stéphane Meunier, le président du SEDJ, ce qui sera inédit." Les trois réunions de courses prévues au calendrier le 29 mars 2017 s’étaient disputées. "Ne pas courir est un signal fort que l’on veut envoyer à l’État, justifie Stéphane Meunier. Une journée sans courses équivaut à deux millions d’euros de recettes directes qui ne vont pas rentrer dans ses caisses. Cela permettra aussi à tous ceux qui le veulent de participer à cette manifestation appelée "marche ou crève"."
Et Stéphane Meunier de confier : "Au-delà de cette taxation supplémentaire, il y a un ras-le-bol du peu de considération de la filière équine de la part des pouvoirs publics". Sur le terrain, en l'occurrence lors de la séance de qualifications de ce mercredi matin à Caen, le président du SEDJ dit avoir rencontré des professionnels concernés et prêts à se mobiliser. "C'est tout un écosystème qui est concerné, nous a confié pour sa part Pierre-Emmanuel Mary à La Prairie. Il n'y a pas que les emplois directs. Ce sont aussi les fournisseurs, les marchands de matériel, les agriculteurs qui nous fournissent l'alimentation des chevaux, etc."

C’est le choix de chacun d’accepter en restant chez soi ou de venir manifester pour dire qu’il n’accepte pas. Aujourd’hui, on est juste face à cela ! (Thibault Lamare)


L'enjeu de la mobilisation
Si la décision est actée, alors que le travail indispensable de lobbying pour prouver que l'augmentation du taux de prélèvement sur les paris hippiques induira une baisse des recettes fiscales doit se poursuivre, notamment via la FNCH et la Gouvernance Cheval présidée par Olivier de Seyssel, l'ampleur de la mobilisation est l'un des enjeux de cette action. C'est sur cet aspect qu'insiste Thibault Lamare, le coordinateur des syndicats. "Il n’y a pas de distinction faite dans le secteur des jeux telle que la politique le traite entre les entreprises privées à but lucratif et notre modèle associatif, avance-t-il pour étayer son argumentaire. C’est donc une méconnaissance du sujet et un manque de considération total de ce que l’on fait, de ce que l’on est et de comment on fonctionne. On ne peut pas tolérer cet état de fait. C’est pourquoi la mobilisation est cruciale."
"C’est le choix de chacun d’accepter en restant chez soi ou de venir manifester pour dire qu’il n’accepte pas, poursuit-il. Aujourd’hui, on est juste face à cela ! Soit on accepte de se faire prendre 35 M€ aujourd’hui - et combien demain ? -, soit on explique ce que l’on est pour être considéré politiquement. Il n’y a pas un secteur d’activité qui peut accepter ce que l’on veut nous imposer. Cela correspond à la perte d’un mois de salaire pour tous les professionnels des courses. Dans l’histoire, il n’y a pas de gros et de petits. On est tous concernés. Les plus fragiles seront les premiers à tomber, mais on ira très vite vers une diminution du nombre de partants et se retrouver dans la spirale des courses italiennes."
Depuis plusieurs jours, Dany Terbèche, éleveur-propriétaire, ne cesse d'appeler à la mobilisation des socio-professionnels. Son discours ne varie pas évidemment dans la perspective de cette "journée filière morte" qu'il appelait de ses vœux. "C'est un "one shot". On ne pourra pas renouveler une seconde fois ce type d'action, prévient-il. Cette journée sans courses va permettre de mobiliser un maximum de personnes au sein d'un milieu qui n'a pas l'habitude de manifester. On a besoin d'être entendu et d'avoir une réponse. Plus on sera nombreux, plus on va nous écouter et nous parler."
© DR
L'appel à manifester

A voir aussi :
...
Une journée sans courses le 7 novembre

Le Prix de Picardie s'ajoute au programme de la réunionConséquence de l'annulation des cinq dernières courses de la réunion de ce jeudi (21 novembre), en raison des conditions climatiques ne permettant pas de garantir la sécurité ...

Lire la suite
...
La Vista Haufor s'offre sa première parisienne

Disputé dans des conditions de plus en plus dégradées avec une chute de neige plus soutenue, le Prix de Valence-sur-Baise est revenu à l'une des deux protégées de Christian Bigeon, La Vista Haufor (Face Time Bourbon). Partie ...

Lire la suite
...
"Remettre l'étalonnier
au cœur du village"

Il est devenu jeudi dernier le nouveau Président du Syndicat des Étalonniers Particuliers de Trot (SEPT) au cœur d'un bureau largement remanié. François Cotreuil, 52 ans, gérant du Haras de la Grande Terre et connu pour son ...

Lire la suite
...
Réunions annulées : un jeudi blanc pour les courses

Les trois réunions du jour, en France, ont été victimes de la vague de froid et neige qui s'est abattue sur l'Hexagone. Au trot, le rendez-vous de Graignes (lire par ailleurs) a été annulé en amont alors que les ...

Lire la suite