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Antonin André
Actualité - 14.12.2024

Antonin André, le bonheur d'un 1er partant dans un Gr.1

Son nom, André, est bien connu des passionnés de trotteurs. Il nous plonge dans une de plus belles pages des courses françaises, celle née de l’épopée de Jean-Paul André et de "son" crack Lutin d’Isigny, un vainqueur du Prix d’Amérique, deux fois sacré "champion du Monde" aux Etats-Unis. Nous étions alors dans les années 1980. Mais le nom André est aussi un acteur du présent. Depuis quelques saisons, c’est le fils de Jean-Paul, Antonin (22 ans), qui écrit, à son tour, son histoire. Ce dimanche, le jeune homme prendra part à son premier Groupe 1, à la fois comme entraîneur et jockey. Rencontre avec un jeune homme passionné.

Bercé par les trotteurs depuis son plus jeune âge, Antonin André s’est dirigé tout naturellement vers le métier difficile mais passionnant de pilote et d’entraîneur. Rien de véritablement surprenant pour un fils de professionnel du trot, bercé depuis toujours par la vie des courses et les journées rythmées par les déplacements sur les hippodromes et le travail d’entraînement à la maison. Et c’est jeune, tout juste la vingtaine atteinte, qu’Antonin s’est installé entraîneur à la fin du premier semestre 2023. Un timing qui s’est imposé à lui nous apprend le professionnel dont le tableau de marque indique désormais 37 victoires, en l’espace de dix-huit mois donc. Ce dimanche, il sellera son premier partant dans un Groupe 1. Avec Jalisca de Chenu (Aldo des Champs), il se produira qui plus est dans le double rôle d'entraîneur et de jockey dans le Prix Bilibili – Cornulier Races Q2 (Gr.1).

24h au Trot. - Devenir jockey était une évidence pour vous ?
Antonin André.- J’ai depuis toujours évolué avec les chevaux. Pourtant, mes parents ne souhaitaient pas que je fasse le métier compte tenu de sa difficulté et de ses aléas. Mais la passion était plus forte que leurs recommandations. J’ai ainsi rejoint l’AFASEC de Graignes dès la classe de 3ème jusqu’à l’obtention de mon Bac professionnel. J’ai passé mon apprentissage chez Rodolphe Lagadeuc avant de faire plusieurs meetings chez des entraîneurs comme Jean-Philippe Borodajko ou Matthieu Abrivard.

En janvier 2023, un événement familial bouscule votre vie. Pouvez-vous nous le rappeler ?
A.A.- Mon papa a connu un grave problème de santé et a été dans le coma durant plusieurs semaines. Ma maman m’a alors laissé l’opportunité de reprendre l’entraînement. Je n’ai pas hésité tout en souhaitant conserver mon statut de prestataire. J’ai voulu faire les deux pendant quelques semaines mais cela devenait trop compliqué à gérer. Je me suis alors concentré uniquement à l’entreprise familiale.

Un entraîneur en forme
Les deux derniers partants d'Antonin André, dont Jikao (Coup de Poker), ce samedi à Lyon-Parilly, ont gagné.

Cela a été un tournant important dans votre carrière ?
A.A.- Je souhaitais continuer à être présent sur les hippodromes et n’avais pas prévu de m’installer si jeune. Il a fallu quelques semaines d’adaptation mais, rapidement, les résultats ont été au rendez-vous. Les chevaux de papa étaient en forme et son travail a payé.

Comment conciliez-vous votre carrière de jockey et vos responsabilités d’entraîneur ?
A.A.- J’ai la chance de compter sur des salariés qualifiés à l’image d’Anne-Sophie Valette et d’Anthony Allais. Mathilde Collet vient également compléter l’équipe à mi-temps. Ma maman est une aide précieuse pour tout le côté comptable. Papa a désormais recouvré sa pleine forme et, même s’il est désormais en retraite, il m’accompagne régulièrement aux courses et participe à l’entretient de la structure qu’il connaît par cœur.

Parlez-nous de votre structure d’entraînement ?
A.A.- J’ai repris les installations familiales et je souhaiterais dans un proche avenir apporter des améliorations, notamment au niveau des boxes. Notre situation géographique nous permet de profiter de la plage d’Omaha Beach et de la piste de Graignes pour travailler nos chevaux en plus de la piste de 800 mètres à ma disposition sur la structure. Nous avons une surface de 11 hectares et j’aimerais avoir des installations plus fonctionnelles.

Comment s’organise votre écurie ?
A.A.- Avec mon père, nous avons toujours eu la même vision du bien-être des chevaux et des soins à leur porter mais, contrairement à lui, je n’hésite pas à déléguer. Cela me permet d’avoir du temps pour répondre aux différentes sollicitations pour aller monter.

Moins de deux ans après votre installation, vous sellez déjà un premier partant dans une épreuve de Groupe 1. Comment appréhendez-vous cela ?
A.A.- Nous sommes à 48h de l’événement (N.D.L.R. : cette interview a été réalisée vendredi 13 décembre) et, sincèrement, je n’y pense pas encore. C’est un choix osé mais réfléchi de présenter Jalisca de Chenu. Nous travaillons depuis plusieurs saisons avec Louis (Jublot). Lorsqu’il ma proposé Jalisca, il m’a dit qu’elle avait des moyens mais restait très délicate, notamment dans les premiers mètres de course. Au travail, elle est vraiment très sympa mais, en course, surtout en début de parcours, elle est très spéciale. Sa récente victoire à Vincennes, où elle avait perdu énormément de terrain au départ, m’a conforté dans mon choix de la présenter dans le Prix Bilibili - Cornulier Races Q2. Je n’aurai peut-être pas l’occasion de participer à un autre Groupe 1 de sitôt alors j’y vais. Je vais essayer de la laisser la plus libre possible dans la bouche en espérant qu’elle reste appliquée. Certes, le podium semble difficile à accrocher mais, pour les places, elle a son mot à dire. Mes parents seront à mes côtés comme à l’époque de mes courses à poney. Pourquoi ne pas rêver à une belle allocation ? Après tout, c’est bientôt Noël !
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Antonin André et ses parents
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La récente victoire de Jalisca de Chenu, le 2 décembre à Vincennes

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