La saison des records de Marc Sassier

Dominé sportivement par le lancement des Amérique Races à Vincennes et la défense de son titre de Hussard du Landret dans le Prix de Bretagne Q#1, le week-end au trot s'est aussi décliné en région avec une dizaine de rendez-vous. Quels ont été les acteurs majeurs de toutes ces réunions ? Que faut-il retenir de ces 24 heures de courses ? Le debrief du lundi apporte des réponses.

Comme un clin d’œil et surtout comme un symbole, Marc Sassier a atteint un nouveau cap dans sa carrière d’entraîneur, débutée il y a un peu plus de dix ans maintenant, à Laval, samedi soir. Autant dire à domicile tant la famille Dreux-Sassier est liée à la préfecture de la Mayenne et à son hippodrome, alors que son établissement situé sur la commune d'Arquenay est distant d'une vingtaine de kilomètres. En s’imposant tour à tour, Indy de Jyr (Theo Josselyn), drivé par Gabriele Gelormini, et l’inédit Magic Love (Ready Cash), confié à Benjamin Rochard, ont en effet permis au petit-fils de Georges et Annick Dreux de remporter sa 100ème victoire de la saison, lui dont le record datait de l'an dernier avec 79 gagnants. Il est le neuvième entraîneur à atteindre ce chiffre cette année, ce qui lui permet de conforter sa place dans un top 10 national dominé par Thierry Duvaldestin avec 218 vainqueurs au soir du 17 novembre et de faire partie du top 6 du week-end. Quasiment quatre ans jour pour jour après avoir remporté sa 200ème course - à Graignes le 20 novembre 2020 -, il ne lui manque plus qu'un succès pour fêter son 500ème gagnant. Cette trajectoire ascendante saison après saison se matérialise aussi dans la courbe des gains de ses pensionnaires. Après avoir flirté avec le million d'euros en 2021, ils ont totalisé 1,38 M€ et 1,78 M€ les deux saisons suivantes et comptent déjà plus de 2,5 M€ cette année à un peu plus de six semaines du terme de celle-ci. "Répéter au moins les résultats de la saison dernière aurait été assez logique, puisque tous les ans, l’écurie est en progression même si, au bout d’un moment, ça va s’arrêter", sourit le fils de Marie-Annick Sassier à propos de cette ascension.

Quel regard le trentenaire pose sur ses dix dernières années, marquées notamment par l'installation dans sa nouvelle écurie en 2018 ? "On a toujours la tête dans le guidon, on ne se rend donc pas forcément trop compte du chemin parcouru, répond-il. Quand je me suis installé, j’ai pris la suite de ma mère. À l’époque, on débourrait cinq ou six chevaux par an et, parmi eux, il y avait tous les ans plusieurs chevaux de Paris. Depuis, l'écurie s'est développée en permanence. On débourre ainsi plus de poulains avec un centre dédié au débourrage et au pré-entraînement depuis deux ou trois ans. On est bien organisés. J’ai la chance d’avoir une bonne équipe d’une dizaine de personnes. Mon credo a toujours été de façonner mes chevaux en province avec mes gars et je ne veux pas changer ma façon de faire. Le but est de réussir à amener nos chevaux à leur meilleure valeur."
Pour arriver à ces résultats, Marc Sassier peut compter sur un noyau de propriétaires dont le nombre s'agrandit. "Ce dont je suis assez fier, c’est que les propriétaires qui étaient présents au début, à savoir Jean-Yves Roullier, Hervé Guérin, Pascal Gérard et mon oncle Jean-Claude Sassier, sont toujours là, apprécie-t-il. C’est aussi grâce à eux que l’écurie a progressé. On travaille en pleine confiance. Ils étaient là au début. Ils ont fait le pari de me soutenir. Aujourd’hui, c’est un peu plus facile de venir chez moi maintenant qu’il y a des résultats."

Avec un triplé réalisé lors de la réunion Premium à Laval, samedi, Éric Raffin, sous le coup d'une suspension le lendemain (et ce lundi) qui ne lui permettait de courir que les épreuves labellisées Groupe de la réunion de Vincennes, termine une fois de plus à la première place du classement des pilotes du week-end. Avec 313 gagnants à un mois et demi de la fin de l'année, 2024 est déjà assurée d'être dans le top 3 de ses meilleures saisons, dominé jusqu'à maintenant par 2021 (351) et 2019 (345). Parmi les réussites du week-end, signalons les doublés des jeunes Matthéo Gergouil, à Agen pour son patron Julien Foin alors qu'il est passé professionnel au mois de juin, et Maxime Herrault, à Chartres pour son patron également Jean-Luc Bigeon ce qui lui permet de remporter sa 20ème course de l'année.


Depuis qu'il a repris la compétition début octobre après quatre mois et demi d'absence en raison d'une fracture déplacée de la tête du tibia à la suite d'une chute, Michel Charlot n'avait pas eu l'occasion de renouer avec le succès. C'est désormais chose faite puisqu'il s'est imposé dimanche à Agen avec Jakady d'Emeraude (Turbo Jet) pour l'entraînement de Renaud Debue.



Qu'il s'agisse du classement au nombre de victoires où il est le seul à compter 4 vainqueurs ou de celui des gains où il dépasse les 131.000 €, Ready Cash est le numéro un grâce notamment aux victoires de Liza Josselyn et Khal's Fella dans les Prix Guy Deloison (Groupe 2) et de Boissy-Saint-Léger (Groupe 3) à Vincennes où la production de ses fils Bird Parker avec Hussard du Landret et Face Time Bourbon avec Frank Gio s'est aussi distinguée dans les deux autres épreuves de Groupe. À noter, par ailleurs, le 50ème gagnant de Bon Copain avec Jade Hériniàre à Nantes.